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«Le téléspectateur mérite beaucoup mieux»
MOUNÈS KHAMMAR, REALISATEUR ET PRODUCTEUR, À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 05 - 09 - 2011

Comme une fourmi qui construit son gîte, tout doucement mais sûrement, Mounès Khammar est un réalisateur et producteur chevronné qui a acquis au fil des années une solide expérience dans le domaine, y compris en tant que directeur artistique ou assistant, à ses débuts, dans de nombreux longs métrages nationaux ou internationaux tels Rêve algérien de Jean-Pierre Llyedo, Viva l'aldjerie de Nadir Mokhnèche, Les Suspects de Kamel Dahane et Morituri de Okacha Touita, écrit par Yasmina Khadra.
Il est auteur de plusieurs courts métrages expérimentaux tels N'rouhou ou encore Comme une abeille, son dernier court métrage. Réalisé dans des conditions professionnelles Le dernier passager est un film touchant qui continue positivement à suivre son bonhomme de chemin.
Qu'il soit producteur (Houria de Mohamed Yargui) ou coproducteur (La nuit s'achève, un long métrage documentaire de Cyril Leuthy), ou participant à plusieurs ateliers dans le monde et contribuant aussi à plusieurs projets artistiques, dont l'élaboration du site arabshorts.net., Mounès est un touche-à-tout qui a plus d' un tour dans sa tête. C'est ce qu'il nous révèle dans ce passionnant entretien.
L'Expression: Vous revenez de Mexico où votre film Le Dernier Passager a été projeté. Pourriez-nous nous dire dans quel cadre?
Mounès Khammar: Le film a été sélectionné dans le cadre de la compétition officielle du Festival de Guanajuato, un des plus importants festivals généralisés de l'Amérique latine, agréé par l'Académie Awards américaine. J'ai eu l'honneur de voir mon film programmé également à la cérémonie d'ouverture devant un public composé de professionnels mexicains et également américains venus nombreux et spécialement de Los Angeles.
Par sa sélection en compétition officielle, le film est rentré officiellement en considération pour les qualifications de la cérémonie annuelle de la Bafta (British Academy of Film and Télévision Arts).
Vous avez été l'un des rares Algériens à être sélectionné en outre cette année au Festival de Cannes, cette fois en tant que producteur... Un mot là-dessus?
Effectivement, j'ai fait partie des cinq producteurs arabes invités par le Doha Film Institut pour participer au producer network du Festival de Cannes.
Il s'agit d'une sélection annuelle d'une cinquantaine de producteurs du monde entier dans un programme spécial de rencontres avec les plus importants représentants de l'industrie du cinéma, invités spécialement par le festival.
Quelle évaluation faites-vous en tant que spectateur aguerri du programme télé du dernier mois de Ramadhan?
Mises à part quelques exceptions, je crois sincèrement que ça ne reflète pas tout le potentiel artistique qu'on a en Algérie aujourd'hui.
Franchement, le téléspectateur chez nous mérite beaucoup mieux, après il est clair qu'on ne peut pas faire un travail recherché, dans des délais réduits ou avec des budgets limités, mais pour être honnête, même ces raisons-là ne justifient pas la médiocrité de certains produits.
A mon humble avis, et quelles que soient les conditions, on doit toujours faire preuve d'un minimum de performance professionnelle.
Je pense qu'il est temps d'ouvrir le champ aux jeunes producteurs. Les dernières années le jeune cinéma algérien s'est imposé dans des festivals internationaux très exigeants, cette génération a beaucoup de choses à donner et a la légitimité d'être dans son époque et d'avoir obtenu des résultats, c'est le moment de laisser les jeunes réalisateurs agir et de les soutenir généreusement par les moyens et le soutien total, pour l'image de notre culture et notre pays. Ce n'est pas normal que dans les festivals, tout le monde attend le film algérien et que cela ne profite pas à notre Télévision nationale.
J'ai toujours eu l'impression qu'on est frileux et prudent quand il s'agit d'un jeune producteur surtout quand il s'agit d'un projet ambitieux. Quand finira-t-on par voir la jeunesse comme «un argument» et non comme un «défaut»? Et qu'un jeune de 30 ou 40 ans n'est pas jeune comme un jeune de 15 ou 20 ans? On devrait être plus prudent avec ceux qui font dans la médiocrité et qui reviennent à chaque fois.
Nos responsables devraient être impitoyables et demander des comptes quand le travail est bâclé, la qualité ne dépend pas de la chance ou du hasard, soit on est capable de faire du bon travail, soit on ne l'est pas, il n'y a pas de mystère, y'en a marre du social!
Peut-on connaître votre actualité ou projet cinématographique?
Pour l'instant, je suis en pleine écriture d'un nouveau projet de film. Par ailleurs, mon dernier court métrage Le Dernier Passager, va entamer une tournée aux USA dans le cadre du Festival international du film arabe qui se déroule aux Etats-Unis annuellement. Il est en compétition et sera projeté à Los Angeles, San Fransisco et d'autres villes de Californie.
Il est également en compétition officielle au Festival international du court métrage de Santiago, au Chili, le Fesancor, qui se déroule dans la capitale chilienne depuis 19 ans et est considéré comme le principal rendez-vous du court métrage dans le continent.
Après le court, on croit savoir que vous ambitionnez de passer au long, est-ce exact? Est-ce à dire que le court n'était qu'un tremplin pour passer à autre chose? Et pourquoi?
Je suis en pleine écriture d'un long métrage, mon premier comme réalisateur, comme producteur j'ai déjà eu l'expérience dans le passé en long métrage de fiction et en documentaire également. Notre société de production existe depuis 2003.
Concernant le court métrage ainsi que toute autre oeuvre, il peut être un tremplin dans le sens où cela fait connaître votre travail artistique, mais après ça, ça reste une forme d'expression cinématographique indépendante qui séduit de plus en plus les réalisateurs, à tout moment de leur carrière.
Je cite l'exemple de Rachid Bouchareb qui a fait le court métrage Ami y a bon en 2009 alors qu'il était déjà un réalisateur connu, nominé plusieurs fois aux oscars pour ses longs métrages; il est aussi un producteur d'une envergure internationale. Le court métrage est du cinéma de courte durée mais pas petit pour autant.
Y a-t-il une stratégie spéciale concernant la diffusion d'un court métrage en festival? Et quel est votre conseil comme producteur pour un jeune réalisateur qui veut diffuser son film en festival?
Il faut savoir qu'il existe des centaines de festivals du cinéma dans le monde, par exemple en France il existe plus de 130 festivals, après, les festivals ne se valent pas, même de caractère international, ça va du plus petit organisé par une petite association quelque part dans le monde, jusqu'au plus grand comme Cannes, la Berlinale, etc. Pour le court métrage, le plus important reste l'exposition, vu que c'est un format qui révèle souvent un cinéaste ou un nouveau style de cinéma, c'est pour ça qu'être en compétition dans un gros festival, est beaucoup plus important que d'avoir le grand prix d'un petit d'envergure régionale.
C'est là la différence avec les compétitions sportives par exemple où c'est le meilleur qui gagne, dans le cinéma ça dépend plutôt du sujet du film et son impact sur la sensibilité et les tendances du jury, le contexte politique et l'actualité, c'est tout à fait subjectif et c'est assumé comme tel, c'est un peu les règles du jeu!
D'ailleurs, c'est pour ça qu'on ne retrouve jamais les mêmes jurys dans une autre édition d'un même festival. Mais bien sûr, ça sera très dommage de faire des films spécialement pour les prix ou pour suivre la tendance générale, c'est quand même une forme d'expression artistique libre et personnelle, pour ces raisons je pense qu'il vaut mieux viser les grand rendez-vous de cinéma qui sont très exigeants sur une certaine «exclusivité», surtout les deux premières années, et garder toute ses chances d'entrer dans la sélection de la compétition officielle, et croyez-moi, sans avoir un prix forcément, vous aurez plus de visibilité à l'international que des centaines d'autres films primés annuellement dans le reste des festivals, pour la simple raison que tous les professionnels, les gros distributeurs et les médias ne se réunissent principalement que pour une quinzaine de rendez-vous les plus importants, et le plus gros de leur attention va pour les films en compétition officielle. Cela n'empêche pas, par la suite, de faire le tour du monde et de montrer son film partout.
Comment reconnaître ces festivals importants?
Ils ne sont pas nombreux, il y a quelque 13 festivals reconnus par la Fédération internationale des associations des producteurs de film (Fiapf), basée en France à Paris, et bien sûr, les festivals reconnus par l'Académie Awards américaine (les Oscars) et la British Academy of Film and Télévision Art (Bafta), c'est un peu les Oscars anglais), et là il s'agit d'une vingtaine de festivals je crois.
Pour la zone arabe, les festivals sont connus, mais certains plus que d'autres constituent un vrai tremplin par leur partenariat, le Festival de Abu Dhabi partenaire de Sandance Film Festival, et le Doha Film Festival partenaire de Trebeca Film Festival.
Il faut considérer ces événements sous leur vraie nature, c'est-à-dire pas comme des rendez-vous festifs mais de vrais marchés internationaux pour l'industrie du film, c'est pour ça qu'il faut prendre tout le temps qu'il faut pour faire des oeuvres compétitives et profiter des événements cinématographiques en Algérie et du public algérien averti pour estimer son travail et pourquoi pas, le corriger, ça ne coûte qu'un timbre et un DVD pour envoyer sa candidature, mais il ne faut pas oublier que des milliers d'autres cinéastes de partout font la même chose en même temps pour ces mêmes festivals, donc la qualité fera toute la différence pour faire partie de la compétition, sinon c'est même pas la peine de gâcher le prix d'un timbre!
Et je peux vous assurer que le défi est plus grand pour nous «Algériens» pour la simple raison que nos aînés ont construit une solide réputation à l'international d'un cinéma charismatique, et je vois tous les jours que notre pays ne désemplit pas de talents, malgré l'absence de formation, alors, que le bal continue!


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