Karim Djoudi, ministre des Finances Le relèvement financier partiel des montants du programme déjà lancé semble avoir la peau dure. La commission des finances et du budget de la chambre basse a critiqué le projet de LF 2013. «La réévaluation des coûts des projets concernera 3% des projets en cours de réalisation du programme gouvernemental durant le prochain exercice ou l'année 2013», a affirmé hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la présentation du projet de loi de finances 2013 en séance plénière. M.Djoudi a précisé que «cette réévaluation est venue après le lancement des appels d'offres des secteurs concernés». Cette majoration de 3% représente une bagatelle de pas moins de «417 milliards de dinars», a-t-il expliqué. Le premier responsable du département des finances a reconnu que la crise économique mondiale, notamment celle frappant la zone euro, aura un impact sur l'Algérie à travers la fluctuation des cours et la diminution de la demande en hydrocarbures. Le renforcement des avoirs du Fonds de régulation des recettes (FRR), et le remboursement anticipé des dettes publiques extérieures, est la politique ou la parade adoptée par les pouvoirs publics. Toutefois si le PLF contient des mesures positives concernant le soutien à l'investissement et l'introduction de nouvelles mesures d'exonérations fiscales et de lutte contre la fraude fiscale au profit de la production nationale, certains députés estiment qu'elles ne sont pas suffisantes. M.Allilat, député du RND également membre de la commission des finances de l'APN, dira que «sachant que 80% des crédits bancaires accordés dans ce domaine iront aux importations, il faut plutôt songer à la création des territoires économiques spécialisés et forts». Par ailleurs, étant donné qu'on assiste à une véritable industrialisation de l'économie nationale, «le soutien à l'investissement créateur de richesses et d'emploi nécessite davantage d'efforts et de moyens», commente-t-il. Pour le taux d'inflation qui a explosé durant cette année, il frôlera selon le rapport, 8,4%, soit le double par rapport aux prévisions du gouvernement (4,5%). Sur le plan des réactions, le député de l'Alliance de l'Algérie verte, M. Namane Laâouar de son côté est convaincu que le projet présenté par le ministre des Finances est un programme de transition et non pas le vrai projet de la loi de finances 2013. Ce député islamiste, déplore le fait que «les simples salariés et fonctionnaires payent plus d'impôts que ceux que les commerçants et ceux qui exercent une fonction libérale». Cela poursuit-il est d'autant plus affligeant que «le PLF 2013 ne prévoit aucune augmentations de salaire alors que le taux d'inflation va crescendo et les prix des produits de base ont presque triplé ces dernières semaines». Dans ce contexte, M.Djoudi a réitéré que «l'Algérie a pris ses dispositions pour atténuer l'effet de l'inflation en puisant dans le fonds de régulation des recettes (FRR)». Selon certains observateurs, le projet de loi de finances n'a pas introduit certaines orientations affichées dans le programme du gouvernement à l'image de l'atténuation de la dépendance aux hydrocarbures, mettre fin à l'économie de la rente et la lutte contre l'informel. Le projet de loi, qui ne prévoit aucun nouvel impôt, décharge ainsi le Conseil national de l'investissement des investissements inférieurs à 1,5 milliard de DA contre un seuil de 500 millions de DA actuellement. Le PLF 2013, propose également l'habilitation des services des Domaines pour fixer le montant de la redevance annuelle de concession et de décider de l'octroi des avantages financiers introduits par la loi de finances complémentaire 2011.