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Le destin peu commun d'une ville
D'Orléansville à Chlef
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 10 - 2010

D'habitude, à la mi-journée, le mess du Centre technique du commissariat politique de l'ANP regorge d'actifs et de jeunes appelés du contingent. Mais, ce jour-là, vendredi 10 octobre 1980, il ne s'y trouvait que quelques permanenciers, les uns sirotant un café ou une limonade, les autres les yeux rivés sur la télé couleur qui diffusait, à cet instant précis, le traditionnel prêche précédant la prière collective.
Soudain, nos chaises se mirent à remuer, doucement au départ, puis de plus en plus fort, comme si une force invisible leur imprimait un mouvement de balancier. Nous fûmes pris de vertiges et de nausées, et la plupart d'entre nous eurent d'immenses difficultés à se mouvoir pour quitter les lieux.
Dans le même temps, les murs de l'édifice se mirent à trembler, faisant penser à l'imminence d'une explosion. L'officier de permanence fit évacuer les lieux, croyant que la chaudière alimentant les douches collectives, qui se trouvait juste à côté du mess, allait éclater sous la force de la pression.
Dehors, le sol trembla si fort que deux ou trois djounoud furent projetés contre terre. Puis, brusquement, tout s'arrêta, laissant entendre les clameurs aux alentours de la caserne. Presque tous les habitants des immeubles de la rue Ghermoul faisant face au CTCP étaient sur leurs balcons, cherchant à comprendre d'où provenait ce mouvement brusque de la terre.
S'il ne faisait plus de doute qu'il s'agissait d'un tremblement de terre, personne ne savait à ce moment-là, à l'exception des gens de la vallée du Cheliff, qu'un terrible séisme venait de raser El Asnam et plusieurs autres villes limitrophes, ensevelissant des milliers de corps sous les décombres des milliers de bâtiments que la formidable secousse tellurique a réduits en miettes.
Des villes rasées, des morts par milliers
Il a fallu attendre au moins deux heures pour que la nouvelle de la destruction d'El Asnam soit connue des autorités officielles. Pour l'histoire, c'est notre confère Hamid A., journaliste à El Moudjahid à l'époque, collaborateur au Temps d'Algérie actuellement, qui, revenant d'une mission à l'ouest du pays, assista «en live» à la destruction de la capitale du centre-ouest algérien.
Il en informa aussitôt les autorités centrales depuis un téléphone fixe à Relizane vers laquelle il dut revenir car, devant lui, la désolation était totale. On le crut à peine lorsqu'il annonça la terrible nouvelle à la présidence de la République, mais il a bien fallu aux autorités se rendre à l'évidence qu'une secousse, ressentie aussi fortement à Alger, ne pouvait se produire sans provoquer de dégâts dans son épicentre et ses environs immédiats. Vers 16h, les premières images de la catastrophe sont filmées depuis les hélicoptères de l'armée.
C'est la consternation. El Asnam est détruite à 80%, ses bâtisses les plus modernes sont en ruine. On y dénombra quelque 3000 morts et de nombreux blessés. Plus tard, on fera part de centaines de disparus. L'onde de choc qui s'est propagée le long de la vallée du Cheliff et sur les contreforts du Dahra et de l'Ouarsenis a ébranlé plusieurs villes et villages.
Des dégâts humains et matériels plus ou moins graves sont enregistrés. Le jour même du drame, des milliers de personnes convergent, depuis toutes les villes du pays, vers El Asnam et sa région, les uns s'inquiétant du sort de leurs familles, les autres pour acheminer les aides de première urgence. En dépit des recommandations des autorités de ne pas gêner les secours,
et malgré la destruction partielle du réseau routier, le mouvement ne fit que s'amplifier, contraignant les autorités militaires à intervenir pour contrer tous les débordements. D'ailleurs, pour parer à la situation catastrophique dans laquelle était plongée la région, le président Chadli Bendjedid place la zone sinistrée sous commandement militaire. C'est le colonel Ghezaïl Benabès qui est investi de cette mission.
Le peuple solidaire
Dès l'annonce de la catastrophe, le peuple tout entier s'est mobilisé pour venir en aide aux dizaines de milliers de sinistrés. Les dons en argent et en nature affluent de toutes les régions du pays, des bénévoles demandent de participer aux opérations de recherche. Des milliers de familles se proposent d'accueillir les orphelins. La communauté internationale se mobilise de son côté, appuyant la protection civile par des équipes de sapeurs-pompiers rompus aux techniques de recherche.
Situation oblige, pour la première fois depuis l'indépendance du pays, des avions militaires américains chargés de secours se posent sur l'aéroport Houari Boumediene. Dans la région sinistrée, la vie s'organise difficilement sous des tentes conçues plus pour le camping estival que pour affronter les rigueurs du climat continental.
Et cette année, comme pour ajouter aux malheurs des sinistrés, le froid et la pluie se firent prématurés, compliquant une situation sanitaire au bord de la catastrophe. La première phase débuta cependant selon le programme établi par le commandement militaire, vanté à ce jour par la population asnamie pour sa gestion exemplaire des camps d'urgence.
L'arrivée de l'été coïncide avec le lancement des premières cités en préfabriqué. Près de 23 000 logements de ce type sont construits en un temps record. Les zones rurales affectées bénéficieront de 21 000 aides à l'auto-construction. Les chalets, acquis pour l'essentiel par l'Etat – seule une infime partie a été offerte par des pays amis – sont distribués dès 1981-1982 aux bénéficiaires.
Certains seront logés dans les cités proches de l'ancien centre-ville, d'autres affectés à la lointaine Chettia, et cette répartition spatiale de la population n'a pas été sans déplaire à des milliers de citoyens cheliffois.Pour autant, la promesse de l'Etat de reloger les citoyens affectés par la catastrophe a été tenue.
Mais la troisième phase a été un véritable flop, intervenant dans une conjoncture difficile, à un moment où l'Algérie subissait les contrecoups de la crise provoquée par la chute des prix du pétrole. Aujourd'hui, la ville, baptisée dès le lendemain de la catastrophe du nom de Chlef, a totalement changé de physionomie. Elle est le cœur battant de toute la région du centre-ouest et un important carrefour commercial vers lequel convergent plusieurs wilayas.


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