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L'historien Jean-Luc Einaudi souligne l'apport de l'immigration algérienne au mouvement national
Algérie
Publié dans Le Temps d'Algérie le 07 - 07 - 2012

L'historien Jean-Luc Einaudi a souligné l'apport "incontestable" de l'immigration algérienne au Mouvement national, regrettant que des exécutions capitales en France de combattants algériens condamnés à mort et le regroupement d'autres dans des centres d'internement soient à ce jour "ignorés" et "dissimulés" par les autorités françaises.
"Le rôle de l'immigration algérienne a été essentiel en France à partir même des années 20 du siècle dernier durant lesquelles on a assisté au développement d'un mouvement contre la domination coloniale", a indiqué M. Einaudi lors d'une conférence-débat animée vendredi soir au consulat d'Algérie à Bobigny, à l'occasion du cinquantenaire de l'indépendance nationale.
Pour l'historien, il est impossible de comprendre la Révolution nationale algérienne "si on n'a pas en tête ce qui s'est passé à cette époque-là". "Souvent, c'est méconnu, tout particulièrement par les Français", a-t-il dit, citant les moments cruciaux qui ont vu naître, dès 1924 à Paris, le mouvement nationaliste de l'Emir Khaled, petit-fils de l'Emir Abdelkader, la création, en 1926, de l'Etoile nord-africaine par Messali Hadj (secrétaire général) et Hadj Ali Abdelkader (président), et la naissance, en mars 1937 à Nanterre, du Parti du peuple algérien (PPA), après la dissolution en janvier de la même année de l'Etoile nord-africaine.
Il évoquera, par la suite, le cheminement du combat du PPA, après les massacres du 8 mai 1945, sous l'appellation du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) qui se voulait une "couverture légale" du PPA, pour notamment participer aux élections locales, et la venue en France de l'OS (Organisation secrète) pour prendre la direction de la Fédération de France du MTLD, confiée à feu Mohamed Boudiaf, rejoint par la suite par Didouche Mourad.
"C'est ce même Boudiaf qui partira, en mars 1954 de Paris, pour fonder en Algérie le Comité révolutionnaire pour l'unité et l'action (CRUA), mettant fin à la scission au sein du PPA-MTLD, l'été 1953, et prenant la responsabilité d'engager l'action armée en novembre 1954", a précisé l'auteur de "Scènes de la guerre d'Algérie en France : Automne 1961".
En plus de l'action armée, portée pour la première fois en terre ennemi dès août 1958 avec les incendies des raffineries de Mourepiane (Marseille), il évoquera l'apport logistique de l'immigration algérienne en France à la Révolution algérienne, affirmant que les cotisations des travailleurs immigrés étaient la "principale source de financement du GPRA (Gouvernement provisoire de la République algérienne)".
L'historien mentionnera, à cette occasion, les actions de "représailles" dont ont fait l'objet les Algériens à l'époque de la guerre de Libération nationale, signalant notamment la torture qui, a-t-il affirmé, était utilisée "massivement en Algérie, mais aussi en France".
"Les premiers cas que je connais remontent à 1957. La torture a été beaucoup employée par la DST, mais pas seulement", a-t-il dit, signalant la mise en place, dès 1959, de camps d'internement où des milliers d'Algériens de l'immigration seront parqués.
Selon l'historien, rares sont en France qui savent qu'il a y eu des camps d'internement dans la région du Larzac (Sud) et à Saint-Maurice L'Ardoise (Gard). "Ce sont des prisons qui sont devenues des lieux d'éducation politique, de lutte aussi avec des grèves de la faim", a-t-il ajouté, faisant, par ailleurs, part de nombreux assassinats, de disparus parmi les militants et cadres du FLN.
Affirmant s'exprimer en tant que citoyen français, M. Einaudi a tenu aussi à livrer son témoignage d'historien sur quelque chose qui lui tenait "à cœur" : l'exécution de combattants algériens condamnés à mort.
"En tant que citoyen français, je dois dire que je n'ai jamais accepté, je n'accepte pas et je n'accepterai jamais qu'on ait fait et qu'on continue à faire de François Mitterrand (alors ministre de la justice) la grande figure de la gauche française", a-t-il martelé.
L'historien a rappelé que, parmi les nombreux condamnés à mort guillotinés sur ordre de Mitterrand, il y a avait des "prisonniers de guerre auxquels l'Etat français refusait le titre les considérant - puisqu'il n'y a avait pas de guerre selon la terminologie coloniale- comme des hors-la-loi".
"Les exécutions capitales ont eu aussi lieu en France et ont ciblé des combattants de la Fédération du FLN. Elles ont pour théâtre les prisons de la Santé, de Montluc à Lyon, de Dijon et, peut-être, d'autres lieux", a-t-il indiqué, signalant que cela est "absolument ignoré, dissimulé".
L'historien a enfin rendu hommage à la contribution de l'immigration algérienne au mouvement national en rappelant sa participation à la manifestation, réprimée dans le sang, du 17 octobre 1961 à Paris, pour braver le couvre-feu discriminatoire imposé quelques jours auparavant par le préfet de police Maurice Papon, aux Algériens.
"L'Etat français, jusqu'à aujourd'hui, se refuse à reconnaître ce massacre, comme le reste des crimes coloniaux", a-t-il regretté, souhaitant que l'hommage rendu le 17 octobre 2011 par le candidat à la présidentielle François Hollande aux victimes de ces massacres puisse se transformer, comme promis par celui qui est devenu président, en reconnaissance.
"Attendons ce qu'il en sera le 17 octobre 2012", a-t-il dit, se disant faisant partie de ces citoyens français qui "n'acceptent pas des crimes commis au nom du peuple français".


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