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«La gestion du dinar devrait être conforme à l'intérêt économique»
Abderrahmane Mebtoul :
Publié dans Le Temps d'Algérie le 12 - 04 - 2010

Certains acteurs économiques plaident pour la réévaluation du dinar, alors que d'autres désapprouvent cette mesure. Depuis le lancement de ce débat, une certaine confusion s'est installée. Pour y voir plus clair, nous avons sollicité l'avis du Dr Abderrahmane Mebtoul, expert international et professeur d'université en management stratégique.
Le Temps d'Algérie : Faut-il, selon vous, réévaluer le dinar algérien?
Dr Abderrahmane Mebtoul : L'Algérie est une économie totalement rentière avec plus de 98% d'exportation d'hydrocarbures à l'état brut et semi-brut qui d'ailleurs vont à l'épuisement (16 ans pour le pétrole, 1% des réserves mondiales) et 25/30 ans pour le gaz (moins de 3% des réserves mondiales) tenant compte tant des exportations intensives prévues que de la forte consommation intérieure. Une réévaluation du dinar dans les conditions actuelles ne s'impose pas, il existe par ailleurs une convertibilité commerciale au niveau de la banque d'Algérie mais pas une convertibilité intégrale qui toucherait tous les individus.
Pensez-vous que si la réévaluation du dinar n'a pas lieu, on risque de compromettre toutes les perspectives de redressement économique à moyen et long terme ?
La monnaie n'est qu'un signe et le développement du passage d'une économie de rente à une économie hors hydrocarbures est lié à trois facteurs fondamentaux. A savoir une bonne gouvernance, la valorisation du savoir, une visibilité et une cohérence dans la démarche de la réforme globale évitant l'instabilité juridique perpétuelle qui décourage tout investisseur qu'il soit national ou étranger et enfin la levée des contraintes d'environnement.
Ce dernier facteur permettra l'épanouissement des entreprises créatrices de richesses durables, à savoir la bureaucratie, le système financier sclérosé, un système socioéducatif adapté et l'épineux problème du foncier. Le grand problème pour un développement fiable à résoudre est celui-là : quel est la place et le rôle de l'Etat dans le développement
économique et social à l'ère de la mondialisation, dans quels créneaux investir en termes d'avantages comparatifs au sein d'une économie ouverte, impitoyable, où toute nation qui n'avance pas recule, (le grand défi de l'Algérie étant la maîtrise du temps), notamment au niveau de grands espaces, d'où l'importance de l'intégration économique maghrébine à laquelle je suis depuis de longues années profondément attaché.
Est-ce que la réévaluation du dinar est une mesure qui comporte des risques ?
Pour répondre à cette question, il faut connaître la situation actuelle de l'économie algérienne qui est la dominance de la sphère informelle, elle-même produit de la bureaucratie limitant la politique monétaire du gouvernement car il existe une intermédiation financière informelle à des taux d'usure, qui explique en partie la corruption actuelle
où tout se traite en cash alors que dans les pays développés, pour un montant supérieur à 100 euros, il est exigé la carte de crédit.
Elle contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et son intégration suppose des mesures intelligentes à partir de mécanismes économiques loin de la voie administrative autoritaire qui produit l'effet inverse. Cela renvoie dans ces conditions à une réévaluation du dinar le risque est un transfert massif de capitaux à l'étranger par cette sphère informelle.
Quels sont les arguments qui peuvent être avancés pour appuyer la décision de réévaluer le dinar ?
Il existe trois arguments. Le premier est l'importance des réserves de change de l'Algérie évaluées à plus de 146 milliards de dollars fin mars 2010.
Le second est qu'à travers ces mécanismes, les investisseurs surtout étrangers favoriseraient un mouvement de capitaux positifs vers l'Algérie. Le troisième argument est que la réévaluation du dinar diminuerait les coûts des produits importés écoulés sur le marché national en dinars, dynamisant ainsi les PMI/PME.
Mais face à ces arguments, n'oublions pas qu'il existe une loi fondamentale en économie : toute dévaluation dynamise en principe les exportations, expliquant d'ailleurs le conflit entre la Chine et les USA qui demandent la réévaluation de la monnaie chinoise.
En Algérie, malgré des dévaluations successives sur le marché officiel du dinar par rapport à l'euro, les exportations hors hydrocarbures stagnent.
Elles sont estimées à 2% dont 50% sont des déchets ferreux et semi-ferreux. Autre exemple : des dizaines de milliards de dollars ont servi à l'assainissement des entreprises publiques entre 1991/2009, la majorité d'entre elles sont revenues à la case départ.
Une réévaluation du dinar sans les réformes micro-économiques et institutionnelles de fond inverserait-elle la tendance ? Je ne le pense pas en fonction des expériences historiques de pays semblables à l'Algérie. Cela montre que le blocage n'est pas d'ordre monétaire mais un blocage systémique. Il faut donc éviter l'illusion monétaire.
Que faire en matière de politique de taux de change dans les circonstances actuelles du pays?
Je pense que le taux de change du dinar est actuellement à l'équilibre. Encore que la banque d'Algérie devrait veiller à une cotation dans une meilleure transparence.
Car depuis une année, le dinar algérien a été dévalué d'environ 15% par rapport au dollar et à plus de 20% par rapport à l'euro, alors que les cotations de ces deux monnaies internationales ne vont pas dans le même sens. Ces dévaluations ont contribué en partie à l'inflation interne dans un souci de limiter les importations, pénalisant tant les entrepreneurs que les consommateurs, alors que la production locale est embryonnaire, l'Algérie important plus de 75% de ses besoins.
Là aussi, c'est un paradoxe, puisque le taux d'inflation au niveau mondial est très faible. La dévaluation par rapport au dollar gonfle artificiellement les recettes de Sonatrach reconvertis en dinars, donc les recettes fiscales et le fonds de régulation des recettes sont évalués contrairement aux réserves de change en dinars.


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