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Retour sur le parcours des hommes encore debout
Les gardes communaux campent à Boufarik et à Blida
Publié dans Le Temps d'Algérie le 24 - 07 - 2012

Appelés communément «Chnabet», les éléments de la garde communale (GC) sont en colère. Après avoir bravé la mort qui les a «épargnés», ils entament aujourd'hui une nouvelle bataille pour la préservation de leur dignité et l'arrachement des droits les plus élémentaires. Ceux qui ont combattu le terroriste avec des armes modestes et au moment où le plus important était de préserver sa vie, sont prêts de nos jours à user de tous les moyens pacifiques pour aboutir à la concrétisation de leur objectif.
Les gardes communaux qui ont tenté d'arracher leurs droits par des actions pacifiques et des démarches administratives en sollicitant les différentes instances dont ils dépendent, ont fini, face au silence de ces dernières, de sortir dans la rue crier haut et fort leurs revendications.
A la hauteur de leur bravoure, ils ont décidé de manifester, d'une manière grandiose, en marchant de Blida à Alger, pour remettre leur plateforme de revendications au président de la République. Ils ont été empêchés et réprimés violemment dans un affrontement sanglant où ils ont perdu dans la douleur un des leurs que le terrorisme n'a pas tué.
Déterminés à gagner la bataille de leurs droits, les gardes communaux ont décidé non pas d'abandonner mais de se replier, à Boufarik et à Blida, dans des campements. C'est là aussi une manière de protester et de manifester leur ire contre les pouvoirs publics et de se concerter sur les actions à entreprendre. C'est au niveau du campement de Blida que nous les avons rencontrés et où certains sont revenus sur leur longue aventure pour défendre les populations et la République.
Ainsi, ils racontent comment ils ont pris les armes, au début des années 1990, pour protéger le pays et les populations isolées qui subissaient déjà les affres des terroristes. «Le terrorisme était un fait nouveau en Algérie et dans le monde. L'Armée nationale populaire (ANP) n'était pas préparée pour affronter cette nouvelle forme de criminalité qu'elle n'a jamais connue.
Un appel a été lancé à la société civile composée de comités de village et de comités interquartiers et différentes associations pour mobiliser les citoyens et informer les populations sur le danger des groupes armés dont les actes n'ont rien à voir avec les valeurs de l'Islam», raconte Aliouat Lahlou, le doyen des gardes communaux ayant pris les armes depuis début 1990.
A M'chedallah, dans la wilaya de Bouira, comme dans tous les villages lointains où les terroristes ont déjà entamé la tuerie des citoyens désarmés et le viol des femmes, nous avons commencé notre travail de défense par la création des comités de vigilance (CV) et des groupes de légitime défense (GLD) pour protéger les populations.» Cette situation a duré près de deux ans avant la création en 1994 du corps de la garde communale. «Nous avons déjà fait un travail de proximité énorme et nous étions décidés à poursuivre cette mission avec des moyens très modestes», explique-t-il.
Pour cela, plusieurs détachements de la garde communale ont été créés dans les quartiers et les villages. «Ce n'était pas des bâtisses neuves qu'on occupait, mais des écoles, les dispensaires et toute structure publique ou privée désertée par la population après le passage des terroristes.» Cette période a été marquée par un recrutement massif de toute personne ayant le courage et la volonté d'affronter le terrorisme pour protéger le pays contre ce phénomène dévastateur.
Ce travail a commencé par la constitution de groupes composés de 40 personnes appelés à l'époque «G40». «On acceptait tout le monde sans aucune condition pourvu qu'il accepte de porter les armes contre les terroristes», ajouta M. Lahlou. La prochaine étape était l'armement et la formation pour bien manipuler les armes. «C'est la Gendarmerie nationale qui nous a dotés d'armes. Ce n'étaient pas des armes de guerre mais des armes légères comme le MAS 44, MAS 46, D-Chikom».
Une formation a été dispensée à ces éléments pour la maîtrise de la manipulation d'armes avant de les envoyer directement dans les maquis pour traquer les terroristes. «La seule possibilité offerte à l'époque c'était de compter sur les habitants des douars qui connaissaient les chemins, les raccourcis et les gens surtout. Ils sont plus efficaces pour répercuter les informations de chez les citoyens civils car le contact était plus facile et il n'y avait que le garde communal pour accomplir au mieux ce travail», dira M. Lahlou.
C'est Zeroual qui a officialisé le corps de la GC
Les gardes communaux percevaient contre ce travail un salaire variant entre 6000 et 7000 dinars. «C'est un salaire misérable mais cela n'avait aucune importance pour nous face à la préservation de la dignité de milliers de familles, de la nécessité de condamner le terrorisme, et à l'urgence de maintenir l'Algérie debout.» «Nous n'avons demandé aucune contrepartie», a-t-il dit.
Lamine Zeroual élu président de la République en 1995 a institué le corps de la garde communale à travers la promulgation d'un décret présidentiel portant la création de ce corps. «Cela nous a permis une hausse des salaires à 11 000 DA et une affectation au corps de l'ANP donc soumis au régime militaire.» Cela n'a pas donné lieu à un meilleur traitement ou une amélioration des conditions de travail des gardes communaux qui nous racontent leur situation déplorable.
«Nous n'avons jamais eu droit à la même munition. Dans le travail de terrain, les éléments de l'ANP étaient équipés d'eau, de médicaments, de lait et autres. Nous partions avec la bouffe qu'on ramène de chez nous ou qu'on prépare dans nos campements. Nous parcourons des kilomètres à pieds. Il y a des endroits qu'ils n'atteignaient pas en raison du danger que cela représente, par contre nous, si», racontent des GC.
«Il y a des moments où nous faisions des embuscades tout seuls sans l'accompagnement des militaires dans les coins les plus isolés. Ils nous donnent un programme de travail que nous suivons sans leur présence.»
Les gardes affirment qu'ils travaillaient 24 heures sur 24 et avaient droit à un seul jour de repos. Outre la surveillance du territoire de leur campement, les gardes communaux effectuaient le même travail que les autres corps de sécurité. «On dressait des points de contrôle, on contrôlait au niveau des points d'observation (PO), et on faisait des ratissages. Nous étions présents dans 40 wilayas», affirme Hakim Chaïb, un autre garde communal.
Laisser sa famille pour aller… à la mort
Partir dans les maquis, laisser toute une famille dernière durant les années de braise n'était pas un sacrifice que tous les Algériens pouvaient faire à cette époque où chacun souhaitait passer la nuit près de ses enfants. Les gardes communaux l'ont pourtant fait et se rappellent encore de ces moments encore gravés dans leur mémoire.
«Ma femme a longuement pleuré lorsqu'elle a vu mon arme la première fois. Elle m'en voulait à mort et s'est plainte du fait que j'allais l'abandonner elle et mes enfants. Je n'ai pas trouvé de réponse à lui donner. Je lui ai expliqué que ma décision est irréversible. Je lui ai demandé de faire ce qu'elle veut : rester à la maison ou rejoindre sa famille. Ça a été un grand choc pour elle mais elle est restée». Le choix a été difficile mais beaucoup n'ont pas hésité à le prendre.
«A l'époque, nos familles étaient contraintes d'accepter notre départ vers la mort. C'est le salaire versé chaque fin de mois qui nous a remplacés dans nos foyers», disent-ils. «Nous n'avions plus une vie de famille ou une vie sociale. On ne voyait plus personne. Ni nos parents, ni nos enfants, ni nos frères. Nous, comme eux aussi, souffrions énormément de cette séparation forcée.»
99,99% des GC sont inaptes
Les conséquences de ce vécu durant cette décennie qualifiée actuellement de noire sont encore visibles sur leurs visages. Stressés, nerveux, traits fatigués, des blessures corporels et traumatismes psychiques sont visibles sur chaque individu. «Nous avons perdu le sourire», dira M. Lahlou. «99,99% des gardes sont inaptes et ils nous demandent d'aller travailler dans d'autres secteurs», affirme-t-il.
Ces éléments n'ont pas bénéficié de couverture médicale ou de suivi de leur état de santé. «Même pendant la décennie noire, on évitait de déclarer qu'un garde communal a été blessé dans un attentat», regrette-t-il. Les malaises de santé n'ont pas épargné leurs familles qui vivaient aussi dans l'angoisse de ne plus retrouver le pilier de la famille. «Nous étions à l'origine du stress, de l'hypertension et de diabète des membres de nos familles», ont-ils reconnu. «A chaque absence de longue durée, à chaque attentat proche de chez nous, c'est tout le monde qui panique et qui est pris par le stress.
Ils redoute la mauvaise nouvelle… la plupart du temps, ils attendent l'arrivée de nos dépouilles». A l'époque, les jours se ressemblaient pour ces éléments. «Nous n'avons vécu ni Ramadhan, ni Aïd, ni autre fête avec nos familles», se rappellent-ils. «Même les naissances de nos enfants, les fêtes de mariage, de circoncision et autres ne faisaient plus partie de notre calendrier. L'essentiel était de combattre le terrorisme.» «J'ai laissé ma femme trois jours après notre mariage pour regagner les maquis et je n'avais pas assisté à la circoncision de mon fils», dira un jeune.
Beaucoup de jeunes parmi eux
Outre les doyens, beaucoup de jeunes avaient intégré le corps de la garde communale durant cette décennie. C'est le cas de Brahim qui dit : «J'ai rejoint ce corps car j'ai subi de la hogra de la part des gendarmes et des terroristes. J'ai donc décidé de prendre les armes en 1993 car c'était en catimini. J'ai travaillé pendant plus d'une année à titre gracieux. Nous étions les yeux des gendarmes et leurs indicateurs», dit-il. Un autre affirme qu'il a pris les armes à son retour du service national.
«Tout le pays brûlait, il n'y avait rien à faire outre que protéger le bled», dira-t-il. Un autre jeune de Mouzaïa affirme qu'il avait 20 ans lorsqu'il a rejoint les rangs de la GC en 1995. «J'ai tout vu durant ces années. Des morts, des accrochages face-à-face avec les terroristes, des maquis totalement isolés que même les animaux avaient fuis.
J'ai sillonné des kilomètres et des kilomètres à pied passant d'une wilaya à une autre pour traquer les terroristes. Il m'est arrivé de rester un mois et demi dans les monts sans rentrer chez moi», nous a-t-il raconté, ajoutant que «si les écoles ont rouvert leurs portes, les familles ont enterré leurs morts dans les cimetières, et les mairies ont travaillé c'est parce que les gardes communaux étaient là-bas à surveiller tout pour que l'Etat reprenne ses droits».
La considération et la dignité d'abord
On ne peut pas discuter avec les gardes communaux sans évoquer les revendications socioprofessionnelles pour lesquelles ils luttent depuis plus d'une année. Globalement, ce que regrettent le plus ces éléments, c'est «le manque de considération» à leur égard qui a fait que leur situation est déplorable après tant d'années de lutte armée ardente pour soutirer le pays des affres du terrorisme. «Avant, on avait l'estime de la population, le respect des services de sécurité et de l'administration.
Mais tout a basculé après le retour de la paix. Nous sommes attaqués et insultés car nous revendiquons nos droits légitimes», regrettent-ils. «Nous militons pour la préservation de notre dignité d'abord et avant tout. C'est pour cela que nous réclamons un statut digne des sacrifices que nous avons consentis pour notre pays. C'est pour cela que nos marches pacifiques sont organisées sous le slogan ‘Marches de la dignité'»,
diront les gardes communaux. Ils estiment que «les pouvoirs publics s'entêtent à faire du replâtrage et fuient les véritables problèmes». Trois principaux points sont évoqués avec acuité. «Nous n'avons pas été impliqués dans l'élaboration du statut qui nous a lésés et que nous ne pouvons accepter». Conscients de la légitimité de leurs revendications, les GC réclament même une commission d'enquête sur la gestion de leurs supérieurs dans toutes les wilayas. «Il y a eu mauvaise gestion, dépassements et détournement d'argent», accusent-ils.
Enquête sur la gestion des délégués
Dans le détail, ils estiment que l'alignement de ce corps à la Fonction publique relève de l'irréel. «Il faut d'abord savoir sous quelle tutelle sommes-nous ? Comment se fait-il que les éléments des wilayas de Tizi Ouzou, Bouira, Boumerdès où le terrorisme sévit encore sont toujours affiliés au ministère de la Défense, alors que ceux des autres wilayas, il est question de les placer sous l'autorité de la Fonction publique ?», s'interrogent-ils.
Les salaires perçus dans le cadre de l'actuel statut sont jugés «insuffisants». Au moment où le SNMG est fixé à 18 000 DA, le garde communal classé à la catégorie 8 touche 14 030 DA et celui de la 6 perçoit 14 145 DA. Les gardes communaux déplorent l'inégalité dans les salaires. «Il n'y a pas eu une unification des salaires de base», affirment-ils. L'application du statut n'est pas du goût des GC qui déplorent «une anarchie terrible» dans sa mise en œuvre. Ils disent n'avoir jamais bénéficié des services des œuvres sociales.
«Nous ne savons pas où est passé l'argent dégagé par les pouvoirs publics», affirment-ils. Ils exigent une enquête. «Nous demandons l'ouverture d'une enquête sur la gestion de cet argent et sur sa destinée», ont-ils demandé. Sur la retraite anticipée, le ministère leur propose une retraite à 18 000 DA et leur interdit de travailler en parallèle. «Ils veulent nous étouffer. Ils veulent nous tuer à petit feu.»
Ils dénoncent la mesure de réduction de l'effectif et sa réorientation vers d'autres secteurs. «Après 16 ans de lutte armée dans les maquis, les gardes communaux ont été orientés pour faire le gardiennage dans des entreprises avec un salaire moins que celui qu'ils percevaient en tant que gardes. Trouvez-vous cela équitable ou même normal ? Est-ce que c'est la récompense que nous méritons ?», s'insurge M. Chaïb.
«Le statut prévoit, dans le chapitre des droits acquis, qu'en cas de changement de statut, le salaire est préservé, ce qui n'a jamais été respecté», dira M. Ali Sekouri, un autre délégué. La question des heures supplémentaires assurées constitue une grande polémique.
«L'article 8 de ce statut prévoit la récompense des heures supplémentaires en jours de repos ou en indemnités financières, ce qui n'a jamais été appliqué», a-t-il affirmé en soulignant que la défense de ces droits lors des négociations avec le ministère de l'Intérieur lui a valu la suspension de son salaire. «Je n'ai pas été payé depuis 15 mois et je n'ai pas bénéficié d'intégration comme les autres. Lorsque j'ai été me renseigner à la délégation de Naâma, on m'avait informé que c'était venu d'en haut», a-t-il dit.
«On ne marchande pas avec le sang de notre collègue»
Les gardes communaux évoquent encore avec chagrin et regret les événements tragiques survenus lors de la marche du 9 juillet dernier. «Nous sommes à bout», disent-ils. «Nous n'avons pas organisé cette marche pour casser les édifices. La marche s'est bien déroulée. Les services de la Gendarmerie nationale, qui nous ont escortés depuis Blida, peuvent témoigner que la circulation routière a été normale durant toute la journée. Nous étions organisés en rangs de 3 personnes et avions mis des gens qui suivaient le mouvement des gardes qui rejoignaient la marche tout au long du trajet», affirment-ils.
«Ce sont les policiers qui ont coupé la route à la circulation en déployant le dispositif aux portes d'Alger.» Ils reviennent aussi sur les poursuites judiciaires à l'encontre de plusieurs dizaines de leurs collègues appelés à comparaître devant la justice dès la prochaine rentrée. «Les motifs qui leur sont reprochés ne tiennent pas la route», disent-ils.
«Nous n'avons pas commis de dépassements sur les agents de l'ordre et occuper la voie publique de façon pacifique n'est pas une infraction», explique M. Chaib. L'autre fait déploré avec force par ces éléments est l'emprisonnement des gardes communaux en tenue officielle. «Mettre des gardes en tenue officielle en cellule est un acte inadmissible», dira-t-il. «Qui a donné l'ordre de les mettre en prison avec leur tenue ?», s'est-il interrogé. «Les gardes étaient mal traités durant leur détention.
Ils n'ont eu droit ni à la ration alimentaire ni à l'eau en plus, on s'est permis d'allumer le chauffage en cette chaleur torride», dénoncent-ils. Ils regrettent amèrement le décès tragique de leur collègue Saïd Lasfer, et dénoncent toute la manipulation de cette affaire. «Celui qui a construit ne détruit pas. Ce n'est pas un garde communal qui utiliserait le sang de son frère pour brûler le pays», dira Aliouat Lahlou en direction du ministre de l'Intérieur. Les gardes communaux interpellent la Ligue des droits de l'homme.
«Où sont ces organisations censées occuper le terrain dans ce genre de conjoncture ?», s'est-il interrogé. «Pour nous, l'enquête sur sa mort doit être diligentée par ces organisations et non pas par le ministère de l'Intérieur qui ne peut pas être juge et partie.»


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