La polémique née ces derniers jours autour des propriétés de la pommade Mebo n'est que la partie visible de l'iceberg qui cache de gros intérêts. Le médicament miracle n'est en réalité que de la poudre de perlimpinpin. Pour être efficace, un médicament doit être le fruit de longues recherches, d'expérimentation et de plusieurs tests sanctionnés par des certificats de conformité délivrés par des instances légales. Il y a quelques jours, le président du Syndicat algérien de l'industrie pharmaceutique (Saip) avait osé une passe d'armes avec ceux qu'il avait qualifiés d'importateurs mettant sur le marché de faux médicaments. Le Dr Djebbar avait cité nommément la pommade Mebo, présentée comme un remède miracle alors qu'elle n'est qu'un produit parapharmaceutique dont l'efficacité reste à prouver. Cela lui avait valu des précisions de l'importateur qui s'était défendu en affirmant que les médicaments qu'il introduit en Algérie sont couverts par tous les agréments et certificats de conformité réglementaires en Algérie. L'importateur EPDIS affirme, pour sa part, que le Mebo bénéficie d'une classification de produit parapharmaceutique délivrée par le MSPRH et fait l'objet d'un contrôle de conformité par les services du ministère du Commerce à chaque importation. Le Mebo, du laboratoire Julphar, est commercialisé depuis 17 ans dans 25 pays à travers le monde pour des volumes atteignant 7 millions d'unités par an et n'est pas assimilé à un médicament dans sa présentation. Cette situation renseigne sur la gabegie qui règne dans le secteur du médicament. L'irruption de la médecine alternative a donné lieu à l'ouverture d'un grand nombre de magasins spécialisés dans la vente de produits miracles capables de guérir même les cancers métastasés. Ces magasins proposent une gamme de produits variés qui vont du domaine de la cosmétique jusqu'au traitement des maladies chroniques et aux pathologies les plus graves. Ces derniers jours, la gamme de produits d'un laboratoire étranger a fait son apparition à Oran. Ces produits fabriqués à partir de l'aloe vera se veulent des traitements contre toute sorte de maladies, même le cancer, selon les promoteurs de cette gamme de produits. Le réseau de vente de cette gamme s'est greffé sur le circuit des vendeurs de pharmacie qui sont censés assurer, moyennant une ristourne sur chaque flacon vendu, le suivi des malades, les conseiller sur la posologie et la conduite à suivre durant le traitement. C'est un véritable saut dans l'inconnu auquel nous assistons aujourd'hui et la médecine alternative semble bénéficier d'un véritable engouement chez la population. Les herboristes sont devenus aujourd'hui des médecins à part entière qui élaborent des traitements, conseillent et suivent les malades. Il existe même ceux qui ont lancé des pages facebook et des sites internet pour vendre le remède miracle.