Le client de Maître Serrir ne veut plus retourner en prison. Il doit attendre encore... Sofiane H. est debout à la barre face à Yasmine Ouezaâ, le jeune président de la section correctionnelle du tribunal de Rouiba (cour de Boumerdès). A ses côtés, Fatiha S. une codétenue condamnée à une peine de quatre ans ferme d'emprisonnement pour détention de psychotropes, fait prévu et puni par la loi n°18-04 du 25 décembre 2004, relative à la prévention et à la répression de l'usage et du trafic illicites de stupéfiants et de substances psychotropes. Cette loi, appliquée depuis plus de huit ans, n'a pas encore permis aux dealers de tous bords de calmer leurs ardeurs et leur insatiable appétit de l'argent, de la belle vie mais aussi et surtout leur néfaste participation à la descente aux enfers de notre belle et innocente jeunesse. Les deux détenus répondent un à un aux questions précises du juge. Sofiane comparaît sur opposition car il avait écopé de cinq ans fermes pour trafic de drogue par défaut appuyés d'un mandat d'arrêt vidé trois jours auparavant. Tout «auréolé» de la fraîche détention préventive. Sofiane est visiblement effarouché d'un éventuel retour aux geôles de la taule des «Quatre Ha» d'El Harrach (Alger). C'est pourquoi, il a fermement serré de près Maître Houria Serrir, son conseil qui n'avait pas voulu poser de questions aux détenus dont Fatiha qui est ici à titre de témoin. Et elle va bien témoigner car le fil à couper le beurre est que Sofiane a été «donné» par un certain Hamza lequel n'aurait balancé au parquet que de sombres déclarations. «Des déclarations contradictoires» s'écriera plus tard Maître Serrir qui s'évertuera à casser tout ce qui avait été débité en l'absence de son client Sofiane qu'elle avait présenté comme un bouc émissaire, une peau en laine sur laquelle on avait essuyé la lame où du sang de la bête innocente égorgée pour rien, se voyait à des bornes de la salle d'audience. L'avocate va refuser que la justice marche sans coup férir devant des bobards, des blagues même et surtout devant des noms d'emprunt tel ce Basboussa qui serait celui par qui la drogue arrive aux mains des innocentes victimes de l'accoutumance et du besoin d'enfer de sniffer la poudre des cachets psychotropes en circulation. «Monsieur le président, même «l'embuscade», «le guet-apens», la souricière placés par la police n'ont rien donné. Si seulement ce Hamza qui a été transféré de la prison de Tidjelabine à Aïn Ouassera (Djelfa) était à la barre, oui, s'il se trouvait ce dimanche ici à nos côtés, il aurait descendu en flammes tous les témoignages bidons retenus contre Sofiane», s'était égosillée l'avocate blonde qui a martelé: «Il n'y a rien à retenir contre mon client. Il ne vend pas de cachets. Il ne commercialise rien. Il ne trafique point. Il est innocent et il a besoin de revenir chez lui!» conclut le défenseur qui devra attendre le verdict mis en examen.