Moins d'une dizaine de jours après l'annonce de sa création, l'Alliance islamiste, désignée aussi «Alliance verte,» se lézarde. Ce conglomérat politique, composé de trois partis islamistes, MSP, El-Islah et Ennahdha, qui font valoir d'ores et déjà leur triomphe aux prochaines élections législatives, est en proie à la désunion. La pomme de discorde a trait au choix de certains candidats placés en tête dans différentes wilayas du pays. Un choix que le MSP n'approuve guère et ouvertement contesté par la formation de Bouguerra Soltani qui, selon nombre d'observateurs, serait tenté par l'idée d'exercer sa prédominance au sein de cette nouvelle alliance. En tout état cause, les candidats têtes de listes désignés dans les wilayas de Mostaganem, Sidi Bel Abbès, Béjaïa et Guelma n'ont pas reçu l'assentiment du MSP, comme l'a clairement indiqué hier Kamel Mida, le chargé de communication du parti : «Nous nous sommes opposés au choix de ces personnes, car nous considérons qu'elles n'ont pas le profil requis à même de nous représenter au niveau de ces quatre wilayas lors des prochaines législatives.» Il renchérit en précisant par rapport au candidat placé tête de liste dans la wilaya de Béjaïa, que ce dernier «n'est même pas originaire de cette wilaya». Interrogé sur la question, Hamlaoui Akkouchi, président d'El Islah, s'est abstenu de tout commentaire. «Je ne peux rien vous dire pour le moment. Je peux juste vous confirmer que nous avons prévu la tenue d'une conférence de presse dimanche, à laquelle vous êtes cordialement invités d'ailleurs. Vous pourrez alors poser toutes les questions que vous voulez», s'est-il contenté de répondre. Ces divergences apparues au sein de l'Alliance verte, quelques jours après sa création pompeusement annoncée, pourraient avoir des conséquences fatales sur le devenir de ce nouveau partenariat. Ce genre de désaccord pourrait même influer négativement sur la mobilisation de l'électorat islamiste en faveur de l'Alliance verte, qui représente jusqu'à 35% de la totalité des électeurs algériens. Dans leur quête de l'électorat proche de l'idéologie islamiste, les trois formations de l'Alliance islamiste sont en concurrence avec d'autres partis de la même doctrine, à savoir le FJD El-Adala, dirigé par Abdellah Djaballah, ainsi que le Front du changement (FC), présidé par Abdelmadjid Menasra, pour ne citer que ces deux partis fraîchement agréés. Les dirigeant de l'ex-FIS appellent au boycott Outre leurs concurrents en lice pour les prochaines élections du 10 mai, les chefs des partis membres de l'Alliance verte devraient conjuguer leurs efforts en matière de sensibilisation de l'électorat islamiste, avec la dernière sortie médiatique des dirigeants du FIS dissous qui appellent à boycotter le prochain scrutin des législatives. L'appel est signé par Abassi Madani et Ali Belhadj qui, dans un document publié hier par le quotidien électronique TSA, invitent les Algériens «pour un changement radical à travers l'abstention lors du prochain scrutin législatif».