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Lu dans le monde diplomatique
Publié dans Le Temps d'Algérie le 02 - 01 - 2009

Les mots biaisés du Proche-Orient. Comprendre le quoi, le où, le quand, le qui et le comment, puis écouter chaque partie sur le pourquoi, tout en séparant bien le fait de l'opinion... N'est-ce pas à cela qu'on reconnaît les journaux de qualité ?
Et que promettent les spots promotionnels de CNN, Fox News ou Al Jazeera, si ce n'est l'objectivité ? «We report, you decide» : «Nous rapportons les faits, vous décidez.» Pourtant, après avoir travaillé cinq ans comme correspondant au Proche-Orient, ma conclusion est pessimiste : les journalistes occidentaux ne peuvent pas décrire précisément, et encore moins objectivement, le monde arabe ni le Proche-Orient.
Même en suivant à la lettre les règles journalistiques, ils peignent un tableau profondément déformé de la région.Le problème essentiel tient aux mots utilisés : ceux qu'emploient les journalistes ne signifient rien pour les publics européen ou américain, ou sont compris de manières différentes, ou sont tout simplement biaisés.
Le mot «occupation» peut-il être, lui aussi, vide de sens pour les lecteurs et les téléspectateurs occidentaux ? Un tel vide expliquerait pourquoi on multiplie les pressions sur l'Autorité palestinienne pour qu'elle prouve qu'elle «en fait assez contre la violence», alors qu'on ne demande presque jamais aux porte-parole du gouvernement israélien s'ils «en font assez contre l'occupation». Nul doute qu'en Occident, le citoyen sait ce qu'est la menace terroriste, ne serait-ce que parce que les responsables politiques le lui rappellent régulièrement.
Mais qui explique aux publics occidentaux la terreur qui se cache derrière le mot «occupation» ? Quelle que soit l'année à laquelle on se réfère, le nombre de civils palestiniens tués en raison de l'occupation israélienne est au moins trois fois supérieur à celui des civils israéliens morts à la suite d'attentats. Mais les correspondants et les commentateurs occidentaux, qui évoquent les «sanglants attentats suicide», ne parlent jamais de la «sanglante occupation».
Certains mots ne disent rien aux citoyens ordinaires. D'autres évoquent autre chose que ce qu'on a voulu dire. Ils sont intrinsèquement biaisés : quelques minutes de zapping sur les chaînes satellitaires suffisent à le démontrer. Devons-nous dire «Israël», l'«entité sioniste», la «Palestine occupée» ? «Intifada», «nouvel Holocauste» ou «lutte d'indépendance» ?
Ce bout de terre est-il «contesté» ou «occupé», et doit-il être «donné» ou «rendu» ? Est-ce une «concession» quand Israël remplit une obligation figurant dans un traité qui a été signé ? Est-ce qu'il y a «négociation» entre Israéliens et Palestiniens, et si c'est le cas, quelle est la marge de manœuvre des Palestiniens sachant que le terme «négociation» implique des concessions mutuelles entre deux parties plus ou moins égales ?
Il n'y a pas de mot neutre. Quel vocabulaire adopter, alors ? Pas facile d'écrire une dépêche de ce type : «Aujourd'hui en Judée et Samarie/dans les territoires palestiniens/dans les territoires occupés/dans les territoires disputés/dans les libérés, trois Palestiniens innocents/terroristes musulmans ont été éliminés préventivement/ brutalement assassinés/tués par l'ennemi sioniste/par les troupes d'occupation israéliennes/par les forces de défense israélienne.» Ou, sur l'Irak : «Aujourd'hui, les croisés sionistes/troupes d'occupation américaines/forces de la coalition ont attaqué des bases de la résistance musulmane/des terroristes/des cellules terroristes.»
La culture occidentale est optimiste : lorsque vous identifiez un problème, vous êtes prié de proposer simultanément une solution. Mais comment sortir de ce marécage linguistique, sauf peut-être à reconnaître plus ouvertement les partis pris et les filtres inévitables de tout travail journalistique, et à mettre un terme à la tromperie de slogans issus du marketing ? Nous rapportons les faits, vous décidez, d'accord. Mais nous décidons ce que vous voyez et comment vous le voyez.
Pourtant, il y a une catégorie de mots pour lesquels les médias occidentaux pourraient faire mieux. Pourquoi un juif qui réclame la terre qui lui a été donnée par Dieu est-il un «ultranationaliste», alors qu'un musulman qui tient le même raisonnement est un «fondamentaliste» ?
Pourquoi un dictateur arabe qui choisit une politique différente de celle des Occidentaux est-il «antioccidental», alors que cette étiquette n'est jamais appliquée dans l'autre sens ? Imagine-t-on un leader américain qualifié de «radicalement antiarabe» ? Un responsable politique israélien qui croit que seule la violence peut protéger son peuple est appelé un «faucon». A-t-on jamais entendu parler d'un «faucon» palestinien ? Non, c'est un «extrémiste» ou un «terroriste». Les responsables israéliens qui croient au dialogue sont des «colombes».
Pourtant, un Palestinien qui choisit la même voie est appelé un «modéré», ce qui laisse entendre que, bien que la violence soit logée dans le cœur de chaque Palestinien, celui-là est parvenu, grâces en soient rendues à Allah, à «modérer» sa nature profonde. Et pendant que le Hamas «hait» Israël, aucun parti ou leader israélien n'a jamais «haï» les Palestiniens, même quand ces dirigeants profitent de leur fauteuil gouvernemental pour prôner leur expulsion. A moins qu'il ne s'agisse d'un «nettoyage ethnique» ? Ou d'un «déménagement involontaire» ? Ou d'un «transfert» ?


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