Les 776 travailleurs de Dubaï Ports El Djazaïr (DPW) tiendront aujourd'hui un rassemblement pour décider des suites à donner au blocage des négociations avec leur administration qui refuse de satisfaire leur plateforme de revendications. Mais, assure un syndicaliste contacté hier, les travailleurs sont convaincus qu'il faut observer une grève pour arracher leurs droits socioprofessionnels. Au lieu de faire avancer les négociations et déployer des efforts pour aboutir à un compromis, l'administration a décidé d'introduire une action en justice contre ses travailleurs, qui n'ont pas encore fait grève. Les travailleurs déplorent à cet effet la «mauvaise volonté» de l'administration, car lorsque le syndicat d'entreprise a reçu la convocation du tribunal de Sidi M'hamed, les négociations étaient en cours. A sa grande surprise, le syndicat d'entreprise a reçu à 13h 45 la convocation pour se présenter au tribunal de Sidi M'hamed à 14 h. «Nous étions en réunion de négociations avec l'administration, en présence du directeur général de DPW et d'autres représentants de l'administration, de cinq membres de notre syndicat d'entreprise, de deux représentants de la Fédération nationale des ports d'Alger et d'un représentant de la fédération locale d'Alger-Centre. Nous n'avons pas pu nous présenter au tribunal à temps, donc nous ne n'avons aucune information au sujet de cette action en justice introduite par la direction générale», a indiqué le syndicaliste, ajoutant que «c'est aujourd'hui que nous allons demander à notre avocat de voir de quoi il s'agit». Cette action en justice ne peut être justifiée, selon lui, car les travailleurs n'ont même pas déposé un préavis de grève. L'administration a affiché une note demandant aux travailleurs de reprendre le travail alors qu'ils n'ont pas cessé de travailler. Ils ont juste observé des rassemblements devant l'administration lorsqu'ils sont au repos. Revenant sur la réunion de jeudi, il a noté qu'aucun point de la plateforme de revendications n'a été satisfait. L'administration de DPW ne veut pas répondre favorablement à la demande des travailleurs, a déploré le syndicaliste. Pour la direction, la société mère DPW avait conclu avec l'Entreprise portuaire d'Alger un accord prévoyant un rythme de travail de 24h/24h. Mais, explique le même syndicaliste, cette cadence ne peut être respectée qu'à condition de renforcer les équipes de travail, de moderniser les équipements et d'améliorer les conditions de sécurité des employés. «Nous travaillons à raison de 8 heures par jour, mais l'administration a instauré un système de calcul d'heures de travail qui fait ressortir 7 heures uniquement. Nous avons donc demandé de dépêcher un expert pour trancher». Les travailleurs réclament un volume horaire de 40 heures contre 48 heures actuellement, a précisé la même source, notant que les autres points de la plateforme de revendications ont trait notamment à la revalorisation salariale et la permanisation des contractuels.