«Nous sommes parvenus, par nos fautes, à une impasse.» L'un des animateurs les plus en vue du comité populaire de la wilaya de Béjaïa, Sadek Akrour, vient de lancer un appel à Karim Yefsah, un des anciens militants du MCB. Dans son appel, Sadek Akrour n'y va pas par quatre chemins pour dire: «Nous sommes parvenus, par nos fautes, à une impasse», car, pour lui, «l'agitation conduit à l'anarchie et l'anarchie a conduit à donner l'occasion aux charognards (...) de faire entrer le mouvement citoyen (...) dans une voie de garage». Rappelant la marche du 25 janvier 1990, du MCB-Commissions nationales, Sadek Akrour reconnaît que les militants qu'ils étaient alors, ont fait preuve d'amateurisme et de naïveté. Puis, toujours en s'adressant à Karim Yefsah, il précise: «L'heure est grave (...), mais il est encore temps de rectifier le tir.» Evoquant sa déclaration du 8 janvier courant, où il avait adressé un appel à «tous les anciens camarades», car selon lui, «les citoyens voyaient, admiraient et s'impliquaient dans un mouvement de masse qui allait redonner au pays son lustre d'antan». Et Akrour de noter: «Nous étions-nous posés la question à propos des charlatans qui nous entouraient?» Et de se demander: «Avions-nous songé à prémunir notre société, non seulement des maux dont elle souffrait, mais aussi à l'émergence et, l'intrusion dans les rangs des citoyens de la culture du «ghyoulisme». S'adressant à Yefsah, Sadek Akrour lui dira de comprendre les raisons de son éloignement volontaire du terrain des dernières batailles. Et de souligner qu'à «Tizi Ouzou règnent les kabyleries» Akrour continue à donner raison aux positions de Yefsah et par la même, lui demande «pardon pour toutes les erreurs qui peuvent m'incomber». Prêchant la réconciliation, le leader du Cpwb reprend un peu plus loin: «Le mouvement populaire relancé après les tragiques événements du printemps 2001 (...) est aujourd'hui à la croisée des chemins (...) et a plus que jamais besoin de tous ses authentiques fils». A propos de Belaïd Abrika que Sadek Akrour reconnaît comme «étant des nôtres (...) malgré les divergences ayant surgi» les autres détenus du mouvement risquent le pire «si nous n'intervenons pas en rangs soudés». Et Sadek Akrour de préciser à Karim Yefsah: «Je suis convaincu qu'en joignant ta contribution à celle de tous les camarades (...) nous pouvons y parvenir». Voulant taire les divergences, Sadek Akrour, prêchant la réconciliation de tous les «militants» sincères, leur demande de ne penser qu'à ressusciter «‘‘le phénix'' de ses cendres. Car, il est pénétré de l'idée que le mouvement, une fois débarrassé des ‘‘sangsues'' les erreurs corrigées et les difficultés cernées, pourrait offrir à tous ceux qui se sont sacrifiés le bonheur de voir leur rêve réalisé celui d'une Algérie débarrassée d'un pouvoir mafieux et assassin, réconciliée avec ses vrais enfants».