Une rencontre a regroupé hier à l'hôtel Renaissance de Tlemcen le Mouvement des entreprises de France (Medef) et les opérateurs algériens. Cette réunion s'inscrit dans le cadre de la visite de François Hollande à Tlemcen et a été organisée par les services de l'ambassade de France à Alger qui ont adressé des invitations à l'ensemble des industriels de la wilaya. Cela relève de l'intérêt qu'accorde la France à la relance des relations économiques entre les deux pays, considérant que l'Algérie fait partie des pays prioritaires en termes d'investissements pour redynamiser l'économie française et s'assurer de nouveaux débouchés commerciaux. Depuis plusieurs années, la France demeure le premier fournisseur commercial de l'Algérie avec 15,7% des parts de marché en 2009, soit plus de 10 milliards de dollars ; par contre, les investissements directs étrangers (IDE) en provenance de la France n'ont guère dépassé les 350 USD. C'est de cet équilibre dans les échanges entre les deux pays que les opérateurs algériens tentent de débattre avec leurs homologues français lors de cette réunion. Certains membres de la Chambre du commerce et de l'industrie La Tafna se disent «animés d'une grande volonté pour un partenariat gagnant-gagnant avec la France dans tous les domaines d'activité», soulignant «qu'il est inconcevable que le premier fournisseur de l'Algérie ne puisse investir dans le pays, contrairement à ce qu'il entreprend dans le pays voisin, le Maroc». Abordant le projet de réalisation d'une usine Renault à Oran, ils considèrent «qu'il nécessite une grande maturité dans ses études de faisabilité», car selon eux, «ce futur projet produira entre 50 et 75 000 voitures par an alors que les normes internationales pour les voitures de moyenne gamme tendent vers les 300 à 400 000 unités par an», avant de s'interroger sur les objectifs stratégiques de ce projet : «Construira-t-on une usine de voitures pour un marché local, régional ou mondial ?» Ils soulèvent aussi un autre problème lié au marketing car «le consommateur algérien achète également la marque ; comment s'appellera cette Renault algérienne ?» C'est dans cette perspective que les opérateurs affichent un certain scepticisme vis-à-vis de ce projet. Les concessionnaires automobiles algériens : de simples revendeurs Le marché mondial de l'automobile a considérablement chuté ces deux dernières années, mais aussi paradoxal que cela puisse paraître, le prix de la voiture en Algérie n'a pas suivi cette fluctuation du marché. Les causes sont simples, selon nos interlocuteurs, «ce sont les maisons mères de Renault et Peugeot qui commercialisent à travers ce qu'on appelle les concessionnaires leurs véhicules et n'interviennent en aucun cas dans l'établissement des prix». Dans d'autres pays, c'est le concessionnaire qui négocie avec le fournisseur les prix et la gamme, ce qui n'est pas le cas chez nous. Ils citent à titre d'exemple «le cas de Renault qui a dernièrement initié une très grande opération de bradage de son stock de voitures (2 millions de véhicules) au prix de leur fabrication à un moment où les prix des véhicules Renault n'ont connu aucune baisse en Algérie». Ce point va être soulevé avec le patronat français afin que les véhicules commercialisés en Algérie suivent les cours du marché. Pour le visa, le demandeur doit être remboursé en cas de refus, affirment les opérateurs économiques Selon les services de l'ambassade de France, le nombre exact de demandes exprimées de visas est de 227 201 en 2011 dont 70 000 seulement ont reçu des avis favorables. Le prix moyen des frais de visa est de 10 000 DA, soit environ 120 euros. Les opérateurs économiques estiment «injuste et injustifié le non remboursement de ces frais aux personnes à qui on a refusé le visa», ajoutant «qu'il est inadmissible que cette énorme masse d'argent soit amassée au détriment des demandeurs déboutés sans que le ministre des Finances n'intervienne pour réparer cette aberration – pour ne pas dire autre chose – sans oublier que toutes ces sommes sont directement transférables». Autant de questions que les participants comptaient débattre avec leurs homologues et les soumettre dans «une plateforme aux autorités des deux pays pour qu'ils les prennent en considération».