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Le bluff passe-partout
ESCROCS EN «TENUES MILITAIRES»
Publié dans L'Expression le 23 - 01 - 2003

Se faire passer pour un officier de l'armée est un moyen de faire banco.
Lorsque la brigade de gendarmerie de Thénia met, enfin, la main sur T.K. sans profession, celui-ci a déjà commis plusieurs vols et abus de confiance dans la région.
Usurpateur de fonction, il se faisait passer pour un capitaine de l'ANP avant de tomber, de façon qui tranche avec son esprit judicieux, entre les mains des forces de sécurité le 13 janvier 2003.
Ce fait aurait pu passer inaperçu ou être classé dans les faits divers s'il n'était précédé d'un nombre de cas similaires qui, de par leur répétition, donnent l'impression qu'on se retrouve en face d'un véritable phénomène de société. Se vêtir d'une tenue militaire et sortir faire le coq, s'affubler d'un treillis arborant des galons d'officier de l'armée est-il devenu à ce point un gage de réussite et un moyen infaillible de parvenir à régler ses problèmes ou à faire banco? En fait la quasi-totalité des gens arrêtés dans le cadre d'une usurpation de fonction d'officier de l'ANP a perpétré ses crimes en tenue civile, se contentant simplement de dire qu'ils sont capitaines, commandants ou colonels ou en exhibant, à la face de leur interlocuteur, une fausse carte d'officier de l'ANP. Les gens, généralement, par cupidité, par couardise, par intérêt ou par nonchalance se laissent facilement berner par de tels procédés. Le bluff est à 90% infaillible, performant, sans failles. Evidemment, les indus officiers risquent de tomber sur un «os», une tête fêlée qui n'a cure des galons et des pouvoirs que la tenue verte confère, alors il faut être souple et changer de proie. Ce contretemps est assez rare, mais il risque d'arriver quand même, et si l'usurpateur se montre assez rustre pour comprendre l'échec de son stratagème, c'est là qu'il risque de se faire repérer et, peut-être, arrêter.
Contacter des responsables locaux en se faisant passer pour un officier a, en réalité, un seul but : acquérir des biens et mener des «affaires». Cette cupidité en amont trouve en aval sa «paire», son «comparse»: des responsables véreux et corrompus, qui ont toujours besoin d'un lien, d'un appui assez solide, pour les faire sortir d'un éventuel pétrin. Nous voilà donc en plein dans le centre d'intérêt du duopole de la corruption dans la République algérienne démocratique et populaire. D'un côté, nous avons l'appui, le solide «es-shih», «moul laktaf» (et il n'y a pas meilleurs ktaf (épaules), que celles qui arborent des galons d'officiers), d'un autre côté, nous avons celui qui détient les biens (terres agricoles, prêts bancaires, logements, «affaires diverses»). Le premier offre ses services, qui se résument dans ceux destinés à intervenir pour empêcher la loi de fonctionner normalement, le second offre des biens, destinés à autrui, mais qui sont dévoyés par mille et un subterfuges et stratagèmes. Voici un cas type: il y a quelques jours, H.M. citoyen, à première vue, modèle, âgé de 28 ans, est arrêté à Oran par la police judiciaire. Ce roi de l'imposture se faisait passer pour un capitaine du DRS et fils du général à la retraite Hachemi Hadjres. Avec une carte de visite pareille, il a tissé des liens avec le directeur de l'Opgi et le directeur du CHU d'Oran. Doté d'un sans-gêne exemplaire et d'un aplomb sans pareil, il a escroqué plusieurs citoyens auxquels il promettait, moyennant des pots-de-vin conséquents, et payés rubis sur l'ongle, de régler leurs affaires pendantes auprès des services concernés. Passeport spécial hadj était son dernier créneau porteur. Lors de son arrestation, on eut droit à un spectacle ébouriffant de la part de ce roi du mensonge. Il était marié à une fille mineure, vivait en concubinage avec un médecin (femme, ne vous méprenez pas) et une directrice d'école, et dans ses affaires on a trouvé 120 millions de centimes en liquidités, des cartes professionnelles et des cachets humides. En clair, une véritable administration.
Simultanément, et toujours à Oran, les services de sécurité avaient mis la main sur un autre roi de l'imposture. En moins d'un an, il put amasser 14 milliards de centimes qu'il prenait chez des citoyens crédules et pressés de régler leurs affaires, en se faisant passer pour un parent du général Larbi Belkheir et du directeur de la sûreté de la wilaya d'Oran. C'est ce dernier qui déclencha l'affaire lorsqu'il eut connaissance des faits de l'imposteur qui parlait en son nom. Notre homme n'était pas n'importe qui, mais bien le chef de service informatique au niveau de la direction régionale des impôts.
On peut gravir les échelons de l'armée et devenir un commandant fictif. C'est ce qu'a fait un citoyen de Boumerdès qui se faisait passer pour un commandant de l'ANP et hantait la périphérie de l'université de Boumerdès. Par l'intermédiaire de fausses promesses et de bluff, il put se faire une petite fortune sur le dos des jeunes étudiants et de fonctionnaires de l'université, auxquels il promettait le possible et l'impossible. Arrêté le 27 novembre 2002 et traduit devant le juge d'instruction le 1er décembre 2002, il a été inculpé et placé sous mandat de dépôt. Il purge aujourd'hui sa peine à la prison d'El-Harrach.
Le plus haut grade auto-octroyé est celui de lieutenant-colonel. L'officier fictif est un citoyen de la cité Khafdji, dans la wilaya de Ouargla. C'est à Kadiria, à Bouira, qu'il tombe dans une souricière tendue par la gendarmerie locale avec l'aide d'un citoyen de Bouira, lui-même victime du «lieutenant-colonel». Entre Ouargla et Bouira, il put, chemin faisant, escroquer des gens crédules et se faire, non pas une fortune, mais de véritables petits salaires et un argent de poche qui le mettait à l'abri du besoin.
Arrêté le 21 décembre 2002, il a été écroué à la prison d'El-Harrach après son passage devant le juge d'instruction le 25 décembre. Ce ne sont là que les cas connus et les usurpateurs arrêtés. Ceux qui ont pu berner leur monde et mener leurs affaires à terme sont, de loin, beaucoup plus nombreux. Ils continuent à gurger leur entourage et à s'habiller du vert habillage nature. Faux barrages, faux militaires, fausses notes, faux bonds et fausse monnaie. La désagrégation d'un système politique en fin de règne a généré une faune ébouriffante de prédateurs. Et le pire reste à venir...


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