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La Guerre d'Algérie emballe la France
EMISSIONS DE TELE, DEBATS, DOCUMENTAIRES, NUMEROS «HORS-SERIE» ET REPORTAGES LUI SONT CONSACRES
Publié dans L'Expression le 13 - 03 - 2012

La France coloniale n'a jamais admis ses crimes
«La Guerre d'Algérie est une plaie et une ombre», constate Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express.
A quelques jours de la célébration des Accords d'Evian, les pages noires de l'histoire coloniale et la Révolution algérienne font débat dans la presse écrite et sur les grandes chaînes de télévision françaises, même si cela constituait il y a quelques années un exercice difficile. Numéros «hors-série», documentaires, dossiers, reportages, émissions et récits sont consacrés à «La Guerre d'Algérie».
Une fois n'est pas coutume, le film La Bataille d'Alger est passé hier, sur Arte, en prime time (20h35). Ainsi, cette chaîne emboîte le pas à France 2 qui, en partenariat avec le journal L'Express, a consacré un documentaire d'une heure à «La Guerre d'Algérie», présentée sous l'angle de la «déchirure». Diffusé à 20h45, ce documentaire déchirant a été suivi d'une émission-débat, animée par David Pujadas. Cet animateur en vue, grâce à son émission «Des paroles et des actes» - où se sont succédé les principaux candidats à la présidentielle - a fait appel à des intervenants de différents horizons. S'y sont trouvés, entre autres, Me Ali Haroun, les historiens Benjamin Stora et Jean-Jacques Jordi ainsi que la journaliste et fille de harki, Dalila Kerchouche.
«Quand le 1er Novembre (1954) commence, c'est une insurrection», lance Me Ali Haroun. Ce dernier rappelle les conditions de fermeture des voies à toute solution politique à la question algérienne dans lesquelles la Révolution a vu le jour. S'en est suivie une guerre qui, jusqu'à présent, continue de hanter les mémoires aussi bien en Algérie qu'en France.
Les non-dits font à ce jour la loi. Pourquoi? «Tout le monde avait intérêt au silence et à l'effacement», regrette Benjamin Stora. Les blessures sont vivaces et profondes. Pis, elles se transmettent de génération en génération. «J'ai reçu en héritage la souffrance de mes parents», avoue Dalila Kerchouche, marquée par «l'ingratitude de la France envers les harkis... indésirables et inassimilables». Il est dur d'assumer une histoire aussi sombre...
La chasse aux «merles»
L'Express, toujours en partenariat avec France 2, consacre le n°11 de ses Cahiers à «La Guerre d'Algérie, l'histoire et la mémoire». Ce numéro s'étale sur 84 pages. «La Guerre d'Algérie est une plaie et une ombre», constate Christophe Barbier, directeur de la rédaction de L'Express, dans l'éditorial de ce numéro spécial, portant ce titre saignant: «Nos déchirures».
Des déchirures héritées des crimes commis par les hordes coloniales contre le peuple algérien. Témoignage accablant de l'historienne Annie Rey-Goldzeiguer.
«... C'est effroyable, c'est la chasse aux merles.» L'un des Français dira: «J'ai tué 83 merles.» Peu importe l'âge, le sexe, «on tue, on exécute», dénonce-t-elle dans l'entretien «la guerre a débuté le 8 mai 1945» (PP 6-13), réalisé en mars 2012 et reproduit dans ce Cahier de L'Express. D'autres articles-contributions qui ont valeur de documents historiques y sont, également, reproduits. Au fil des pages, on retrouve d'éminentes plumes qui se sont opposées à la répression coloniale des Algériens.
Des plumes qui rêvaient d'un avenir commun, entre la minorité européenne d'alors et la majorité algérienne jouissant des mêmes droits. «En politique, tuer ou fuir sont deux démissions, deux manières de renoncer à l'avenir. Nous ne sommes pas démissionnaires et ce n'est pas sans raison que nous voulons donner un sens à cet avenir», écrit Albert Camus, en juillet 1955 dans une contribution portant sur «L'avenir algérien». Cette hypothèse fait toujours débat.
Seulement, le débat bute sur cette question posée par le philosophe français, Jean-Paul Sartre: «Guérirons-nous?» avait-il écrit, en septembre 1961, dans la préface aux «Damnés de la terre», de Frantz Fanon». Cette question, le journaliste Michel Lefebre l'a choisie pour titrer l'avant-propos qu'il a signé dans le numéro «Hors-Série» du journal Le Monde de février-mars 2012. Intitulé «Guerre d'Algérie, mémoires parallèles», ce numéro de 100 pages a fait appel à plusieurs intervenants. Historiens de renom et analystes de premier ordre s'y succèdent. Est-ce pour autant que les mémoires s'apaisent? Réponse sceptique de l'historien Benjamin Stora. «Cinquante ans après, la mémoire et l'écriture de l'histoire de la guerre restent des sujets très sensibles dans les rapports franco-algériens» écrit-il au début de son analyse «Algérie-France, Mémoires sous tensions» (PP 14-18). Pour calmer ces tensions, l'historien Mohamed Harbi préconise la réhabilitation des dimensions sociales et culturelles dans l'enseignement de l'histoire. «La colonisation est un fait historique et social. Elle est ambivalente dans ces manifestations et c'est une erreur de dire qu'elle a été globalement positive ou globalement négative....Si on veut faire l'histoire de l'Algérie, il faut traiter tout, la séquence précoloniale, la séquence coloniale et la période postcoloniale et ne pas craindre la comparaison. Ce qu'on a fait jusqu'à présent doit être considéré comme un débroussaillage. L'histoire sociale et culturelle a été délaissée», reconnaît-il dans l'entretien titré: «Par moments, j'ai eu peur» (PP 72-75). Il n'est pas facile d'aborder les périodes sombres de l'histoire récente.
Le journaliste franco-algérien Henri Alleg (de son vrai nom Harry Salem) en est l'une des preuves vivantes. Arrêté le 12 juin 1957 et conduit par les parachutistes français à El Biar (sur les hauteurs d'Alger), il se souvient de la dernière fois où il a vu le mathématicien Maurice Audin. «Je recevais des coups, j'étais agenouillé quand j'entendais Charbonnier (sous-officier parachutiste) dire: Amenez Audin, il est dans l'autre bâtiment». Je le voyais à peine sans mes lunettes. «Allez Audin, dites-lui ce qui l'attend. Evitez-lui les horreurs d'hier», lui a lancé Charbonnier. «A voir la tête de mon jeune ami, même dans le brouillard où j'étais, j'ai compris qu'il avait été torturé», raconte l'ancien directeur d'Alger Républicain. Neuf jours plus tard, Henri Alleg, qui devait être «transféré» avec Audin et Georges Hadjadj, pneumologue à l'époque à Bab El-Oued, avait attendu sans que personne ne vienne le chercher. «Dans la cour, une voiture a démarré, s'est éloignée. Un moment après, une rafale de mitraillette. J'ai pensé: «Audin».
L'affaire «Audin» refait surface
Du nouveau dans l'affaire Maurice Audin: son assassin serait, enfin, démasqué. Dans sa livraison du 1er au 7 mars en cours, comptant 30 pages sur «L'Algérie, l'histoire oubliée» Le Nouvel Observateur diffuse de nouvelles «révélations» sur la disparition de ce mathématicien, à l'âge de 25 ans. L'enquête menée par Nathali Funès (PP 10-14) a permis de mettre la main sur «un document inédit, révélant pour la première fois l'identité probable de son meurtrier». C'est un vieil homme de 80 ans, qui aujourd'hui «dans une ville de Bretagne (nord de la France) garde sa porte fermée», assure la journaliste. Le nom de cet ancien militaire «figure noir sur blanc dans un document manuscrit, écrit de la main du colonel Yves Gordan». L'ancien commandant de la zone Alger-Sahel, l'un des plus hauts gradés de l'époque, aujourd'hui décédé, le désigne comme «l'agent d'exécution de Maurice Audin», révèle Nathalie Funès qui se garde de divulguer le nom de cet «agent d'exécution» de Maurice Audin dont des thèses affirment qu'il a été tué par erreur d'identification. Celui qui devait être exécuté à sa place n'est autre que...Henri Alleg! Ce dernier vivra pour témoigner de la torture pratiquée par les militaires français en Algérie, dans son livre La Question, publié en février 1958. Dans ce même numéro du Nouvel Observateur.
L'aveuglement des pro «Algérie française» a rendu impossible toute issue pacifique à la colonisation en Algérie. Pourtant «il aurait suffi d'accepter cette offre incroyablement généreuse des vaincus aux vainqueurs (égalité de droits) pour que les deux parties (algérienne et française) puissent se diriger ensemble et par étapes, vers une indépendance en association avec la France», reconnaît Jean Daniel, dans son article «Algérie, cette guerre que l'on pouvait éviter». Ce regret est tempéré par l'optimisme du journaliste Alain Gresh, rédacteur en chef du mensuel Le Monde Diplomatique, lequel mensuel a aussi consacré un numéro spécial pour l'Algérie, intitulé «Algérie 1954-2012, Histoire et espérance». «L'Algérie pourrait, une nouvelle fois, surprendre et renouer avec cet élan qui, il y a cinquante ans, faisait l'admiration du monde, insuffler un espoir nouveau non seulement dans tout le Maghreb, mais aussi sur l'autre rive de la Méditérranée», espère-t-il dans son éditorial intitulé... «Utopie».


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