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En dépit des acquis, beaucoup reste à faire, soulignent des experts
Colloque sur la presse écrite
Publié dans Le Temps d'Algérie le 09 - 03 - 2013

L'association des amis de Abdelhamid Benzine organise depuis hier un colloque de deux jours intitulé «Cinquante ans de médias algériens : questions d'histoire, réalités et défis de la liberté d'expression», à la filmathèque de Riadh El Feth à Alger. Le cadre général de l'évolution des médias algériens était le thème de la première partie de la journée.
Les différentes conférences se sont mises au chevet de la presse algérienne mettant en perspective ses avancées bien que la plupart se soient attardées sur les lacunes du secteur à la faveur de la nouvelle loi sur l'information. Les intervenants ont tous appelé à un sursaut salutaire des acteurs des médias sous peine de voir le secteur en général et la presse écrite en particulier, à l'instar de ce qui se passe en Europe et aux Etats-Unis, s'affaiblir au profit des supports numériques.
Belkacem Ahcène Djaballah, professeur associé à l'Ecole nationale supérieure de journalisme et des sciences de l'information (ENSJSI) a, dans une communication intitulée «Evolution du paysage médiatique national 1962-2012», présenté une analyse du développement de la presse durant le cinquantenaire. Il a estimé qu'avant la parenthèse de 1988, au sortir de la guerre de libération, il y avait beaucoup de journaux importés d'Europe et quelques rares titres arabes.
Les quelques hebdomadaires existants tels qu'Algérie actualité étaient sévèrement contrôlés et leur contenu idéologique ne devait pas franchir le cap décidé par l'Etat. A l'ouverture du multipartisme, il estime que l'autocensure a gagné du terrain bien qu'il y ait eu une pluralité des voix, des opinions et que la masse salariale est allée en s'accroissant. Rappelant quelques chiffes sur le paysage médiatique, il indique que sur 129 quotidiens, 108 sont visibles.
«Je pense que l'ouverture du champ audiovisuel est trop lente car il est l'un des derniers pré carré des pouvoirs qui n'arrivent pas à s'en démettre. Aujourd'hui, nous assistons au retour en force des Etats qui créent en parallèle de l'expansion des télévisions privées des TV para étatiques», a-t-il affirmé. M. Belkacem a développé l'idée selon laquelle la multiplication des titres de journaux aurait une incidence sur l'avancée de la démocratie. Pour lui, la pluralité, la diversité des voix et des supports privés et publics favorisent le développement de la démocratie, même s'il regrette que la tendance populiste prenne le dessus dans le contenu de certains quotidiens arabophones.
Il n'impute pas cette gestion du contenu au journaliste mais «au système de gouvernance qui dirige le paysage médiatique avec des manipulations et des manœuvres insidieuses». «J'en veux pour preuve les manœuvres de l'Etat quant à l'aide à la presse dans les années 1990. Le freinage des agréments notamment et la pression sur certains journaux. Aujourd'hui, le paysage médiatique est qualifié d'anarchique et il fait l'affaire de ceux qui sont les mieux placés. Je pense que beaucoup reste à faire et seuls les titres les plus crédibles aux yeux de l'opinion et les mieux organisés résisteront», a-t-il déclaré.
Un bien culturel peut-il être soumis à une logique libérale ?
Chérif Driss, maître de conférences à l'ENSJSI a abondé dans le même sens dans sa communication intitulée «La régulation du marché de la presse écrite». Il s'est interrogé sur les notions de régulation, marché et presse écrite. «La presse écrite peut-elle être soumise à la logique de marché ? Elle est un produit qui est difficile à insérer dans une logique économique libérale bien que les mécanismes de régulation de la presse existent dans tous les pays.
Elle s'opère de trois manières, soit de façon externe avec une intervention de l'Etat, soit une co-régulation qui est une association entre l'Etat associé et la corporation de la presse, ou bien l'autorégulation qui implique les professionnels du secteur uniquement. Toutefois, il faut souligner que la presse est un bien culturel qui participe à la préservation de l'identité nationale, et de ce fait, l'Etat y marque sa présence continuellement», a-t-il expliqué. Brossant un tableau de la régulation du marché de la presse écrite, il indiquera que de 1962 à 1988, l'Etat intervenait en amont et en aval avec la diffusion et la distribution par le biais de la Sned puis de l'Anep.
En 1988, il juge que la presse a entamé un processus de dérégulation, notamment avec la création du conseil supérieur de l'information dont la mission était de veiller à la transparence des règles économiques et d'éviter la concentration des titres, mais dans les années 90, cet organe a été dissous et «la logique étatique s'est reproduite dans une presse libérale. Il faut une restructuration du marché médiatique interne.
Des entreprises privées essayent de conquérir des marchés publicitaires car la publicité brasse 13 milliards de dinars. Il faut que l'Etat cesse d'imposer ces directives sous peine d'un nouvel ordre étatique autoritaire», a-t-il dénoncé, regrettant qu'il y ait un retrait des journalistes de la scène du management. En outre, il juge qu'à la faveur de la nouvelle loi sur l'audiovisuel, il faudra être vigilant concernant la manne financière qui peut provenir de l'étranger et dicter le contenu éditorial.
Distance du citoyen vis-à-vis de la presse
Mohamed Bensalah, chercheur et expert en communication, a abordé le thème de l'éthique et de la déontologie. Il a estimé que l'euphorie médiatique après les évènements d'octobre 88 ont été de courte durée. «La chape de plomb politique, les impératifs commerciaux et la distribution anarchique de la pub ont eu raison des avancées dans le secteur. Il y a des progrès mais le système médiatique est verrouillé, la parole publique est toujours confisquée et les conditions d'exercice de la profession se sont dégradée», a-t-il dénoncé, ajoutant qu'avec la difficulté d'asseoir une réflexion critique, le système actuel a favorisé toutes les dérives.
Il s'est alarmé quant à certaines pratiques journalistiques qui mettent l'accent sur le sensationnalisme au détriment de l'information et estime que la prise de distance du citoyen vis-à-vis de la presse est une posture normale puisque la distorsion avec les règles d'éthique ont fait perdre à certains titres leur crédibilité. «Le citoyen ne comprend ni les tenants ni les aboutissants d'un évènement. Cette insatisfaction du citoyen constitue un grave préjudice au bon fonctionnement de la démocratie. Aujourd'hui, on affiche une politique d'ouverture avec la réforme du champ audiovisuel et en parallèle, il y a un immobilisme stratégique.
Il est urgent de favoriser une autorité régulatrice extra étatique et ne plus considérer le journaliste comme un ennemi à la solde de l'étranger, car quand il révèle des scandales de corruption, il est dans son rôle. Il faut en finir avec cette culture de silence», a-t-il affirmé.


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