Des centaines de bébés risquent de mourir en raison d'une grave pénurie de lait infantile, alors que l'occupation sioniste continue de restreindre l'aide humanitaire pouvant entrer dans la bande de Ghaza assiégée, alerte samedi le quotidien britannique "The Guardian". "Je ne peux pas décrire à quel point la situation est désastreuse. Actuellement, nous avons assez de lait infantile pour environ une semaine. Mais nous avons aussi des nourrissons à l'extérieur de l'hôpital qui n'ont aucun accès au lait. C'est catastrophique", a déclaré au Guardian par téléphone le Dr Ahmad al-Farra, chef du service de pédiatrie de l'hôpital Nasser de Khan Younis. Selon le quotidien britannique, ce médecin est déjà à court de lait infantile destiné aux prématurés et est contraint d'utiliser du lait infantile classique, en le rationnant entre les nourrissons dont il a la charge. Les stocks de lait infantile ont diminué à Ghaza, affirme ce journal, rappelant que l'occupation sioniste a bloqué l'acheminement de toute aide humanitaire vers le territoire palestinien, à l'exception d'une petite quantité. "L'aide alimentaire fournie par la Fondation humanitaire de Ghaza (GHF), une entreprise privée controversée (...), ne comprend pas de lait infantile", ajoute ce quotidien, citant des médecins. S'appuyant sur des données des autorités sanitaires locales, le Guardian précise que "66 enfants palestiniens sont déjà morts de faim" depuis le début de l'agression sioniste génocidaire contre Ghaza en octobre 2023. Pis encore, à Ghaza, le lait sous toutes ses formes est devenu la cible des autorités sionistes qui font la chasse à ces produits pour les nourrissons. Les médecins étrangers en mission pour Ghaza se voient systématiquement confisqués les boîtes de lait en poudre qu'ils tentent de faire entrer dans leurs bagages. "Ils ont confisqué toutes les boîtes de lait infantile, spécialement destiné aux prématurés", déplore le Dr Diana Nazzal, chirurgienne ophtalmologique germano-palestinienne. Le lait infantile est devenu d'autant plus essentiel que la crise alimentaire s'est aggravée à Ghaza, où près des milliers de personnes sont confrontées à une faim catastrophique, tandis que le reste de la population souffre d'une insécurité alimentaire aiguë. Les mères elles-mêmes gravement malnutries ne peuvent pas allaiter, ce qui accroît le besoin de lait infantile. Sur le marché parallèle, le peu d'offre disponible est devenu exorbitant : une boîte de lait maternisé coûte environ 50 dollars, soit dix fois le prix normal. "J'ai pu l'allaiter naturellement pendant un mois, mais faute de nourriture, je n'ai plus pu continuer", a déclaré au Guardian Nourhan Barakat, 25 ans, mère de trois enfants, déplacée à Khan Younis. Les médecins du territoire affirment que le temps presse. "Vous devriez voir les enfants arriver", a déclaré al-Farra. "Ils n'ont que la peau sur les os. C'est horrible", a-t-il ajouté, soutenant que "la véritable solution est de mettre fin à la guerre, d'ouvrir les points de passage et d'autoriser l'entrée du lait infantile".