L'instruction de l'affaire des étudiants non bacheliers qui a défrayé la chronique à Oran se poursuit et avec elle se poursuivent les auditions. Jeudi, le procureur de la République près le tribunal de la cité Djamel Eddine a écroué une mise en cause. Cette dernière, fille d'un avocat connu sur la place, enseignant à l'Institut de droit de l'université d'Oran, n'avait pas réussi à obtenir son baccalauréat. Cet écueil de taille ne l'a pas empêchée de s'inscrire pour préparer une licence en droit qu'elle obtiendra quelques années plus tard. Elle s'inscrira alors pour préparer son Capa qu'elle décrochera avant de prêter serment, comme avocate et ouvrir un cabinet à Oran. Rattrapée par son passé, quelques mois seulement après son installation, elle fut parmi les premiers mis en cause entendus par la justice. Curieusement, dans sa famille, elle n'est pas le seul membre à avoir profité du coup de pouce du réseau qui était à la tête de ce trafic. Sa sœur, qui avait obtenu son baccalauréat série scientifique, mais avec une moyenne ne lui permettant pas de s'inscrire à la faculté de médecine, a été admise le plus normalement du monde après que sa moyenne eut été gonflée. Son frère, lui aussi non bachelier, a été inscrit à l'institut de droit où enseigne le père. Toutefois, ce dernier a été exclu après qu'on ait découvert qu'il n'ouvrait pas droit à des études supérieures. Le magistrat instructeur qui avait remis en liberté provisoire la fille du baron de la drogue Zendjabil et levé la mesure de contrôle judiciaire qui frappait deux directeurs d'institut (droit et sciences économiques), poursuit ses auditions. Selon de nombreuses sources, la prochaine étape consistera à établir la responsabilité pénale de certains parents des mis en cause. En effet, au moment des faits, les étudiants (environ une centaine) mis en cause dans ce scandale étaient mineurs, ce qui laisse supposer que des personnalités connues sur la place d'Oran pourraient prochainement défiler devant la chambre d'instruction. Les prochains jours risquent de connaître l'accélération de la procédure et des mesures judiciaires, allant jusqu'à l'emprisonnement, pourraient être prononcées dans les prochains jours. C'est dire que ce scandale, que des forces occultes à Oran avaient bien tenté d'étouffer, est en train de prendre de grandes proportions depuis que la justice s'est saisie du dossier et a montré qu'elle est décidée à faire la lumière, toute la lumière sur l'affaire.