La Chambre de l'artisanat et des métiers de Mascara mène, en collaboration avec un groupe d'organismes locaux, une initiative visant la relance du tapis de Qalaât Beni Rached menacé de disparition, a-t-on indiqué à la maison de l'artisanat au chef-lieu de wilaya. La confection d'un premier tapis a été achevée, jeudi, au niveau de l'atelier de la maison de l'artisanat, après trois mois de travail effectué par une douzaine de stagiaires en formation, assurée par une femme artisan de la commune de Sidi Kada et sous la supervision d'une inspectrice principale de la Direction du Tourisme et de l'artisanat. Ce tapis a été concrétisé pour être exposé à l'occasion de la Journée mondiale du tourisme. Mme Safir, superviseur technique, a rappelé que la confection du tapis de Qalaât Beni Rached était très répandue à travers plusieurs communes de la wilaya, et particulièrement, dans la région-Est, comme les localités d'El Manaouer, Aïn Frah, Oued El Abtal, la commune de Sedjrara, dans la région de Beni Chougrane, et les communes de Ghriss et Sidi Kada, au centre de la wilaya. Cette situation avait poussé le service d'artisanat, qui était rattaché à la Direction des PME, à proposer une étude pour le financement de cette opération sur le budget de la wilaya, aboutissant à la détermination des caractéristiques de ce tapis, ses spécificités, son historique et la méthode de sa relance, dans une perspective de contribuer au développement de l'économie locale. L'opération de formation, lancée en juin dernier, avec une douzaine de jeunes filles, sera prolongée, selon le directeur de l'artisanat, sur deux années lesquelles seront sanctionnées par la remise d'un diplôme et des facilités aux stagiaires pour l'ouverture d'ateliers et de locaux à usage professionnel, avec la possibilité de financement de la part du Fonds national de soutien à l'artisanat et d'accompagnement par des cadres de la Chambre des métiers et des directions du tourisme, de l'emploi et de l'action sociale. Les causes du déclin du tapis de Qalaât Beni Rached, distinct par ses quatre couleurs bleu, rouge, noir et vert, sont dues à la hausse des prix des matières premières, en particulier la laine, selon Mme Safir, et ce en plus de la réticence affichée par les jeunes filles à apprendre les métiers anciens dont la tapisserie, des problèmes de commercialisation de ce produit et l'indisponibilité d'espaces avant l'ouverture de stands pour l'artisanat. Pour sa part, M.Hassan Kacem, directeur de la Chambre de l'artisanat et des métiers a réitéré la volonté de son établissement de relancer certains produits traditionnels propres à cette wilaya, à l'instar de la «djellaba d'el haba» et du «burnous Zerdani», en collaboration avec plusieurs instances et de nombreux artisans.