Marches, grèves, sit-in sont prévus pour aujourd'hui Toujours sous le choc, les étudiants décident de réagir pour dénoncer cet incident en organisant des mouvements de protestation. L'explosion de gaz à la cité universitaire de Tlemcen, qui a fait 8 morts et 40 blessés, a provoqué un séisme au sein de l'université. Toujours sous le choc, les étudiants décident de réagir pour dénoncer cet incident en organisant des mouvements de protestation. Ainsi, marches, grèves, sit-in sont prévus pour aujourd'hui. C'est toute l'université qui risque d'être paralysée. Les enseignants aussi se sentent concernés et se mettent de la partie. Le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes) a appelé à des sit-in devant l'ensemble des rectorats de toutes les universités algériennes pour aujourd'hui afin de paralyser toutes les activités pédagogiques durant toute la matinée. «On a appelé à une protestation d'abord par solidarité avec les victimes du drame de la cité universitaire Bakhti-Abdelmadjid de Tlemcen et aussi, pour dénoncer la situation dans laquelle se retrouve l'université», a soutenu, hier, le secrétaire général du Cnes, Rahmani Abdelmalek. Joint au téléphone, M.Rahmani a qualifié la situation de l'Université algérienne, notamment ces dernières années, «d'incontrôlable». «Une situation que le Conseil national de l'enseignement supérieur a dénoncé depuis des années, sans que personne ne nous ait écouté», regrette-t-il, estimant que le massacre commis contre la famille estudiantine ne veut pas s'arrêter. Selon ce syndicaliste, «les pouvoirs publics n'ont pas de stratégie pour l'enseignement supérieur».Le mouvement de protestation d'aujourd'hui du Cnes a été précédé par d'autres manifestations. Après le décès accidentel d'un étudiant, âgé de 21 ans, Mechalikh Ahmed, originaire de la commune d'El-Amra, qui a succombé à ses blessures après s'être défenestré de sa chambre à la résidence universitaire de Boutane à Khemis Miliana, plus de 200 étudiants de l'université M'hamed-Bougara de Khemis Miliana ont organisé, avant-hier, une marche nocturne du chef-lieu de la ville vers le chef-lieu de wilaya en guise de protestation contre l'incident. Aussi, après le drame de la cité universitaire Bakhti-Abdelmadjid de Tlemcen, les étudiants des différentes facultés ont manifesté à travers les principales artères de cette ville de l'Ouest algérien pour, d'une part, manifester leur solidarité avec leurs camarades encore hospitalisés dont trois sont dans un état grave et qui devraient être pris en charge dans un centre sanitaire spécialisé à l'étranger, et, d'autre part, exiger que toute la lumière soit faite sur cette tragédie afin que les responsables directement impliqués dans cette négligence soient jugés et sévèrement punis. Toujours avant-hier, une centaine de titulaires de diplômes d'études universitaires appliquées (Deua) Bac+3 ans d'enseignement supérieur, ont organisé hier un sit-in dans la carcasse située en face du Mesrs. «Notre diplôme nous empêche d'avancer», tel est le cri de détresse lancé par les titulaires de Deua, rassemblés hier devant le siège du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.Les étudiants de la faculté d'électronique et d'informatique de l'Université des sciences et de la technologie Houari Boumediene (Usthb) sont en grève, depuis une semaine, pour protester contre la vétusté du matériel avec lequel ils travaillent. Cette action a été décidée après la mort d'un étudiant électrocuté dans un laboratoire du département d'électronique lors d'une séance de travaux pratiques (TP). Parmi les problèmes soulevés par les étudiants grévistes figure le refus de la direction de l'université de répondre à leurs demandes de dialogue. Le recteur de l'université refuse de recevoir une délégation de grévistes.