Jamais le pays n'a connu des bouleversements météorologiques aussi importants que durant ces dernières années. Changement climatique oblige, les intempéries se succèdent, en effet, et indépendamment des saisons, avec, cependant, un rythme beaucoup plus soutenu en périodes automnale et hivernale. Et à chaque fois, les dégâts aussi bien humains que matériels sont incommensurables. Et pas une région du pays ou presque n'est épargnée par ces manifestations de dame nature que les Algériens ont fini par apprivoiser quoique avec beaucoup d'appréhensions. Car au moindre éternuement du ciel, c'est tout le monde qui retient son souffle avec les images chaotiques des précédentes intempéries qui reviennent à l'esprit. Que ce soit à Ghardaïa, à Béchar, à Saïda ou encore à Mascara au mois d'octobre 2008, ou encore plus récemment à Adrar, ce sont les mêmes décors apocalyptiques. Des dizaines de morts, des habitations de fortune, échappant à toute norme urbanistique par centaines, effondrées. Fort heureusement que lors de la très rude période de froid sévissant ces jours-ci à travers nombre de wilayas du pays, une bonne vingtaine, les dégâts occasionnés sont juste matériels, avec seulement des routes bloquées par l'amoncellement de la neige, l'effondrement d'un ouvrage d'art ou des tronçons cédant sous le poids de crues. Il est à déplorer, cependant, le terrorisme routier qui continue à allonger son macabre bilan par la faute, le plus souvent, de chauffards faisant fi des règles de conduite les plus rudimentaires ou de l'état de la chaussée fortement glissante. De même que les accidents domestiques liés principalement à l'inhalation de gaz carbonique du fait d'un chauffage excessif en cette période réputée pour son froid rigoureux, qui sont à l'origine malheureusement de drames familiaux, comme celui qui a coûté la vie à l'épouse et aux deux enfants d'un confrère de Béchar. Un fait heureux à relever, néanmoins, nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à faire confiance aux bulletins météorologiques en raison surtout de leur efficience. Il est, en effet, de plus en plus fréquent d'entendre des gens demander, que ce soit dans le bus, sur le lieu de travail ou dans la rue, quel temps il fera l'après-midi ou le lendemain. Une nouvelle habitude à inscrire sur le compte de l'implication des divers médias qui y accordent une grande importance. Que les autres mesures préventives suivent comme le curage à temps des avaloirs et des caniveaux, en sus d'autres plus drastiques à l'image de l'interdiction de construction dans les lits d'oueds ou sur leurs berges. Autant de facteurs à l'origine des dramatiques bilans engendrés par la plus anodine des averses.