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Réévaluation du dinar : experts, pouvoirs publics et FMI divergent
Le débat sur la valeur de la monnaie nationale est lancé
Publié dans La Tribune le 15 - 09 - 2008

Ils sont peut-être des milliers à se poser la question suivante : pourquoi échange-t-on un euro contre une centaine de dinars ? Oui, la question est légitime et même pour certains énigmatique dans la mesure où tous les deux sont des monnaies courantes, donc pourquoi cette différence ? Il apparaît que l'explication est simple, voire simpliste. Certes, chaque monnaie se mesure selon son économie. En Algérie, au début des années 90, le dinar était coté à 20 dinars le dollar. Après l'accord de rééchelonnement de 1994, sur fond d'une crise multidimensionnelle, il a régressé pour coûter 40 dinars pour un dollar. Aujourd'hui, on peut échanger près de 70 dinars pour un dollar et environ 100 dinars pour un euro. N'est-il pas temps de réévaluer le dinar ?
C'est dans un contexte particulier que le débat sur cette question a pris forme. Faut-il réévaluer le dinar algérien ? Selon certains, le FMI aurait demandé aux autorités algériennes de réévaluer la monnaie nationale, justifiant cette demande par l'amélioration quasi visible de la situation économique. La Banque d'Algérie, dans une récente note d'information, a affirmé que, selon les conclusions du Fonds monétaire international, «le taux de change effectif réel demeure proche de son niveau d'équilibre», en précisant que, pour le cas, des pays exportateurs de pétrole des difficultés d'estimation
surgissent. Entre les deux visions, le point nodal à soulever est l'apport d'une réévaluation du dinar pour l'économie du pays.
Certains observateurs et spécialistes ne lésinent sur rien pour dire qu'un dinar fort sans nul doute sera bénéfique pour le pays et son économie. D'autres, au contraire, sont sceptiques. Un dinar fort pourrait provoquer des dégâts pour une économie déjà fragilisée par tant d'obstacles et de maux. La Banque d'Algérie entre les deux visions a son mot à dire. «La stabilisation du taux de change effectif réel et à long terme du dinar a pour but de stimuler les investissements nationaux et étrangers par la réduction des incertitudes en matière de prix et d'encourager les exportations par le confortement de la compétitivité externe», explique la BA. Cela indique, clairement, que la valeur de la monnaie nationale est proche de sa valeur réelle.

Pour ou contre ?
Les économistes, eux, ont préféré un autre langage. Abderrahmane Mebtoul, expert international, a tenté dans une contribution à la presse nationale de soulever les deux facettes de cette question cruciale. Ainsi, en évoquant les justificatifs avancés par le gouvernement, il dira qu'«une réévaluation du dinar, outre la hausse du coût salarial reconverti en devises fortes, aurait immédiatement une conséquence économique avec des incidences sociales et politiques du fait du fondement du système rentier. Environ 75% des recettes fiscales proviennent des hydrocarbures libellées en dollars au niveau international mais reconverties en dinars au niveau du marché intérieur. Une réévaluation, par exemple, de 30% entraînerait une diminution de la même proportion creusant le déficit public et devant forcément entraîner une rationalisation des dépenses publiques alors qu'existe une dominance des emplois rentes via une distribution passive de la rente pour assurer une paix sociale certes transitoire». Cela explique nettement que la réévaluation de la monnaie nationale pourrait provoquer des dégâts à plusieurs niveaux.
Mais en soulevant l'autre facette de la question, cet expert apporte une autre vision des choses. «Les arguments de dynamisation des exportations et de compétitivité hors hydrocarbures du gouvernement ne tiennent pas la route face à la situation actuelle de l'économie algérienne car avec un euro pour 100 dinars, il a été impossible de dynamiser les exportations hors hydrocarbures depuis de longues années malgré les assainissements répétés des entreprises publiques et des recapitalisations répétées des banques publiques», juge cet expert. Ce dernier s'appuie sur des arguments du FMI. Il indique ainsi qu'il existe en Algérie une relative aisance financière mais une stagnation relative de la croissance tirée essentiellement par les dépenses publiques du fait de la faiblesse des entreprenants privés soumis à de nombreux obstacles. Pour lui, cette situation est imputable à la faiblesse des réformes de seconde génération, bien que l'Algérie ait réussi relativement la stabilisation macroéconomique mais qui reste éphémère sans les réformes institutionnelles et microéconomiques. Dans cet ordre d'idées, M. Mebtoul résume son analyse : «Selon le FMI, la réévaluation du dinar est susceptible de contribuer à mieux adapter l'Algérie aux mutations mondiales, de dynamiser l'investissement local et d'attirer les investissements étrangers à valeur ajoutée, donc facteur de création d‘emplois et de croissance. Par ailleurs, elle permettrait d'améliorer le niveau de vie des Algériens. Car, en maintenant le taux de change à sa parité actuelle, et malgré les subventions évaluées pour 2008 à 1,5 milliard d'euros, cela signifie avec l'envolée des prix au niveau international, l'Algérie important presque tout, un transfert d'une partie de ces hausses des produits de base sur le consommateur algérien. En effet, en termes de parité soit en dollars ou en euros, nous aurons une augmentation du pouvoir d'achat des Algériens de 30 %. Le Smig actuellement de 120 euros serait alors de 156 euros, et les produits importés coûteront 20 % moins cher», dit-il. En tout état de cause, la décision de réévaluer la monnaie nationale est cruciale et importante, selon les experts et les observateurs. Elle doit être débattue d'une manière sereine et sérieuse. Ses incidences sur l'économie nationale sont sensibles.

Comment calcule-t-on le taux de change ?
Etant donné que la question concerne directement la Banque d'Algérie, celle-ci a tenu à clarifier les choses concernant les détails techniques d'une réévaluation d'une monnaie.
La BA explique que «le taux de change effectif réel est un indicateur synthétique de la position concurrentielle d'un pays par rapport à l'ensemble de ses partenaires commerciaux, en référence à une période de référence». Outre cela, la Banque d'Algérie a aussi fait savoir que pour quantifier le taux de change, il existe trois différentes approches méthodologiques, à savoir l'estimation économétrique, l'approche de la balance des paiements et celle du revenu permanent.
Pour la première approche, la BA explique qu'elle consiste en «l'estimation d'une relation d'équilibre de long terme entre le taux de change effectif réel et un certain nombre de fondamentaux de l'économie algérienne, ce qui permet de déterminer d'une manière dynamique le taux de change réel effectif cible». Cette approche est mise en trois étapes, souligne la banque. La première consiste en la construction de bases de données historiques et la recherche d'une relation d'équilibre de long terme entre les variables. La seconde étape est la détermination du taux de change effectif réel d'équilibre par la mise en œuvre du modèle économétrique obtenu dans la première étape au moyen des paramètres fondamentaux projetés à long terme. La dernière étape consiste à comparer le taux de change effectif réel d'équilibre avec son niveau actuel et corriger si nécessaire, à terme, le taux de change nominal.
Pour l'approche de la balance des paiements, la banque nous explique qu'«elle est basée sur l'estimation de la relation d'équilibre de long terme entre le compte extérieur et un certain nombre de fondamentaux de l'économie algérienne». Cette approche, selon la banque, induit le calcul d'une norme du niveau du solde extérieur courant à long terme qui réalise l'équilibre du taux de change effectif réel. La troisième approche est celle du revenu permanent qui relie le solde extérieur courant à la viabilité budgétaire, elle-même soumise à différentes normes d'appréciation : épargne budgétaire pour maintenir la richesse par tête constante ou épargne budgétaire pour maintenir la richesse totale constante. Le niveau d'épargne dépend principalement de trois hypothèses : le profil de la production d'hydrocarbures, les cours mondiaux des hydrocarbures et le taux de rendement de l'épargne. La Banque d'Algérie a souligné pour ce qui concerne notre pays que «le taux de change est un indicateur synthétique englobant les échanges commerciaux de l'Algérie avec quinze de ses principaux pays partenaires représentant 88 % des échanges globaux».
La méthode de calcul est fondée sur la détermination d'un indicateur de compétitivité sur la base de pondération des taux de changes nominaux des pays partenaires et de leurs indices des prix à la consommation par leurs poids relatifs dans les échanges commerciaux avec l'Algérie. Il est utile de souligner, enfin, que le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, M. Boukerzaza, a indiqué il y a quelque jours que des sources ont rapporté de fausses informations sur la valeur du dinar algérien face aux autres devises, alors que, selon ses dires, le Fonds monétaire international (FMI) avait confirmé les informations contenues dans le rapport du gouverneur de la Banque d'Algérie selon lesquelles le dinar algérien a retrouvé son équilibre face aux monnaies étrangères.
S. B.


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