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Belkadi et le «cadi»
Publié dans L'Expression le 04 - 05 - 2009

Belkadi, inculpé de vol, était revenu de prison avec un refrain connu de la juge...
Belkadi est un jeune détenu égaré à la suite de son délit commis à l´encontre d´une victime qui s´est plaint que ce Belkadi avait subtilisé du fric à l´insu de son employeur.
Visiblement excité par l´incarcération, cette fâcheuse détention préventive, Belkadi arrive à la barre en trombe sans porter un regard vers la victime, vous savez, ce patron qui a été derrière ces poursuites. Le seul oeil qu´il avait l´aura été vers le...cadi (magistrat) qui n´était ce jour que cette intenable Saloua Makhloufi- Derbouchi, la présidente de la section correctionnelle du tribunal de Bir Mourad Raïs (cour d´Alger). Et l´oeil presque «vissé» sur la juge, il va entamer un mini-monologue que refusera tout net Makhloufi sous le regard gris de Akila Bouacha, la procureure de l´audience qu´adore taquiner Maître Hadj Chérif Chorfi: «Inculpé, il y a un problème, vous êtes en train de vous moquer du tribunal et vous lui faites même perdre son temps. Alors, si vous n´êtes pas apte à être jugé, je peux vous aider et renvoyer les débats sur vingt et un jours, le temps que vous ayez repris vos esprits. C´est compris? Sinon, je recommence tout depuis le début» tonne Derbouchi qui allait presque applaudir lorsque le détenu avait murmuré: «Non, madame la présidente, je vais très bien.» Maître Benaoudhah Lamouri, cet avocat spécialiste du pénal était ce «saturday» à Saïd Hamdine, où se trouve le siège du tribunal de Bir Mourad Raïs a eu ce mot gentil: «Elle a du toupet d´aller au brandissement d´une telle menace, mais elle n´a pas le choix. Elle va le mettre dans la poche et il crachera le morceau avant même les demandes de la parquetière.» Et le pronostic de l´avocat de Dar El Beïda s´avèrera juste à point, cuit à point même.
Effectivement, Belkadi débuta son message en direction du tribunal mais avec des «trous de mémoire» poussant la juge à intervenir une autre fois: «Alors, inculpé, on reprend avec la vérité en plus. Dites d´abord de quoi il s´agit. Pourquoi êtes-vous ici? Qu´aviez-vous fait? Comment l´aviez-vous fait? Le tribunal cherche à tout savoir. Si par hasard, il y a des ratages, vous savez ce qui vous attend. Alors, on y va?»
Le détenu lâchera quatre mots: «Il y avait la caisse.» Et alors, que s´est il passé? reprend la juge. Je...J´ai...Je voulais...
-Quoi? Je...J´ai...je voulais. Vous l´aviez ouverte et vous vous êtes servi à l´insu de votre employeur, c´est ça? dites la vérité.
-Oui, c´est un peu ça ou presque...articule, les traits tirés par une trouille qui doit lui chatouiller les tripes et même le nerf sciatique. Belkadi se reprend: «Oui, je me suis servi.» «Ouf» siffla Saloua Makhloufi qui enchaînera: «Quiconque soustrait frauduleusement une chose qui ne lui appartient pas est coupable de vol et la loi punit ce comportement.» En réalité, la magistrate venait de reprendre une partie de l´alinéa Un du code pénal article 350 que redoutent tous les amateurs de vol. Et pourquoi donc la juge avait-elle balancé ces vingt et un mots de «Droit»? Tout simplement pour lui signifier que la leçon apprise en prison au cours de son court séjour à Serkadji, à savoir donner une autre version des faits, autre que celle donnée par-devant le magistrat instructeur le jour de sa présentation, ne mène généralement pas loin.
Et ici, la victime a vu sa face blême reprendre des couleurs à l´écoute des faits que débitait Belkadi redevenu subitement un détenu inculpé sage comme une image. Debout, au milieu de ce millier de personnes, maître M´hamed Yahia-Messaoud nous siffle que devant de telles magistrates, les jeunes inculpés et les plus endurcis n´ont qu´à bien se tenir car cette Makhloufi a l´art d´endosser une armure sous laquelle doit battre un coeur doux, doux comme un...choux mais qui pique au moment voulu comme un gros clou. Le sourire de l´avocat de Abane Ramdane fera lever la tête à la présidente qui tolère chuchotement mais jamais les sonneries des portables qu´elle n´hésite pas à faire confisquer jusqu´à la fin des débats. Elle reviendra tout de même à Belkadi qu´elle va presque féliciter; «Voilà! l´aveu vaut mieux que toute vaine résistance et surtout mieux que toute leçon reçue lors de la détention préventive. Tout le monde est content. Etalez vos demandes. Voulez-vous?» dit-elle alors à la victime qui va aligner un nombre à sept ou six chiffres (pardon pour le trou de mémoire). Akila Bouacha, la procureure en forme cette journée va elle aussi cracher le morceau: «Deux ans ferme et une amende de...», dit-elle entre les machoires en réajustant son foulard, beau, par ailleurs. La présidente va perdre quelques précieuses secondes, le temps de grifonner le dispositif et le verdict qu´elle laissera pour la fin de l´audience. Effectivement, elle reviendra trois heures plus tard lire solennellement la sentance: «Deux ans de prison assortis du sursis», la magistrate estimant comme suffisante surtout que la victime avait récupéré son dû soustrait frauduleusement. Ce sera Maître Youghourtha Hadda et son ami Maître Abbas Abbas-Torki qui allaient siffloter devant les prouesses de cette présidente.


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