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Il était sur tous les fronts...
REDA MALEK, COMPAGNON DE PIERRE CHAULET
Publié dans L'Expression le 06 - 10 - 2012

Pierre Chaulet (à gauche) et Réda Malek, des compagnons de longue date
Il avait connu Pierre Chaulet, aux premières heures de la Guerre de libération. Reda Malek, ancien chef du gouvernement et ancien directeur du quotidien El Moudjahid, organe central du FLN, relate dans cet entretien les qualités de celui qui a sacrifié toute sa vie au service de l'Algérie.
L'Expression: Le moudjahid Pierre Chaulet est décédé. Vous qui l'aviez connu, quel était son rôle pendant la guerre de Libération?
Réda Malek: Encore une fois, l'Algérie perd l'un de ses dignes fils. Un brave et valeureux, qui a défendu l'Algérie durant toute sa vie. Très jeune, il était épris de justice. Tôt, il manifesta sa prise de conscience et ses positions pour défendre le peuple algérien, broyé par la machine coloniale. Il faisait partie de ces Français d'origine, qui militaient aux côtés du peuple algérien, et aux premiers rangs, contre le colonialisme français. Il faisait partie de cette mouvance menée avec bravoure par l'archevêque d'Alger, le Cardinal Duval, Henri Alleg, André Mandouze, professeur à l'Université d'Alger, qui fonda en 1954 la revue «Consciences maghrébines», dans laquelle Chaulet avait affiché ses positions anticolonialistes. Fidèle à ses engagements humanistes et chrétiens, il dénonça les effets du colonialisme sur les colonisés mais aussi les survivances de l'idéologie coloniale et ses effets bien réels sur la société française actuelle.
Que dire de Pierre Chaulet en tant qu'homme et militant de la cause algérienne?
C'est un humaniste, un militant des causes justes. Un intellectuel averti et avisé. Que c'était, dès son jeune âge, un militant politique anticolonialiste, honnête, fermement engagé et responsable, qui a mis toute sa vie au service de l'Algérie pour son indépendance, mais aussi pour que l'Algérie des justes soit bâtie. Très jeune, Pierre Chaulet manifestait déjà son identité politique. Ainsi, bien avant la Révolution, il s'est montré un militant politique anticolonialiste, honnête, fermement engagé et responsable, faisant partie de ceux qui, par leur engagement dans l'action politique auprès du FLN, sont arrivés à conduire le destin du peuple algérien à son émancipation. Ne s'arrêtant pas là, Chaulet a continué son combat politique. Il était aux côtés des Algériens durant toute sa vie. Arrive le 1er Novembre, il rejoint les rangs de la Révolution algérienne à Alger en véritable militant de la cause algérienne s'engageant corps et âme. Ainsi, tôt, il se retrouva aux premiers rangs de la Révolution. Aux côtés d'Abane Randane, Benyoucef Benkhedda, et le docteur Lamine Debaghine, il se distingua par sa présence et son utilité avérée.
Grâce à lui, les dirigeant du CCE, direction centrale du FLN, se sont frayé un chemin durant la «Bataille d'Alger», pour fuir la capitale et rejoindre le maquis. En effet, c'était lui qui avait fait sortir Abane Ramdane d'Alger pour rejoindre le maquis avant de prendre le chemin vers la Tunisie. Ses activités ne s'arrêtaient pas là, il avait même rejoint la rédaction d' El-Moudjahid en 1956, où nous avions beaucoup travaillé ensemble. Il était d'un apport considérable. En plus de ce travail à l'intérieur des rangs de la Révolution algérienne, Pierre Chaulet, en compagnie d'André Mandouze, avait surtout servi de pan pour lier et renforcer les relations entre le Gouvernement provisoire de la république algérienne (Gpra) et l'église catholique que dirigeait l'archevêque, le Cardinal Duval, plaidant tous ensemble pour l'indépendance de l'Algérie. C'est dire, à l'évidence, que Pierre Chaulet se trouvait sur tous les fronts du combat mené par le peuple algérien pour le recouvrement de son indépendance. Son refus de l'arrogance, de l'oppression et l'injustice du système colonial sont autant de facteurs qui l'ont poussé, ainsi que son épouse Claudine Chaulet, à s'engager dans la Révolution. Ils étaient des progressistes et des militants de gauche. L'injustice révoltante est ce qui a guidé Pierre et Claudine à faire leur choix. C'est ce qui les a poussés à agir, à travailler dès le début dans le cadre du FLN, et à faire le choix de l'Algérie. Ils étaient Algériens à part entière.
Peut-on dire, donc, que Pierre Chaulet a inscrit son combat pour les causes justes même après l'Indépendance?
Après l'Indépendance, Pierre Chaulet resta en Algérie et décida lui et ses compagnons de lutter contre la tuberculose et se sont lancé le défi d'éradiquer cette maladie. Ils ont, en effet, réussi à relever ce défi.
Et encore, il a milité pour une médecine publique et gratuite. Il en a toujours mis son art et son génie au service de la médecine publique. Il l'un des membres fondateurs de l'APS, à Tunis en 1961.
Le Pr Chaulet a acquis la nationalité algérienne en 1963 conformément aux principes du FLN contenus dans l'appel du 1er Novembre 1954, qui a déclenché la guerre de Libération. Puis arriva, le terrorisme, le révolté, l'homme aux causes justes ne savait pas se taire. Il ne cachait pas ses positions, c'était même impossible pour lui d'assister indifférent au mal qui frappait de plein fouet l'Algérie. Il s'est toujours senti le devoir d'agir et de servir l'Algérie. D'où, les groupes terroristes lui ont adressé des menaces de mort.
C'était à la Rue Didouche Mourad que les terroristes lui ont bien signifié qu'il sera, à son tour, assassiné. Il quitta l'Algérie, mais sans tarder il y revient. Avec sa femme Claudine, ils ont d'ailleurs immortalisé leur combat et leur choix pour défendre et vivre en Algérie. Ainsi, ils ont co-écrit leurs mémoires: «Le choix de l'Algérie: deux voix, une mémoire», (sortie en 2012 aux éditions Barzakh. Dans ce livre, l'Algérie se retrouve elle-même, se reconnaît comme dans un miroir en ce qu'elle a de meilleur. Peut-on être plus Algérien que ce couple de souche française dont la rectitude, le courage et le sang-froid restent indissociables de l'une des plus prodigieuses insurrections nationales du XXIe siècle? Et enfin, il faut bien dire et le répéter que pour l'Algérie, Pierre Chaulet constitue un symbole de la Révolution algérienne et son ouverture sur le monde universel.


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