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Ambiance, convivialité et décibels
LA MEDINA DE LA RADIO ALGERIENNE ET NEDJMA
Publié dans L'Expression le 13 - 08 - 2011


Le MC du gnawi, Joe Battory
Bientôt la fin de la deuxième semaine du Ramadhan. Il y a foule dehors. Alger affiche des embouteillages monstres le soir...
La Médina culturelle de la Radio algérienne et de Nedjma affiche, elle aussi, le plein, chaque soir. En effet, beaucoup de monde se presse à ce qu'on a résolument appelé «un village culturel de la radio». Mercredi dernier, un public nombreux s'est déplacé au Complexe olympique Mohamed-Boudiaf bravant ainsi le froid et le vent qui se sont abattus ce soir-là.
Ne se vouant pas vaincu, ce public a même répondu présent au cinéma en plein air dans lequel on projetait, en début de soirée la dernière partie de la saga Harry Potter, à savoir Harry Potter et les reliques de la mort. Parents accompagnés de leurs enfants regardaient attentivement les ultimes aventures de ce jeune sorcier qui nous a tenus en haleine presque une décennie.
Un public fort nombreux au complexe olympique
En pénétrant enfin dans le «village», nous percevons déjà la musique, mais aussi le brouhaha des badeaux. Les jeux entre trompoline, patinage sur silicone ou encore les tables de billard sont pris d'assaut. L'espace jeu sur le Net est carrément assailli par une nuée d'enfants. L'idée de se confronter à une équipe de football plait incontestablement et séduit ces petits passionnés du ballon rond. En face, la galerie Dar El Kenz de Chéraga est bien fréquentée. On y découvre accrochés à ses cimaises, plus de 60 tableaux de 17 artistes de différents courants artistiques. Cela va du classique à l'abstrait en passant par l' art contemporain. Ici et là, nous nous retrouvons nez à nez devant les tableaux de Zohra Sellal-Hachid, Moncef Guita, Hafid Youcef, Hamza Bounoua ou encore Mustapha Nedjaï. Une multitude de couleurs est déclinée sous différentes formes et installations. Non loin de là, la kheïma dont le programme qui ne débutera que vers minuit, se rempli tout doucement mais sûrement vers 23h. Ce produira ce soir, l'artiste Joe Batoury qui écume durant ce mois de Ramadhan, les différentes scènes des kheïma, de la capitale. Pour lui, l'idée de cette Médina est une bonne chose, car elle permet de faire venir des artistes et des familles dans de bonnes conditions «car, dit-il, c'est bien sécurisé comme un peu partout dans le monde» d'où son désir de voir cette Médina encore ouverte après le Ramadhan. Joe Batory, qui vient de sortir un nouvel album sous le titre Algeria, envoûtera le public avec ses morceaux phares qui allient le style, gnawi, alaoui au hip-hop et reggae. Le chapiteau, qui comprend 5000 places et où l'humoriste Abdelkader Secteur a fait salle comble, laissant même des personnes debout, abritait ce soir un show décliné en musique flamenco et emmené par le groupe Gipsy Moundo Nuevo. Mehdi Triana d'Alger a, le temps d'un concert, fusionné avec la formation Gipsi King au grand bonheur des mélomanes et des amateurs des morceaux tels que Djobi djoba, Marina, Volare etc. L'on remarquera une chose: la scène plutôt dépouillée à l'ouverture de la Médina, s'est parée de mille étoiles lumineuses ce soir là et le son semblait être nettement meilleur que les soirées précédentes. Donc, un bon point pour la Médina qui essaie tant bien que mal à offrir le meilleur à ces nombreuses familles en mal de divertissement.
A la Médina de la Radio, on souhaite répondre aux attentes de tout le monde. Et les nuits du Ramadhan sont, bien sûr, longues. Pour ceux qui préfèrent les joies de la lecture à celles des décibels, les organisateurs ont pensé à tout et plus particulièrement à ériger une librairie au milieu de tout ça. Car nous ne lisons jamais assez durant notre vie.
Avant la fiesta, la littérature...
Et c'est la librairie Daliman qui trône comme un seigneur au milieu de tout ça, jouxtant ainsi la kheïma et les espaces de restauration. Car pour bien nourrir le cerveau, il est connu qu'il faut avoir l'estomac plein, du moins rassasié. La librairie Dalimen est contre toute attente, bien, achalandée. Elle ne désemplit pas. Elle propose tout type de livres, entre beaux livres, BD et autres livres pour enfants. Ça tombe bien, mercredi dernier, Mme Mameria Zoubeida y dédicaçait son oeuvre entrant dans la catégorie littérature de jeunesse, intitulé La Chaîne de l'amitié. L'histoire retrace une relation épistolaire entre une jeune Algérienne Radia, et une Palestinienne, Maha, mue par la cause palestinienne. Ces dernières ne se rencontreront jamais, mais apprendront à se connaître et à s'enrichir humainement. Aussi, Dalimen ne revient pas les mains vides, durant ce mois de Ramadhan. Loin s'en faut, puisque le 3e numéro de la revue El Bendir fait son apparition. Ce dernier se veut riche en planches des plus truculentes et drôles, que ce soit en couleur ou en noir et blanc. Aux côtés des piliers comme Slim, Le Hic, Aladin, Haroun, Gyps, Dahmani et autres mascottes Toggui, valeur sûre de la nouvelle génération, on pourra lire les aventures du Lapin fumeur de Amir Cheriti, la suite des délires colorés de Youcef l'Andalou et son Robin des doigts, mais aussi découvrir plein de news autour de la BD et se délecter, notamment des confidences de ce fan de BD, Denis Martinez, poète, célèbre cofondateur du groupe Aouchem, enseignant et artiste-peintre, pour ne dire que cela. Dans ce nouveau numéro d'El Bendir, vous découvrirez un portrait-hommage au dessinateur Sid Ali Melouah, une version revisitée en bulles de l'Alchimiste de Paulo Coelho. De son côté, Omar Zelig s'est intéressé au Printemps arabe, notamment la révolution de la Tunisie et de l'Egypte via leur «BD qui dégage» en somme, qui a des choses à dire et de façon intelligente et bien réflective et originale, prouvant que «la bande dessinée adulte n'est pas une chimère».
La BD en force!
Hautement coloré, ce nouveau numéro d'El Bendir, qui ne manque pas de punch ni de dynamisme pèche néanmoins par une certaine apparence mitigée dans le contenu. Il semble être un peu moins riche que les éditions précédentes. L'été est effectivement plus propice à la farniente et aux vacances...
Un joyau cette fois est incontestablement cet album au trait noir au propre et au figuré. Brahim Raïs est Marocain. Il a remporté le Prix du meilleur projet décerné par le Fibda 2010. Et il en a fait un parfait usage, puisque son album de BD, Les passants est l'aboutissement de ce projet.
Les Passants ce sont des images fortes, un dessin audacieux et pointu dévoilant un récit muet, soit: sans bulles! Du culot et ça marche plutôt bien. L'on est vite happé par cette histoire sombre, parsemée de quelques notes de couleur qui font ressortir le «cadre» hideux du monde qui nous entoure. L'on croirait être face à des tableaux. L'écriture de Brahim Raïs se décline tout en mouvement et coule sur le papier. Le bourreau est souvent présenté en un soldat aux regards perçants, prêt à dégainer son fusil et tirer. A contrario, la victime qui est dessinée presque comme un spectre, au corps décharné, squelettique, a ce regard vide, moribond et souvent effacé, sans yeux, comme pour mieux exprimer son extermination. Des images bouleversantes, abominables de cruauté, la violence est ainsi mise à nu. Seul le sang coule quand des hélicoptères bombardent les terres et d'autres sentinelles ouvrent le feu sur des innocents.
Les soldats ont parfois des yeux verts. Sont-ils Américains? Peu importe. Mais notre esprit divague et pense immédiatement à l'Irak, à l'Afghanistan, mais pourquoi pas la Syrie? Belle proposition narrative rehaussée d'une réelle gageure esthétique qui n'est pas loin, sans nous rappeler le célèbre film d'animation Valse avec Bachir, dont l'objet central est aussi la guerre.
Un document puissant qui se décline aussi comme un cauchemar. Beau défi relevé par ce jeune Marocain dans Les Passants dont les protagonistes, paradoxalement, ne font pas que passer mais marquent l'esprit de façon incisive!


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