Le délégué régional d'Air Algérie à Lille a été assigné à comparaître le 5 juillet devant le tribunal de Lille. En l'absence du concerné, l'audience a été reportée à une date ultérieure. Le plaignant, un reporter-photographe handicapé ayant exercé dans la presse algérienne, «entend aller au bout de sa démarche». Les faits à l'origine de la plainte formulée par le photographe handicapé se sont déroulés à la fin du mois de mai. Une période où l'agence connaît l'affluence de la communauté algérienne établie à l'étranger. «Le passager handicapé a été agressé physiquement par le délégué d'Air Algérie», devaient témoigner plusieurs personnes présentes venues acheter des billets d'avion et réserver des places sur les vols d'Air Algérie. Immédiatement après cette agression, la victime, outrée par le comportement du responsable, a porté plainte pour agression au commissariat de police. Le délégué se sentant l'obligation d'entreprendre une action de diversion afin de se prémunir de toute forme de suites devant être données à cette plainte s'est rendu auprès de ce commissariat pour porter plainte contre son assistant, C. Y. Mohamed Salah et contre le chef d'agence S. Saïd Mohamed, dont le frère occupe de hautes fonction au sein de la centrale syndicale UGTA. Dans sa plainte, le délégué régional, M. Z. a affirmé avoir été victime de préjudice de la part des deux précités, indiquant que ces derniers ont proféré des insultes et «des propos obscènes» à son égard. Le hic est que le délégué était loin de savoir que le jour de l'incident, les personnes qu'il accuse étaient absentes. Effectivement, notent des témoins, l'assistant C. Y. Mohamed Salah était hospitalisé et, de surcroît, venait de subir une intervention à cœur ouvert, tandis que le chef d'agence, S. Saïd Mohamed était à Paris. Au vu de ces faits gravissimes des témoins à charge et à décharge, le délégué risque de subir les retombées de sa démarche mais également de la plainte portée par le handicapé. Il sied de souligner que cette affaire risque également de porter atteinte à l'image de marque de la compagnie algérienne qui ne cesse de multiplier les initiatives en vue de la fidélisation de ses clients. Les nombreuses dispositions de facilitations entreprises en ce sens par le gouvernement en sont une parfaite illustration. Cela dit, la victime se dit résolue à aller au bout de sa démarche afin de «mettre fin au comportement honteux de ce responsable qui, dans le sillage, porte un énorme préjudice à la compagnie algérienne». En définitive, la justice française devant laquelle a été portée cette affaire ne manquera pas d'accorder un traitement particulier en tenant compte du statut de représentant d'une compagnie algérienne que revêt le délégué régional de Lille. Une affaire qui est loin de connaître un épilogue puisque le responsable n'a pas répondu à la convocation de la justice. Le tribunal a été dans l'obligation de prononcer le renvoi du procès à une date ultérieure.