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Séquences d'Hollywood
Publié dans L'Expression le 20 - 11 - 2008

L´odieux assassinat de Chatt (Annaba) n´a d´égal que l´horreur d´un film «noir et blanc» d´Hollywood, des années George Raft...
Où va donc notre société avec ces crimes de sang commis avec préméditation, guet-apens avec kidnapping, rapt, tortures, usage de violence, vols qui butent sur l´association de malfaiteurs armés? Et le comble, toutes nos régions sont concernées. Aujourd´hui, nous vous faisons entrer dans la salle d´audience de Annaba pour une histoire criminelle qui traîne au passage un chapelet d´articles du Code pénal à vous couper le souffle: 176, 177, 350, 353, alinéas 1, 2 et 3, les 254, 255, 256, 257, 261 et 263, des articles qui vont de l´association de malfaiteurs (ici, il y a deux jeunes garçons de 25 et 27 ans et une jeune fille de 24 ans). Vol, meurtre avec préméditation, guet-apens, usage de violence.
C´est vers les dix heures précises que le tribunal criminel dirigé par l´expérimenté Abdelouaheb Sayoud, entre solennellement sous un garde-à-vous exemplaire des jeunes gendarmes dont la présence «colore» le décor avec les jeunes de la Bmpj du coin. L´ordre règne. Le tirage au sort est effectué, deux jurés, dont une mère de famille, s´installent de chaque côté de la composition des magistrats professionnels. Dommage aussi que le tribunal populaire ait perdu son sens, car il y a une trentaine d´années, il y avait quatre jurés pour trois juges! Passons, en attendant des jours meilleurs pour une meilleure justice, en criminelle s´entend. L´huissier de salle (qui n´existe plus dans les cours du Centre) appelle les ayants droit, les témoins qui sont priés d´aller attendre que le tribunal les invite à jouer leur rôle en ces moments dramatiques. Puis c´est Chafik Brari, le greffier de l´audience qui va se farcir deux fois la lecture de l´arrêt de renvoi à la demande de Sayoud, le président dont on note de suite le caractère de juge pointilleux. L´air est heureusement respirable car la salle est quasi vide, les curieux ont autre chose à faire et d´autres chats à fouetter, surtout en ces temps de crise universelle et d´installation d´un climat où la suspicion domine, l´arrivée de l´Aïd El Adha y étant pour beaucoup. Liès S. le premier accusé, quitte le box des accusés et s´avance vers la barre. Ses avocats se lèvent, les policiers avancent de deux pas derrière l´accusé: c´est la coutume. L´accusé est très jeune (26 ans). Il est proprement vêtu. Il s´exprime clairement. Il débute son histoire, sa dramatique histoire par le verbe. Un verbe haut. Un débit rapide. Il s´exprime comme s´il voulait vite en finir pour se rasseoir au box et attendre le verdict.
Le film se déroule. L´accusé semble sincère, car nous notons l´absence totale de balbutiements. Tous les mots s´enchaînent dans la clarté, à la grande satisfaction du président dont la belle paire de lunettes tombe sur son nez aquilin. L´accusé évoque cette histoire de tentative d´attentat aux moeurs.
Le débit est plus rapide. Les phrases «courent». Energique comme tout, son avocate suit en regardant l´accusé comme pour lui souffler: «Vas-y mon grand. Va à la vérité. Aidez votre défense.» Elle prend même la précaution de s´emparer d´une copie d´un PV d´audition comme pour y chercher des similitudes existantes entre l´oral du moment et l´écrit. Puis l´accusé se plaint d´avoir subi des sévices lors de son interrogatoire «alors que j´avais craché le morceau». Le procureur général écoute mais ne suit pas comme pour se démarquer de cette grave accusation à l´encontre des enquêteurs! Un des conseillers passe la main dans ses beaux cheveux noirs d´encre de Chine. Ennui ou fatigue? «Allah m´est témoin de ce que je reconnais et de ce que je repousse dans ce dossier», dit Fahmi M., 28 ans. A un moment donné, la porte de la salle d´audience s´ouvre: un immense brouhaha envahit la salle et c´est la gêne.
De l´oeil, l´officier de police ordonne à un jeune AOP d´aller rétablir le silence qui ne reviendra dans la salle des «pas perdus» que lorsque l´officier prend lui-même son destin, sortir et rabattre le caquet à ces individus qui parlent à haute voix, qui s´interpellent à tue-tête. Un brouhaha indescriptible et lassant...L´accusé continue de narrer les faits. Le coaccusé sourit lorsque le premier prononce des mots qui ne lui conviennent point.
«Vous aviez pris la résolution de voler la voiture à la victime. Pourquoi l´avoir assassinée?», dit, presque indigné, le président. Le jeune accusé balbutie pour la première fois et s´exclame juste après que le président lui ait montré les photos démontrant les coups de couteau sur le dos et l´épaule: «Moi, je n´ai pas donné de coups.» Presque fâché, le juge balance sans appuyer sur le champignon: «C´est qui alors?» Fahmi M., le cerveau et Samira Y., 25 ans, tenteront vainement de se défendre, mais ils le feront très mal.
Fahmi a porté deux coups de baïonnette à Farès M. la victime et premier amant de Samira, fille-mère d´une petite fillette, et ce sera elle qui attirera Farès par téléphone dans le guet-apens. Transporté dans la malle, vivant, Farès tentera de s´enfuir lorsque le véhicule s´était immobilisé en cours de route, une roue ayant «percé» le sable mouillé mais il sera rattrapé par Liès et Fahim qui expliqueront aux curieux qu´il s´agit d´un vulgaire voleur de portables à livrer aux policiers. Arrivés au niveau de Chatt, pas loin de Sidi Salem, Farès sera assassiné et enterré dans le sable et recouvert de planches. C´est à Tébessa que les assassins seront interpellés car la voiture n´avait pas de papiers.
L´enquête serrée, très serrée, verra les policiers de Tébessa se déplacer à Annaba où ils découvriront le corps de la victime que le père avait signalé auparavant comme disparue. Samira était au volant sur la route de Tébessa. Elle reviendra ainsi que ses deux acolytes, menottes aux poignets.
Le tribunal criminel était ainsi édifié. Les dix articles du Code pénal ont marché. Point de circonstances atténuantes, mais plutôt des aggravantes. Et la peine capitale réclamée par Nassereddine Rebaï, le procureur général, sera prononcée à l´encontre des trois criminels. Sayoud Abdelouaheb, Mokhtar Ras El Aïn et Rabah Houcine. Ainsi les deux jurés avaient l´intime conviction, les aveux et les preuves. Tout, quoi.


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