Il fait encore un peu trop chaud pour qu'il devienne «effectif», mais l'automne est bien là. «Ce n'est pas le calendrier, mais les hirondelles qui annoncent le printemps», disait le poète. Mais ce n'est pas de printemps qu'il s'agit et l'automne, c'est surtout le calendrier qui en décide. Maintenant qu'il n'y a plus assez d'arbres pour laisser tomber les feuilles mortes, avec quel parfum dire la saison ? Eh bien, le calendrier se débrouillera tout seul. Tenez, il y a quelques jours, le directeur d'un hôpital algérois a décidé couper tous les arbres qui se trouvent dans l'enceinte de l'établissement pour y aménager, tenez vous bien, un espace vert ! Bien sûr, l'automne n'est pour rien dans l'histoire. Juste une suite dans les idées qui pourrait amener par exemple l'honorable directeur à renvoyer tous les médecins pour pouvoir installer un conseil médical, fermer la pharmacie pour approvisionner l'hôpital en médicaments ou qui sait, interdire les visites pour que les malades reçoivent leurs proches dans les meilleures conditions. C'est vraiment de la folie, cet automne et pas seulement parce qu'il fait encore trop chaud pour qu'il soit effectif. Tellement chaud que quelque chose est monté à la tête des mendiants qui ont décidé de «donner raison " à Ould Abbas qui, profitant de ses derniers jours comme ministre de la solidarité avait annoncé qu'il n'y avait pas de pauvre en Algérie, dans la foulée des prévisions sur le… couffin du ramadhan ! Nos «manchistes» pour démontrer donc qu'ils ne sont pas pauvres se spécialisent, tout en revoyant leurs exigences à la hausse. Ils demandent maintenant des billets de mille, des gâteaux de luxe, de la viande et pourquoi pas, dans les prochains jours, des bijoux. Les vieilles tendant la main avec le célèbre refrain «Echri li kh'biza oulidi», c'est désormais de l'histoire ancienne, l'âge de la pierre du métier de mendiant. Sur les lieux de «travail», on exhibe son portable, on s'habille correctement et on n'est pas obligé d'émouvoir. On se fait même un tantinet agressif, pour bien montrer qu'on n'est pas pauvre. Le ministre de la solidarité l'a bien dit, et même si depuis, il est passé à la santé, rien ne l'empêche d'avoir raison. On ne sait pas si maintenant qu'il dirige la santé, il pourra faire quelque chose pour les arbres de l'hôpital de Kouba, histoire de nous dire que quelque chose va changer dans le secteur. Mais on sait que son prédécesseur à la santé et successeur à la solidarité – là aussi l'automne n'y est pour rien – a tout fait pour imposer son propre style et annoncer de profonds changements. Il n'a pas annoncé qu'il y avait finalement des pauvres, mais il a changé la couleur des bus. Il fait vraiment chaud, pour un automne. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir