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«La littérature algérienne est riche»
YEMILE GHEBALOU, LAUREATE DU PRIX TAHAR-DJAOUT, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 07 - 06 - 2011

Yemilé Ghebalou a reçu, samedi dernier, le premier prix Tahar-Djaout du meilleur roman lors d´une cérémonie qui a eu lieu dans la grande salle de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Juste après la cérémonie, elle nous a accordé cet entretien.
L´Expression: Recevoir un prix littéraire est une arme à double tranchant surtout pour un auteur qui vient à peine de mettre le pied à l´étrier, n´est-ce pas?
Yemilé Ghebalou: J´ai un recueil de poèmes qui va sortir dans quelques jours.
Actuellement, j´ai aussi un roman en cours d´écriture. Ecrire, ce n´est donc pas un accident. C´est le résultat d´un parcours et, quelquefois, d´un besoin.
Tant que ce besoin existe, il faut l´investir et il faut l´utiliser en dehors des prix. Je suis enseignante de littérature et je sais que les prix répondent à certaines normes mais je sais aussi, que ceux qui écrivent souvent répondent à un besoin.
En Algérie, mais aussi dans des pays comme la France où la production littéraire est riche, on déplore, ces dernières années, le problème de l´insuffisance du lectorat. Quand bien même un auteur est primé, il n´est lu que par une certaine catégorie de lecteurs.
Que pensez-vous de cette régression de la lecture?
Je vous remercie d´avoir dit ces vérités parce qu´on a tendance à isoler un peu le lectorat algérien. Or, ce phénomène de la baisse de la lecture est universel. C´est vrai qu´écrire c´est aller vers un public. Quelquefois, c´est aussi, créer un public.
Il y a des oeuvres qui appellent à la lecture et qui la sollicitent. Je pense aussi que l´écriture est une aventure. C´est-à-dire qu´on va trouver, de temps en temps, des lecteurs qui adhèrent complètement à nous, selon un nombre assez limité. C´est cette aventure que l´on tente. On sait très bien qu´on va, peut-être, être mal compris et critiqué; c´est un risque à prendre. Mais le bonheur, c´est de trouver justement, quelques lecteurs de les rencontrer et de pouvoir discuter avec eux. Ce sont des choses qui finissent par se faire.
Certains romanciers disent que l´écriture est une thérapie, d´autres la qualifient de plaisir, etc. Qu´en est-il de vous?
Ce que nous avons vécu en Algérie durant la tragédie nationale est un passage extrêmement traumatisant. Tout n´a pas été dit sur ce qui s´est passé. Ce que j´ai fait dans «Liban», c´est une tentative de faire revenir à la surface cette parole refoulée car elle entretient chez nous un malaise très important. Et un malaise, quand on le ressent, on va le léguer à nos enfants.
Le côté thérapie, il y est, c´est sûr, mais il n´y a pas que ça. Il y a le plaisir d´écrire, le plaisir d´être en présence des langues, celui de construire une histoire, se demander si les lecteurs vont aimer, etc. Mais, concernant «Liban», c´était important pour moi de me libérer de tout ce que nous avons vécu, entendu et vu malheureusement, pendant toute cette période-là.
Vous avez côtoyé Tahar Djaout, quelle est la chose qui vous a le plus marqué chez lui et aviez-vous pensé qu´un jour vous alliez être récipiendaire d´un prix qui porte son nom?
Je remercie Tahar. Il se trouve que mon mari s´appelle aussi Tahar. Ce qui m´avait frappé chez Tahar, c´était sa disponibilité et puis, son humilité. Il ne donnait pas de leçons. Il donnait des preuves mais pas de leçons. Je pense que c´est quelque chose de très important. Il me semble que c´est un exemple à suivre.
Pouvez-vous nous donner quelques noms d´auteurs algériens que vous trouvez intéressants...
La littérature algérienne actuellement, est extrêmement variée et riche. Ce qui se publie chez nous est très diversifié.
Il y a aussi bien de l´humour, du roman moderne, de l´ironique, des créations en rapport avec les questions de l´Histoire. Il y a de grands noms, comme celui de Maîssa Bey par exemple, on ne peut pas l´éviter.
Il y a Djamel Mati, Bouziane Ben Achour qui vient de recevoir le prix Mohammed-Dib. Il y a Habib Ayoub aussi et Kamel Daoud. Ce sont des écrivains très inspirés de la société algérienne. Ils sont à l´écoute des interrogations contemporaines sur le langage et en même temps, des mouvements profonds de la société.
Quels sont les écrivains qui vous influencent quand vous êtes en plein acte d´écriture?
J´ai une dette particulière évidemment, envers Mohammed Dib. Je suis une grande lectrice de Dib. J´ai lu pas mal d´auteurs maghrébins, les nôtres comme Mouloud Mammeri et Mouloud Feraoun. J´aime beaucoup la poésie de Djaout que j´ai lue et relue.
Au niveau maghrébin, j´ai lu Abdelwahab Meddeb, Khatibi, Driss Chraïbi. Mais en même temps, j´admire les textes de la littérature française et autres. Je suis très attachée à Virginia Woolf.
C´est une écrivaine anglaise du début du XXe siècle, qui a beaucoup lutté pour que les femmes soient reconnues en littérature. Elle avait écrit un livre décisif qui s´appelle «Une Chambre à soie» pour expliquer pourquoi les femmes n´écrivaient pas.
C´était en fait, parce qu´elles n´avaient pas d´espace à elles. Et c´est à partir de l´émancipation féminine et du chemin qui a été fait et de l´espace conquis que les femmes ont pu écrire et devenir de grands noms de la littérature.


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