Le squat des terrains publics par des familles venues de toutes les régions ouest du pays se poursuit à Oran. Des habitants de Haï Benarba Mahieddine (ex-Rocher), dans le secteur urbain de Bouamama, nous ont fait savoir que l'occupation illégale de terrains forestiers et agricoles, lancée il y a près d'un mois, se poursuit malgré les mises en garde des autorités locales et les nombreuses opérations de démolition engagées depuis. Ces habitants n'ont pas manqué de nous signaler qu'ils ont alerté toutes les parties concernées sur le phénomène qui prend de l'ampleur. «Chaque jour que Dieu fait ce sont de nouvelles baraques qui voient le jour, et à ce rythme c'est un nouveau bidonville qui prend naissance à Oran Ouest», affirment nos interlocuteurs. «Tous les responsables concernés sont au courant de cette situation. Nous avons espéré une intervention immédiate de leur part. Le silence des responsables nous inquiète vraiment», a souligné un habitant. Il y a quelques jours, une vingtaine de citoyens habitant Haï Benarba Mahieddine ont, dans une pétition, saisi le directeur du secteur urbain de Bouamama pour signaler le squat des terrains limitrophes à leurs domiciles par des gens inconnus à la localité venus construire des habitations de fortune. «Le directeur du secteur urbain qui s'est montré surpris a promis d'effectuer une visite inopinée sur les lieux pour vérifier de visu la situation», affirme un autre habitant. Ces derniers ont, par ailleurs, sollicité l'intervention de la brigade de gendarmerie de Yaghmoracen, qui aurait refusé d'accéder à leur demande sans autorisation préalable des services concernés. «Il s'agit d'un envahissement illégal d'un terrain appartenant à l'Etat (agence foncière). C'est notre droit de défendre notre pays et le patrimoine public. Nous avons tenté d'empêcher l'occupation du terrain mais nous avons été menacés avec des armes blanches. C'est pour cela que nous avons eu recours aux responsables locaux pour mettre fin à ce scandale qui risque dans les prochains jours de donner naissance à un autre bidonville et ouvrir la voie à de nouveaux demandeurs de logements qui n'ouvrent sûrement pas droit à un logement social», notent des habitants de Haï Benarba Mahieddine.