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Comme à la poste
Point Net
Publié dans Le Temps d'Algérie le 11 - 01 - 2013

Jeudi, poste du Sacré-Cœur, sur les hauteurs de la rue Didouche à Alger. Un monde fou s'agglutine à la porte désespérément fermée. Il y en a même qui ont tenté la petite fenêtre grillagée.
Ils ne devaient même pas savoir pourquoi ils lorgnaient à travers cette fenêtre, mais le désespoir donne les idées les plus saugrenues. Les passants «neutres» se posent des questions.
Qu'est-ce qui peut bien se passer devant la poste du Sacré-Cœur ? Eh oui, c'est difficile à croire, mais il y a des Algériens «capables de ne pas savoir» ce qui peut bien se passer ce jeudi devant une poste du cœur d'Alger. Ils ne savent pas que c'est la grève depuis plus d'une semaine.
Pourtant, quand ça débraye dans ces zones-là, ça se sait tout de suite et par un maximum de gens. C'est qu'il n'y a pas plus sérieuse raison de râler que quand on ne peut pas disposer de son fric.
Et des gens qui ont de l'argent à la poste, il y en a beaucoup. Des millions. La majorité des salariés, les retraités et tous les autres. Eh oui, des «autres», il y en a aussi.
Ils vont même ouvrir un compte postal pour des raisons de… qualité de service ! Bien sûr, la poste est efficace, on peut y faire ses retraits à partir de n'importe quel petit bureau ou agence de n'importe quel coin perdu du pays.
La paie des salariés comme les virements divers sont immédiatement disponibles. Il en est même qui y ouvrent des comptes parce que quasiment tous les commerçants qui pratiquent les ventes par facilités de paiement exigent le chèque postal.
On ne saura sans doute jamais cette préférence jamais expliquée, mais on sait depuis longtemps à quoi s'en tenir en la matière. ça nous éloigne de la poste du Sacré-Cœur, en haut de la rue Didouche, mais ce n'est pas bien difficile d'y revenir.
L'ambiance n'est pas très agréable ici, mais un petit «spectacle» dans une ville où il ne se passe jamais rien, aucun passant ne le refuserait.
Le regard peut s'arrêter sur le téméraire employé de la poste sorti par une porte dérobée pour se retrouver au milieu d'un groupe de vieux qui cuvaient leur colère. D'abord contre la grève d'une manière, encore plus contre le mensonge.
Il paraît que les grévistes de la poste du Sacré-Cœur avaient promis un «service minimum» qu'ils n'ont finalement pas assuré. On imagine le désarroi de ces Algériens sans le sou dans un pays où le chèque et la carte de crédit sont une invention de l'esprit.
Le regard peut également s'arrêter sur cet incorrigible optimiste qui n'arrêtait pas de demander à tout le monde de se calmer parce que «ça va ouvrir dans un instant».
Tout le monde le regarde de travers, certains le somment d'arrêter de délirer, mais au fond, chacun veut partager son optimisme, parce qu'il n'y a pas grand-chose à faire. C'est jeudi après- midi et l'angoisse monte d'un cran.
Beaucoup de ces hommes et quelques femmes se préparent déjà au pire. Il y en a qui se sont vite résignés en quittant les lieux, mais ceux-là ne devaient pas avoir le couteau sur la gorge ! Restent tous ceux qui sont encore là.
A guetter le moindre petit bruit de l'intérieur de la bâtisse qui puisse suggérer l'ouverture de la porte. Que quelqu'un surgisse par une porte dérobée, descende du ciel ou remonte des profondeurs de la terre. Que quelque chose se passe avant la grande désillusion.
On est jeudi et demain commence le grand vide. Encore deux jours sans le sou ! «Déjà que la vie n'était pas rose quand on pouvait disposer de nos quatre sous…» disait quelqu'un dans la foule.
«Où est le ministre ?», a dit un autre. «Où est le syndicat ?» a dit un troisième. Un quatrième fait la synthèse : le ministre et le syndicat ont conclu un accord pour la reprise du travail, qu'est-ce qu'on attend alors ? Un jeune homme qui n'avait rien compris à ce qui se disait répond quand même à la question : il n'y a plus rien à attendre, mes frères ! La foule ne s'est pas dispersée mais il semble maintenant évident que ceux qui sont restés n'habitent pas loin. Et papoter devant la poste ou ailleurs…


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