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«Le service de transplantation de reins n'a pas été rénové depuis sept ans»
Hocine Chaouche tire la sonnette d'alarme : Professeur et chef de service au CHU Mustapha Pacha
Publié dans Le Temps d'Algérie le 13 - 10 - 2010

Concernant la transplantation d'organes en général et rénale en particulier, le professeur Hocine Chaouche, chef de service de transplantation rénale, a accepté de répondre à nos questions.
Le Temps d'Algérie : L'on évoque le plus souvent la greffe des reins en matière de transplantation d'organe. Qu'en est-il des autres transplantations, notamment du cœur, du pancréas et du foie ?
Professeur Chaouche : Contrairement aux autres transplantations, notamment celle du foie, qui est lourde du moment qu'elle implique un prélèvement exclusivement sur un cadavre, celle du rein se fait à partir de donneurs vivants.
Quant à la transplantation du cœur, celle-là se fait en cas de mort cérébrale.
Autrement dit, les donneurs sont des personnes dont le cerveau ne fonctionne plus, qui meurent dans tous les cas et dont les organes sont «en sursis», et qui subissent une «survie artificielle» pour une éventuelle transplantation. Ce qui représente une opération délicate qui nécessite tout une plateforme de paramètres.
Pourrait-on un jour réaliser ce genre d'opérations dans nos structures sanitaires de transplantation ?
La transplantation du cœur pourrait se faire dans quelques mois si la logistique suit. J'entends par logistique, un endroit où l'on peut recevoir les grands blessés.
Un centre où l'on trouverait des spécialistes, hormis les médecins, qui peuvent expliquer aux familles des défunts la situation et la possibilité de sauver une vie grâce au don d'organe, du moment que la loi le permet et après l'accord de la famille de la personne décédée. Les religieux sont les mieux placés pour faire passer ce genre de message.
Enfin, un espace crédible où toutes les conditions sont réunies pour une transplantation de qualité. Hors, toutes ces conditions ne sont pas réunies pour une telle intervention.
Pis encore, le service de transplantation de reins du CHU Mustapha Pacha, seul service sur le territoire national, n'a pas été rénové depuis sept ans. Je vous invite, volontiers, d'ailleurs à visiter les lieux et à voir de vous-même les conditions dans lesquelles notre équipe travaille.
Combien de greffes de rein ont été réalisées à ce jour ?
Depuis les années 1990, nous avons enregistré 400 greffes à partir de personnes vivantes. Nous sommes parvenus ces dernières années à en enregistrer 100 par an.
Je tiens à signaler que n'était la négligence des responsables du secteur de l'époque s'étalant entre 1980 et 1990, la situation n'en serait pas là et l'Algérie aurait été l'un des pays qui pratiquerait la transplantation d'organes.
Je vise en l'occurrence le ministre de la Santé de l'époque, que je ne pourrais pas critiquer en dehors d'un débat organisé dans les règles de l'art. Et je suis prêt à en parler dans un cadre officiel.
Concernant les transplantations de reins sur cadavre, il n'y en a eu pratiquement pas. En vingt ans, deux transplantations ont vu le jour, dont une a été réalisée à Constantine et l'autre à Blida. Ce qui ne représente rien en termes de transplantations.
A quoi revient ce manque de transplantation d'organes sur cadavre ? S'agit-il d'une raison culturelle ?
J'estime que la culture n'a rien à voir avec le manque d'offre, puisque le refus existe, également, dans les pays développés, où l'on pratique pourtant la transplantation depuis des années.
La religion le permet, en outre. Il faudrait, j'y reviens, qu'il y ait des structures spécialisées et des sites réunissant des professionnels. Sans oublier le facteur le plus important : l'information et la sensibilisation.
13 000 personnes souffrent d'insuffisance rénale. Pensez-vous qu'il s'agit là d'un chiffre alarmant ?
S'il y a autant d'insuffisants rénaux en Algérie, cela dénote que malgré qu'ils soient nombreux, les malades survivent et que les personnes qui meurent suite à cette maladie sont de moins en moins nombreuses. En France, à titre d'exemple, le nombre d'insuffisants rénaux atteint les 30 000.
Les insuffisants rénaux meurent de moins en moins, dîtes-vous. Il n'y aurait pas derrière une amélioration dans le domaine ?
Effectivement, nous ne nions pas les progrès réalisés depuis une dizaine d'années. Et ce, de par la multitude des centres d'hémodialyse que nous retrouvons un peu partout à l'échelle nationale. Le malade devait auparavant faire quotidiennement plusieurs bornes pour une simple séance d'hémodialyse.
Aujourd'hui, il peut suivre ses séances à deux pas de chez lui, vue la multitude de centres privés et de services. Mais les évolutions restent quantitatives et non qualitatives. Il faudrait de prime abord prendre en charge le malade dès les premières infections qui sont malheureusement et souvent mal gérées.
L'on parle souvent de «tourisme de transplantation» qui existe déjà en Chine, en Egypte, en Turquie... où l'on permet la commercialisation d'organes. L'on parle souvent de trafic d'organes. Qu'en est-il de l'Algérie ?
Le trafic d'organes est impossible en Algérie puisque le don d'organes est contrôlé et par la législation (identification chez le procureur) et par les professionnels de la santé.
Avant qu'un organe ne soit transplanté, le donneur et le receveur ainsi que leurs familles respectives doivent être au courant. De plus, nous n'acceptons dans notre service que les donneurs qui sont proches du malade, à savoir l'époux, l'épouse, l'enfant, le père ou la mère.
En Chine, la loi permet la commercialisation des organes prélevés de cadavres. Ce qui coûte un milliard de centimes. Mais on n'en est pas là. Dans notre société, on parle de don et non de vente.
Que devient l'agence nationale de la greffe et de la transplantation des organes ?
L'agence dont vous parlez n'a malheureusement jamais vu le jour. Il s'agit d'un groupe fictif réunissant de temps à autre des professionnels de la santé au niveau du ministère.
Je ne suis pas contre les agences. Elles peuvent aider à faire évoluer les choses. Faudrait-il qu'elles puissent faire leur travail de sensibilisation.
Je ne parle pas de celle de la masse, que je viens d'évoquer, mais de la sensibilisation des pouvoirs publics à agir et à honorer leur mission, qui consiste à primer le secteur sanitaire avant celui du loisir, par exemple. L'on met des années à réfléchir à la rénovation
d'un service hospitalier et l'on n'hésite pas à construire des buildings servant de centres commerciaux.
Entretien réalisé par


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