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Anamorphose du Paradis
L'ILE DU DIABLE DE SAID SMAIL
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2003

En s'abandonnant à son imagination, l'auteur laisse échapper de ses personnages un parfum d'érotisme d'une captivante description...
Prendre une île sauvage et la peupler d'êtres curieux et de créatures monstrueuses tel est le propos du dernier roman de Saïd Smaïl publié récemment, et édité aux éditions Barzakh. L'auteur tisse son histoire à partir d'un vieillard qui, après avoir perdu son épouse lors d'un fâcheux accident des années auparavant, décide de «s'envoyer» en enfer en s'infligeant un horrible châtiment. Vivre en ermite, reclus seul sur une mystérieuse île. Un endroit effroyable et féerique à la fois. «Rester fidèle à mon amour en vivant dans le dénuement le plus total». Triste et solitaire, les malheurs de ce vieillard vont avoir des conséquences mystérieuses sur la vie de l'île et la rivière. Le vieux acquit des pouvoirs sur l'environnement. Malheur à celui qui ose s'aventurer tout près de cette île habitée par des créatures hostiles.
D'abord, ce sanglier appelé Bachir par le vieux. Un animal étrangement doté d'une intelligence. Dans ce milieu naturel et sauvage évoluent aussi des reptiles, des lièvres, des oiseaux qui obéissent au seul maître de l'île, le vieux. Ce dernier se sentant dépérir fera «guider» jusqu'à lui, un jeune garçon pour lui léguer un héritage.
Le trésor de l'île, mais avant tout, il devra lui raconter toute son histoire. Samiloup ne tardera pas à être rejoint par une belle jeune fille de la campagne, Zara, surnommée tendrement par le garçon Zarabiche. Un mystérieux amour les réunissait déjà. Le vieux les maintient prisonniers. Très vite, cet amour devient un brasier que rien ne peut éteindre sauf cet «honneur-religion» que Zara revendique tout le temps.
«Zarabiche ne parle plus de partir. Elle emménage pour la vie. Suis-je heureux de cela ou malheureux? J'ai, désormais, peur de l'autre monde, celui d'en face, celui que je nommais, il y a si peu de temps encore, le monde de la liberté et du bonheur, car j'ai peur d'y perdre Zarabiche, d'être distrait d'elle, de gaspiller loin d'elle, un seul instant de ma vie. Or, là-bas je pourrai l'épouser, faire d'elle ma femme, étancher dans l'ivresse permanente cette soif qui nous dévore. Tandis qu'ici, point de mariage. Point de source. Et la soif finira toujours par devenir mortelle». Qu'à cela ne tienne, les deux tourtereaux finissent par se marier avec la bénédiction du vieux, de Dieu et tous les êtres qui animent cette île. Celle-ci se transforme en un véritable havre de paix où s'écoulent des heures heureuses. C'est le Paradis sur terre. Adan et Eve de nouveau réunis. Devenu riche grâce aux legs du vieux, le couple goûte à tous les plaisirs de la vie, dans leur désormais lit douillet, en prenant, par moment, le frais sur la terrasse de la superbe villa qu'ils se feront construire, toujours en compagnie de deux serpents dociles Bêta et périscope, une vie de félicité et de rêve.
Après la mort du vieux donc, on se sent d'un coup seul. On réclame les siens auprès de soi. On fait ramener sa famille. C'est là où les ennuis commencent. L'éden se métamorphose en une sorte de ghetto où règnent la cupidité, l'envie et la jalousie. C'est la tentation du diable. Et c'est de nouveau le drame. Mais comme dans tous les beaux contes de fées, tout finit par rentrer dans l'ordre et l'amour triomphe de tout.
Dans son septième roman, l'auteur a choisi comme atmosphère littéraire, le genre fantastique pour plus de liberté créatrice. En s'abandonnant à son imagination, il laisse échapper de ses personnages, des sens et des émotions d'une captivante description.
Il se dégage de ce texte un profond parfum d'érotisme mêlé à une certaine pudeur attendrissante. Une sensualité débridée quand même. Zara aime s'entourer de fleurs jusqu'à l'enivrement. En effet, L'île du diable raconte avec audace la passion dévorante d'un homme et d'une femme. Léger, ce livre se laisse lire d'une traite, tant son style fluide et même son écriture linéaire, très imagée et suggestive vous y poussent.
Né en 1936, Saïd Smaïl est journaliste. Il a cumulé les fonctions. D'abord, traducteur et speaker à la radio en 1960, militant politique au sein du FLN, notamment, il le quitte en 1969 et rejoint l'équipe de Révolution africaine. Depuis 1973, il est chef du bureau régional d'El Moudjahid à Tizi Ouzou jusqu'à l'an 2000 où il signe quotidiennement une chronique au sein du journal L'Expression.
Saïd Smaïl a déjà publié plusieurs ouvrages dont Le crépuscule des anges (Enal/Enap, 1988), L'empire des démons en 1990, La vengeance des mal aimés chez Harmattan, Paris en 1995. Il a un huitième roman en chantier.
A 22 ans déjà, il produit pour la compte de l'Elak (émission de langue arabe et kabyle), 7 pièces radiophoniques qui passent jusqu'à aujourd'hui. L'île du diable, Saïd Smaïl dit l'avoir écrite entre 1994 et 1996 en France à une période critique de sa vie. «Ecrire dit-il pour s'évader, créer mon univers, je m'exilais dans mon propre exil».


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