Cheikh Bouamrane, président du Haut conseil islamique, a affirmé qu'il a présenté à la commission de l'instance des consultations politiques une série de propositions dans les domaines de la religion, de la politique, de l'économie et de la société. M. Bouamrane a plaidé pour la promotion de la culture de l'islam à travers l'organisation d'un congrès international annuel sur les principes de cette culture. Les conclusions de ce congrès doivent être diffusées par les médias et distribuées aux intellectuels. Dans le même sens, Cheikh Bouamrane a appelé les institutions officielles à jouer leur rôle pour inculquer les vrais principes de la culture et de l'éducation islamiques dans les écoles, notamment afin de prévenir des phénomènes de société comme la consommation de la drogue et les violences multiples qui se sont propagées de façon alarmante dans différents milieux. «Ce sont des phénomènes qui ne conviennent pas à notre société. Ça relève des principes de l'éducation et de la morale qu'il faut absolument inculquer à travers la sensibilisation de la société sur les dangers de ces phénomènes», a-t-il expliqué lors de sa déclaration à l'issue de la rencontre qui a duré 45 mn. Cheikh Bouamrane a appelé les médias à participer à cette opération pour promouvoir cette culture. Le président du haut conseil islamique a affirmé que l'approche entre la pensée islamique et la modernisation existe et peut être appliquée sur le terrain, notamment en ce temps de mondialisation où il faut s'inspirer des principes de la religion et les adapter au temps actuel. Il a appelé également à la promotion de la langue arabe dans toutes les institutions et écoles, comme constante de la constitution qu'il ne faut pas modifier au même titre que la religion. Cheikh Bouamrane a affirmé avoir répondu à des questions posées par les membres de la commission concernant la distinction entre la religion et la politique. «Non, l'islam n'a pas fait de distinction entre la religion et la politique», a-t-il répondu en avançant que cette thèse a été confirmée récemment par le Pape. Il s'inspire dans son explication de l'ouvrage d'Ibn Rochd «Accord entre la philosophie et la raison», dans lequel ce savant considère les gouvernants et les hommes de religion comme des frères qui peuvent avoir des divergences et des ententes mais toujours au sein de la famille. Cheikh Bouamrane estime qu'il y une complémentarité entre ces deux éléments du pouvoir. Pour lui, la politique a ses propres experts et il n'y a pas lieu de mélanger les deux.