Les poussées thermiques entre les syndicats de l'éducation et la tutelle sont désormais cycliques et la colère atteint les autres acteurs du corps éducatif. C'est au tour des économes de monter au créneau et afficher leur marasme. En effet, la foule qui s'est réunie hier devant la direction de l'éducation de la wilaya était composée majoritairement d'économes des différents établissements scolaires. Ces derniers ont observé un sit-in pour protester contre l'augmentation de salaire qui leur a été accordée et jugée «insignifiante». Selon les protestataires : «Nous ne demandons pas l'aumône mais notre droit à un salaire décent, à l'instar des autres acteurs de l'éducation.» Et d'ajouter : «Nous sommes les éternels écartés des calculs de la tutelle alors que notre rôle est déterminant.» Quant aux augmentations dont ils ont bénéficié dernièrement, les économes refusent d'en parler : «On ne peut même pas évoquer ces augmentations de la honte.» Tout le monde est en colère et les élèves ainsi que leurs parents ne savent plus où donner de la tête en cette semaine censée être celle des compositions. La date des examens maintenue, les élèves renvoyés ! «On ne comprend plus rien», signale un membre de l'association des parents d'élèves du CEM Khadidja Oum El Mouminine. «Le calendrier des examens a été affiché la semaine dernière et le élèves sont censés commencer leur semaine bloquée ce dimanche, mais jusqu'à présent, les examens n'ont pas encore commencé et n'ont pas été reportés également», a-t-elle indiqué avant de poursuivre : «Chaque jour, les élèves se préparent ainsi que nous les parents, et personne n'a réussi à répondre à nos questions. Les examens sont-ils reportés ?» Effectivement, c'est la question que se posent tous les parents à Constantine, et si certains chefs d'établissements ont annoncé le report des compositions, comme à l'exemple du lycée Massinissa du Khroub, d'autres ne savent plus quoi faire ni quoi répondre aux parents, de plus en plus inquiets. C'est le cas des lycées Zaouche et Réda Houhou qui «maintiennent les dates des examens alors que ces deux lycées sont partiellement en grève. C'est le cafouillage total», s'indignait un parent d'élève hier matin devant la direction de l'éducation avant de s'en prendre violemment aux enseignants présents sur les lieux, les accusant de prendre en otages les enfants. La tension était montée d'un cran car à côté du siège de la direction de l'éducation, se situent trois lycées et un collège et les parents sont nombreux chaque matin devant ces établissements attendant le sort de leur progéniture. Des accrochages verbaux sont désormais monnaie courante et le bureau du Cnapest déplore l'attitude des chefs d'établissement en précisant que l'affichage des dates des examens est antipédagogique car «on ne peut pas assurer des compositions dans de telles circonstances». En attendant le dénouement, la grève poursuit son chemin et les deux syndicats appelant au débrayage avancent un taux appréciable de suivi. Il est estimé à près de 90% à travers tout le territoire de la wilaya.