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La question taboue du paiement des rançons
Libération des otages européens
Publié dans Le Temps d'Algérie le 22 - 07 - 2012

Le gouvernement espagnol s'est montré fort embarrassé par les questions des journalistes sur la contrepartie versée pour l'obtention de la libération des trois otages, les deux Espagnols Ainhoa Fernández de Rincón et Enric Gonyalons et l'Italienne Rossella Urru, enlevés durant la nuit du 22 au 23 octobre 2011 à Rabouni (Tindouf).
Dans l'avion qui le conduisait à Moscou, mercredi, au moment de l'annonce de la bonne nouvelle, le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel García-Margallo, avait paru visiblement surpris par la question des journalistes sur le paiement d'une rançon.
De source mauritanienne, cette somme varierait de 2 à 3 millions d'euros. Pour les ravisseurs appartenant au Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao), elle est de cinq fois plus. «Prudence sur ces détails, n'oubliez pas que deux autres Espagnols sont encore otages en Somalie et que toute imprudence donnerait lieu à d'autres séquestrations». Deux membres de Médecins Sans Frontières pris en otage une semaine avant leurs camarades de Tindouf à la frontière avec le Kenya sont toujours aux mains d'Al Qaïda en Somalie.
«Nous avons fait ce qu'il fallait faire !»
Sous l'insistance des journalistes, Margallo finira par lâcher cette phrase qui ressemble à un aveu : «Nous avons fait ce qui était en notre devoir de faire pour faire libérer nos deux compatriotes.» Le chef de la diplomatie espagnole n'a rien dit. Au même moment, le porte-parole du Mujao, Mohamed Ould Hicham, a tout dit : «L'Espagne et l'Italie ont satisfait toutes nos conditions !»
Ces conditions ne se limitent pas seulement à l'argent. Sous les pressions espagnole et italienne, la Mauritanie a libéré le Sahraoui Memin Uld Ufkir, arrêté cette année dans un hôtel de Nouadhibou, en même temps qu'un autre complice sahraoui qui recouvrira sa liberté incessamment. Des pressions ont été exercées également sur le Niger pour qu'il libère un autre salafiste emprisonné à Niamey. Ce dernier geste est destiné, toutefois, à aider la France dans ses tractations avec Aqmi pour obtenir la libération de ses quatre ressortissants encore détenus dans le Nord du Mali.
Jamais un gouvernement européen n'a reconnu officiellement avoir versé de l'argent aux preneurs d'otages. D'où l'absence de preuves formelles pour les médias à ce propos. Ce genre d'opération est d'ailleurs mené par les services secrets comme le CNI espagnol, ce qui rend le scénario en soi plus compliqué à vérifier. Les rares fuites viendront des intermédiaires, les notables touareg qui ont
des contacts avec les terroristes ou de l'entourage du président Blaise Compaoré dont le conseiller spécial, un Mauritanien connaisseur du Nord du Mali, a joué un rôle clé dans la libération, en février 2010, des trois otages catalans enlevés, quelques mois plus tôt, en territoire mauritanien. Cette fois c'est le général burkinabè qui a la «pleine confiance» du gouvernement espagnol. Le paiement des rançons est toujours accompagné d'une autre condition par les terroristes : la libération de leurs camarades emprisonnés au Mali, en Mauritanie ou au Niger.

Depuis la mascarade du procès de Bamako
Il est notoire qu'en décembre 2009, le gouvernement français avait agi, dans le secret le plus absolu, auprès de l'ancien gouvernement déchu de Mamadou Toumani Touré, pour la tenue d'une mascarade de procès à Bamako. Objectif : juger immédiatement et faire libérer quatre membres d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dont deux dangereux terroristes condamnés à mort par contumace en Algérie. La visite de Bernard Kouchner, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Nicolas Sarkozy, dans la capitale malienne, en décembre 2009, fut suivie donc de la tenue de ce «procès» et l'élargissement, en février 2010, par Aqmi de l'otage français Pierre Camatte.
Paris niera avoir usé de pressions sur Bamako ou payé pour cela, sans toutefois jamais démentir formellement les informations qui circulaient au sujet de la rançon payée. Durant toujours l'année 2010, l'Espagne avait opté pour le même scénario.
Des pressions sur la Mauritanie pour échanger l'un des auteurs de l'enlèvement des trois Catalans, Alicia Gámez, Roque Pascual y Albert Vilalta, membres de l'ONG Barcelona Acció Solidària. Ces ressortissants espagnols avaient été enlevés en décembre 2009 par les groupes de Mokhtar Benmokhtar, en territoire mauritanien où ces missionnaires acheminaient une aide humanitaire aux populations du Sahel.
Les preuves de l'affaire de l'Alakrana
Interrogé sur le montant de la rançon, là encore l'ancien chef de la diplomatie espagnole, Miguel Angel Moratinos, niera tout en bloc. Ni pressions, ni rançons. C'est cette réponse ambiguë qu'il donnera dans le cas de la négociation de la libération des 34 marins du chalutier basque L'Alakrana, séquestrés en octobre 2009 par les pirates somaliens. Jusqu'au jour où le quotidien El Mundo publiera en exclusivité de fracassantes révélations sur le transfert de sommes d'argent par la centrale au compte de l'ambassade espagnole au Kenya.
Depuis, les autorités espagnoles font dans le mutisme, pour éviter cette question gênante. A Madrid, à Parisou à Rome on admet dans le privé que les sociétés ou les employeurs d'origine des otages auraient payé ou avancé l'argent au nom des gouvernements qui jouent sur cette grande nuance pour ne pas tomber sous le coup de la criminalisation du paiement des rançons, un combat que l'Algérie a porté devant l'Onu.


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