La contrefaçon des œuvres intellectuelles et littéraires fait rage. Artistes, écrivains et essayistes n'ont cessé de dénoncer une reproduction illicite de leurs productions par des énergumènes que seule l'accumulation de richesses intéresse. Leur cri de détresse est resté sans écho. Pire, le fléau dont ils sont victimes est tellement «banalisé» que le commerce des œuvres contrefaites prolifèrent à chaque coin de rue, sans que ses pratiquants ne soient inquiétés. Toutefois, il semblerait que l'Office national des droits d'auteurs (Onda), qui fête ses 40 années d'existence, a enfin décidé d'agir. C'est du moins ce qui ressort du contenu du protocole de coopération, paraphé hier avec le commandement de la Gendarmerie nationale. C'était lors d'une cérémonie abritée par le commandement de la Gendarmerie nationale, en présence du premier responsable de l'institution, le général-major Ahmed Bousteila, qui a apposé sa signature au bas du dit protocole, tout près de celle de Ben Cheikh El Houssein Sami, le directeur général de l'Onda. «Cette démarche intervient pour assurer les conditions d'encouragement de la créativité et le développement intellectuel, à la lumière d'une société de l'information et de la connaissance et l'importance croissante des créativités et innovations intellectuelles et dans le cadre de promouvoir la créativité», comme souligné dans un communiqué de presse de la cellule de communication de la gendarmerie. Il est également ajouté, dans ce même communiqué, qu'aussi bien l'Onda que la Gendarmerie nationale visent à travers ce protocole d'accord «à limiter la propagation de la contrefaçon des œuvres intellectuelles et littéraires». L'on retiendra donc que la lutte contre ce type de contrefaçon s'inscrit désormais, et en vertu du protocole paraphé hier, parmi les priorités de la Gendarmerie nationale. L'accord en question comprend la mise en place «d'un mécanisme de coopération et d'échanges d'expérience dans le domaine de la protection des œuvres littéraires et intellectuelles», tiendra à préciser dans son communiqué la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. En d'autres termes, il s'agit de la création d'une banque de données communes entre la gendarmerie et l'Onda où seront emmagasinées toutes les affaires de criminalité liées à la propriété intellectuelle. Les deux institutions s'engagent en outre à consolider «l'échange d'informations de nature technique dans le domaine des droits d'auteurs», ainsi que la mise en place d'un service commun de formation. Dans ce cadre, «une commission sera créée, comprenant des cadres des deux parties dans le but de programmer des sessions de formation, des journées d'études et des rencontres de sensibilisation, d'effectuer des concertations, de coordonner et d'évaluer les mécanismes de lutte contre l'atteinte aux droits d'auteurs et droits voisins et d'œuvrer à la création de nouvelles méthodes plus efficaces dans le domaine de la protection et de la lutte contre la contrefaçon», conclut dans son document, la cellule de communication de la Gendarmerie nationale.