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Qui a dit qu'Alger était sale ?
POLLUTION
Publié dans L'Expression le 15 - 07 - 2003

Durant les années 1970, une savoureuse anecdote était en vogue.
Une anecdote, inspirée comme il se doit de faits réels auxquels, le bon peuple d'Algérie - qui ne manque ni de verve ni d'intelligence - ajoute toujours du piquant pour que son anecdote perdure et s'étende au plus grand nombre. Cette année-là, le pouvoir attendait, bon pied bon oeil, la visite d'un des membres les plus influents de la Troïka soviétique régnant à Moscou pour lui dérouler le tapis rouge.
Il s'agissait d'Alexis Kossyguine qui présidait aux destinées du gouvernement soviétique depuis déjà quelques années. A part la bureaucratie tenace des Soviétiques, en principe tout devait bien se dérouler sauf, à l'évidence, la question des émanations nauséabondes de Oued El-Harrach...La question qui se posait était donc de savoir comment éviter à Kossyguine de recevoir en plein visage les effluves d'un oued dont Marmol et Léon l'Africain témoignent qu'il dégageait déjà les mêmes odeurs incommodantes au XIVe siècle...
Après moult avis et consultations avec son service du protocole, finalement c'est le président Boumediene qui prit sur lui de régler cette question de protocole, le moment venu. Kossyguine arrive. Tapis rouge et fanfare sont déployés sur le tarmac de l'aéroport international d'Alger. Tout rutile. On échange des amabilités, puis on se dirige vers Alger par la seule route existant à l'époque : la Moutonnière. C'est là, sur le pont d'El-Harrach, que Boumediene, qui avait cogité toute la nuit à sa solution, prend son courage à deux mains et, avec l'index et le majeur de sa main droite, serre le nez de Kossyguine pour l'empêcher de respirer. Et l'affaire des émanations de Oued El-Harrach fut close. Les histoires de ce type, il en sort des centaines par jour. Qui, pour corriger les dérives du gouvernement, qui pour critiquer souvent vigoureusement les travers de la gestion publique.
Aujourd'hui, l'ancienne route Moutonnière est quelque peu boudée par les cortèges officiels qui prennent soin, en arrivant sur le pont de Oued El-Harrach (celui de l'autoroute), de fermer hermétiquement les vitres de leurs véhicules climatisés. Sur le plan du transport, comme on voit, le confort a évolué, mais les émanations dégagent toujours les mêmes effluves nauséeuses. Pourtant matériellement l'Algérie a évolué. Ce qui nous permet d'excuser les rêves du Docteur Amir qui, alors qu'il était secrétaire général de la présidence sous Boumediene, s'était érigé en ennemi public numéro 1 de Oued El-Harrach dans le but de l'assainir définitivement. Hélas, il partira avant et l'Oued de l'ex-Maison-Carrée coule toujours en empestant l'environnement de toute une ville. Mais attention, il y a mieux et sur un double plan. Et d'abord sur le plan de l'environnement qui par le fait d'avoir transformé un service de l'hydraulique et des forêts en ministère constitue, semble-t-il, le fruit de milliers d'heures de cogitation. Pour quel résultat? Il faudra, semble-t-il, attendre longtemps pour le savoir, si on est encore de ce monde. Evidemment, entre la période du docteur Amir et aujourd'hui, le Grand-Alger a grossi et produit de hideuses excroissances. Il y a plus de trente ans avec sa régulante muselière, la presse n'a jamais cessé d'appeler les pouvoirs publics à stopper la colonisation de la Mitidja par le béton. Qu'en est-il aujourd'hui de ces mises en garde? Rien et l'une des plus grandes plaines du pourtour méditerranéen est sur le point d'agoniser. Je ne vous parlerai pas de ce qu'est devenu Haouch El-Bey que les ignorants appellent Dubaï tant leur esprit est profondément dénaturé par la pacotille asiatique.
Encore un «violon d'Ingres» qu'on ne connaissait pas aux Algériens, c'est l'art de la mise en scène à grande échelle. Ainsi sur l'autoroute de l'aéroport, vous avez un chef-d'oeuvre de pollution fixé sur une échelle exponentielle. Pour être pratique, disons qu'il s'agit du plus grand tas de merde dans le monde gisant sur un terrain sous l'écorce duquel pourrissent, depuis des années, des nappes phréatiques. On attend toujours qu'on nous explique comment on a laissé s'amplifier de telles horreurs durant des années alors qu'on aurait facilement pu en prévenir la dérive. Après tous ces exemples demain, un jour, lorsque la peste attaquera Alger, on commencera à sortir de la naphtaline des mots doctement envoyés pour nous rassurer en nous baratinant sur l'avenir de l'Algérie.


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