Du dossier publié jeudi passé par le Temps d'Algérie sur les parkings, il y a une information qui sort vraiment du lot : sur les cent soixante-dix espaces de stationnement de véhicules que renferme la ville de Constantine, seuls... cinq sont réglementés ! Ils seraient où les parkings sauvages alors ? On le savait, en Algérie ce sont les choses «normales» qui deviennent anormales, tellement le pays marche sur la tête. On sait également qu'en dépit de la prolifération des «parkings», sauvages ou réglementés, le stationnement est toujours problématique, y compris maintenant dans les petites villes qui ne connaissent pas la concentration de la capitale et des autres chefs-lieux de wilaya. Le stationnement est toujours problématique parce qu'en guise de parkings répertoriés, c'est dans la majorité des cas de «lots» de la voie publique passés sous la coupe réglée de jeunes qui ont marqué leurs territoires selon leur lieu de résidence, leur influence ou leur... affectation politique ! Et tout le monde s'y est soumis. Les autorités auprès desquelles ils font valoir leur capacité de nuisance. Celles-ci s'y accommodent, très bien, puisqu'il leur arrive même de comptabiliser ça comme des «emplois» créés par la collectivité ! Sinon, les parkings «fonctionnent» plutôt bien, puisque dans l'affaire –en or– tout le monde semble trouver son compte. Sauf celui à qui ils sont censés être utiles : l'automobiliste. Les «gérants» de parking ne trouvent pas de raison de laisser le moindre pan de la voie publique sans «propriétaire». Ils savent que ce n'est pas de gaité de cœur que les usagers mettent la main à la poche, mais ils la mettent quand même. Et partout où on le leur demande. La règle est simple, tout le monde l'a compris et tout le monde s'y soumet : vous payez pour que les gardiens défendent votre véhicule contre... eux-mêmes ! ça s'appelle du racket mais tout le monde semble avoir oublié le mot. Dans ce dossier, on aura également appris que des «sources autorisées» n'ont pas été chercher très loin leur méthode de calcul quand il s'agit de recenser le nombre de parkings par commune des grands villes : ils se sont contentés de compter le nombre de ruelles ! Et puisqu'on paie sans rechigner, pourquoi se gêner sur les prix ? Amorcé à 20 dinars il y a quelques années, le «ticket» en est pratiquement à 50 partout ailleurs ! C'est que, l'appétit venant en mangeant, les «gérants de parking» comme on les appelle avec un très haut sens de l'humour, ne voient aucune raison de ne pas rentabiliser au maximum leur «business». Ils n'ont même pas à craindre une quelconque «concurrence» des parkings en construction, dont on a annonce çà et là des projets : la voie publique n'a pas de concurrent, elle est irremplaçable, quand on la fait payer. Elle est vaste, elle est gratuite, elle est tout le temps disponible et on peut l'exploiter au prix que l'on veut. Dans les rares localités où on donne encore des tickets, ceux-ci portent le nom des municipalités où se trouvent les «parkings». Bien évidemment, les APC n'ont rien à voir dans l'affaire. On va voir l'imprimeur qui tire des tickets sans poser de questions, parce qu'il n'a aucune raison d'en poser. En fait, rien n'existe. Il n'y a pas de parking, il n'y pas d'autorité, il n'y pas de gardiens. Il n'y a que des automobilistes qui paient parce qu'ils ont peur et parce que partout, on leur demande de payer ! [email protected]