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Au-delà de la langue, l'imaginaire...
TABLE RONDE «LITTERATURE-MONDE ETAT DES LIEUX» À L'IFA
Publié dans L'Expression le 26 - 06 - 2012


Sami Tchak
«On peut réinventer le monde en restant dans son carré. La littérature-monde pour laquelle il faut se battre afin de la maintenir, est une ouverture par des auteurs qui proposent d'autres visions du monde», dira Yahia Belaskri.
Dans le cadre d'une carte-blanche qui lui a été dédiée, Yahia Belaskri (écrivain, auteur de nouvelles et romans dont Si tu cherches la pluie, elle vient d'en haut (Prix du roman Ouest-France Etonnants Voyageurs 2011) a réunit dimanche à l'Institut français d'Alger quelques auteurs d'ici et d'ailleurs afin de donner chacun son avis sur le fameux manifeste «Pour une littérature-monde en français», publié dans Le Monde du 15 mars 2007. Autour de lui, la modératrice Odile Cazenave et néanmoins universitaire, spécialiste des «french studies» à Boston (USA) et les auteurs dont Sami Tchak et Anouar Benmalek, romanciers et Karim Chikh, éditeur chez Apic. Cette rencontre avait lieu en partenariat et en résonance avec le Feliv, Festival de la littérature et du livre jeunesse qui venait de s'achever la veille à Riad El Feth. Avant l'entame des débats, un petit rappel s'imposait afin de mieux cerner l'avènement dudit manifeste (rassemblant 44 signataires) lancé à Saint-malo par le Festival Etonnants Voyageurs, qui voulait «remettre la périphérie au centre», selon ses fondateurs, considérant «le français non plus comme l'expression d'un lieu historique, mais comme une langue sans frontières libérée du pacte exclusif qui la liait à la nation». Suite à cela, les rencontres, débats, colloques se sont succédé pour réfléchir à cette formulation nouvelle de la littérature francophone, perçue comme obsolète. Au Québec, à Tallahassee (en Floride), à Cork et ailleurs, ici même à Alger, en 2009, des universitaires, critiques, spécialistes se sont interrogés sur la pertinence de ce concept. Le propos, lors de cette rencontre de dimanche dernier, était ainsi de dresser un état des lieux, de comprendre ce qu'est la littérature dans le monde globalisé d'aujourd'hui et comment un écrivain, d'Afrique, d'Amérique, d'Europe et/ou d'ailleurs peut-il produire de l'universel et quelle vision du monde propose-t-il, notamment. Se positionnant d'emblée en porte-à-faux avec les idées du manifeste qui établit un distinguo entre «ceux qui sont dans le monde et les autres qui se replient sur eux-mêmes, Sami Tchak répondra que «c'est faux, il y a une différence entre la pratique et la réalité». «Nous prenons beaucoup l'avion, nous voyageons sur commande, mais nous ne sommes pas du voyage. L'espace littéraire n'est pas le monde cela n'a rien à voir, l'ouverture sur le monde c'est la capacité de faire qu'un personnage soit au-delà des frontières et qu'un Japonais puisse s'identifier à l'histoire d'un Algérien par exemple». Et de rajouter: «La reconnaissance des écrivains par des prix reste tributaire de Paris». Celui qui se fera en quelque sorte le porte-parole de ce manifeste, Yahia Belaskri fera remarquer que le manifeste explique que «le centre s'est plutôt démultiplié de sorte que Paris ne devienne plus le centre exclusif». Pour Anouar Benmalek, cette phrase de littérature-monde qui peut englober différents sens ne veut rien dire car, estimera-t-il «tout écrivain fait de la littérature-monde. «Cette assignation à résidence par le biais d'un adjectif est étonnante. Est-ce une façon pour dire écrivain francophone? On ne dira jamais ça à Kundera, car derrière il y a le poids de l'histoire qui sous tend écrivain indigène peut-être. J'ai la faiblesse de croire que je suis juste un écrivain. Je ne fais pas de militantisme pour une langue.» Pour sa part, Karim Chikh soulignera le fait de ne pas se sentir interpellé par ce manifeste ni par cette politique culturelle français, car fera-t-il remarquer, «on ne peut pas faire une comparaison entre l'édition française et algérienne qui n'enrichit pas son homme en Algérie. Et puis, le français ce n'est pas la France.» Evoquant l'apport de l'imaginaire dans cette notion de littérature-monde, Sami Tchak qui a déjà écrit, notamment sur la Colombie sans même y avoir mis les pieds, dira à juste titre que «nos voyages intérieurs, les livres qu'on a lus, ces mondes-là nourrissent nos mondes à nous..». Abondant dans le même sens en citant, notamment Nagib Mahfoud et Gabriel Garcia Marquez qui nous parlaient de leur «village imaginaire» ce n'est pas l'écrivain voyageur qui est important. «On peut réinventer le monde en restant dans son carré. La langue dépasse le territoire de la France. La littérature-monde pour laquelle il faut se battre afin de la maintenir, est une ouverture par des auteurs qui proposent d'autres visions du monde». Pour Sami Tchak enfin, le manifeste ne pourra jamais se substituer à une institution comme la francophonie qui s'est mise peut-être en colère durant cinq mn puis est passée à autre chose, car les enjeux sont ailleurs, encore plus grands, économiques et autres..


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