La commission d'enquête indépendante de l'ONU sur la Libye a indiqué vendredi qu'une liste confidentielle d'individus soupçonnés d'avoir commis des crimes ou des violations des droits de l'homme dans ce pays sera remise au Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Le président de la commission, le juge Philippe Kirsch, présentant son rapport final au Conseil des droits de l'homme, a indiqué qu'il «remettra une liste confidentielle » composée d'individus directement ou indirectement impliqués dans des «crimes ou des violations de droits de l'homme » au Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. La liste communiquée au Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme sera ensuite remise aux autorités nationales, internationales ou judiciaires appropriées, a expliqué la commission d'enquête qui, dans un premier rapport publié en juin 2011, avait accusé les deux parties d'avoir commis des crimes. Dans son rapport final, la commission d'enquête a indiqué que les rebelles qui ont combattu les forces de Mouammar Kadhafi en 2011 ont commis des crimes de guerre et continuent de mener des représailles contre les partisans supposés de l'ancien dirigeant et les minorités. Dans ce deuxième rapport, la Commission internationale d'enquête de l'ONU sur la Libye continue de détailler les crimes des forces pro-Kadhafi, mais note que les «thowars » (combattants révolutionnaires) ont rapidement adopté des tactiques similaires, en particulier le pilonnage indiscriminé. De plus, «les infractions aux droits de l'Homme se poursuivent dans un climat d'impunité », dénonce le rapport, citant des exécutions sommaires, des arrestations arbitraires, des tortures, des disparitions et des pillages. La commission d'enquête internationale a été chargée le 25 février dernier par le Conseil des droits de l'homme de l'ONU de faire la lumière sur les abus commis en Libye.
