L'Algérie envisage d'exporter la pomme de terre vers l'Europe. Cette opération, prévue en janvier 2011, sera conditionnée par les négociations sur le prix entre l'Algérie et ses clients européens. Mais il est encore prématuré de parler de cette opération d'exportation. Une rencontre sera organisée dans une semaine entre le ministère de l'Agriculture, du Commerce, l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), les douanes, des producteurs de pomme de terre sur l'exportation. Il s'agit d'un cycle de réunions entre les différents concernés par l'exportation, nous a indiqué hier Mohamed Bennini, directeur général d'Algex. Mais, a-t-il expliqué, l'exportation de la pomme de terre est conditionnée par les prix qui devront arranger les producteurs exportateurs et les clients étrangers. «Il faut faire correspondre les quantités et les variétés avec les besoins des clients étrangers», a-t-il appuyé, relevant qu'une demande a été exprimée par des pays européens. Si les multiples conditions nécessaires au bon déroulement des opérations sont réunies, l'exportation de la pomme de terre pourra intervenir dans une vingtaine de jours environ. De l'avis de l'un des quelques exportateurs de fruits et légumes établi dans la wilaya de Jijel, l'exportation dépend de plusieurs paramètres, dont la disponibilité des produits lors des commandes et la mobilisation de la logistique. Il faudra créer «des filiales d'exportation» pour pouvoir exporter et s'inscrire dans la durée. «L'exportation de produits agricoles frais devra être précédée par la régulation du marché local», a noté cet exportateur, qui a interrompu son activité en raison des contraintes rencontrées, comme la non-disponibilité du produit lors des commandes. Pour lui, il est nécessaire d'engager des investissements dans la production agricole pour pouvoir planifier l'exportation. Les agriculteurs doivent bénéficier de formations spécifiques pour connaître les méthodes à adopter lorsque ce produit à exporter est, par exemple, hautement périssable. Les agriculteurs, a-t-il poursuivi, «ne produisent pas conformément aux normes de qualité», souhaitant que les «niches du marché extérieur» soient bien étudiées pour pouvoir décrocher des commandes. Certains exportateurs se plaignent, par contre, du faible soutien de l'Etat accordé aux exportations hors hydrocarbures. Les opérations ponctuelles ne les intéressent pas, car ils pensent que la présence sur le marché international exige une production agricole importante en quantité et en qualité. Pour assurer un approvisionnement régulier du marché extérieur, ils souhaitent l'instauration d'une bonne organisation assortie d'un encadrement approprié pour les agriculteurs.