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"Les médias sont la Bible d'aujourd'hui"
MOURAD CRINAH CO-CONCEPTEUR DE L'EXPO PICTURIE GENERALE À L'EXPRESSION
Publié dans L'Expression le 09 - 01 - 2013

«Concevoir l'expo comme une supérette où le public, en se baladant, tombe sur des «produits» divers»
Une exposition collective de la scène artistique émergente sera inaugurée du 11 au 21 janvier prochain, à l'espace Artissimo, sis à 28 rue Didouche Mourad, Alger. Cette expo dévoilera une production riche et variée utilisant tous les supports et tous les médias actuels: peinture, installation, graphisme, photographie... Elle verra la participation de Djamel Agagnia, Walid Aïdoud, Seïf El Islem Azzouz, Hicham Belhamiti, Adel Bentounsi, Zineddine Bessai, Walid Bouchouchi, Fatima Chafaa, Assila Cherfi, Mehdi Djelil, Rafik Khacheba, Mourad krinah et Sofiane Zouggar. Plus d'une douzaine d'artistes plasticiens, qui évoluent dans les sphères artistiques parallèles font le bonheur de l'art contemporain algérien, parfois à l'étranger, mais souffrant souvent de manque de visibilité au pays. D'où l'idée sans doute de cette expo originale. Diplômé des beaux-arts, le trentenaire Mourad Krinah, a à son actif, de nombreuses expos. Il est par ailleurs, membre actif du Box 24, espace de diffusion et de production artistique. Des «Artistes d' avant -garde» mus par un engagement créatif sans faille. Une philosophie existentialiste, qui tire sa sève de l'amour de l'art sans arrière-pensée idéologique ou propagandiste derrière. «Une union qui se veut plus spirituelle et intellectuelle.» Ce Box 24 est constitué d'un groupe de jeunes artistes contemporains algériens qui tentent tant bien que mal, de faire oeuvre de création en Algérie depuis trois ans déjà. Et ils le font assez bien... Mourad Krinah est le co-concepteur du projet «Picturie générale». Il nous parle de cette expo qui vaudra assurément le déplacement...
L'Expression: Tout d'abord, pourquoi cette expo et le nom surtout qui sonne comme une déformation fantaisiste de Alimentation générale?
Mourad Krinah: Le nom «Picturie Générale» est un jeu de mots comme tu peux l'imaginer entre «Picture» et «épicerie». Nous avons d'abord imaginé le nom en arabe «mawad fanniyya 3amma», puis nous avons essayé de trouver une traduction qui soit drôle et assez fidèle. J'estime personnellement que l'humour est une arme assez redoutable surtout dans un univers connu pour son sérieux et son esprit élitiste comme celui de l'art. La Picturie Générale aussi, parce que nous avons imaginé l'expo comme une supérette où le public, pas forcément connaisseur, se balade nonchalamment et tombe sur des «produits» divers et sur différentes choses.
Pourquoi l'expo se tient-elle cette fois à Artissimo (non pas au Box 24, Ndlr)?
Le choix d'Artissimo... En fait, l'idée de l'expo est née de la rencontre de deux volontés: d'abord, celle de Mme Zafira Baba-Ouartsi, directrice de l'espace Artissimo, qui voulait donner une nouvelle orientation à son école en créant un pôle de création et de diffusion artistique (ateliers, exposition... mais aussi débats et conférences) et en second lieu, la notre. On a vu par exemple la tenue en 2012 du workshop Warachate animé par Karim Sergoua et Sarah El Hamed, et l'exposition Horizon & Papillon d'Arslane. D'un autre côté, nous cherchions un espace différent des galeries habituelles et qui accueille d'habitude toute sorte de profils (amateurs, enfants, etc.). Mme Zafira Baba-Ouartsi a accepté tout de suite d'accueillir notre projet, et de notre côté, nous avons été séduits par l'espace, du fait de sa division en plusieurs salles, ce qui nous permet de créer différentes ambiances et d'établir un jeu-labyrinthe avec le spectateur qui se balade à sa guise dans les différents espaces.
Peux-tu m'expliquer la démarche de ton expo qui consiste, me disais-tu, à utiliser les supports médias, notamment les journaux à dessin artistique?
Je pense que les médias sont la Bible d'aujourd'hui: l'art de la tradition, du moins en Histoire de l'art, tirait son inspiration des récits mythologiques, historiques ou bibliques. L'art contemporain coïncide avec l'émergence des médias de masse (la télévision surtout). L'intérêt que porte le public aux icônes médiatiques (acteurs, musiciens, politiciens, etc.) est quasi religieux! Roland Barthes avait déjà analysé cela dès les années cinquante-soixante dans son livre «Mythologies» (à propos de la Citroën DS notamment). Les artistes ont tout de suite exploité ce phénomène (Warhol, Lichtenstein)... Aujourd'hui, le matraquage médiatique autour de certaines actualités pousse les artistes à exploiter ces images archi connues (WTC, mort d'El Gueddafi, par exemple). D'un côté, pour dénoncer cet état de fait, et d'un autre côté, pour détourner ces messages et leur donner un sens autre: dérision, activisme, etc.
Un mot un peu sur le choix des autres participants à cette expo, comment s'est faite la sélection?
Il existe une grande part de subjectivité dans la sélection des artistes. Ce sont en grande partie des individus qui se connaissent depuis l'Ecole des beaux-arts, qui se respectent et qui ont cette volonté de confronter leur univers à celui des autres. D'un autre côté, nous avons tenté d'approcher différents profils pour avoir un aperçu assez fidèle des préoccupations conceptuelles ainsi que des approches techniques de notre génération. Et même s'il n'existe pas de thème générique à l'exposition, il en ressort un fil conducteur qui est, d'une part, l'intérêt pour l'actualité nationale et internationale (mouvements contestataires, mutations socio-culturelles, conflits, etc.), et d'autre part, l'expérimentation technique liée aux nouveaux médias de création artistique tels que la vidéo, le son ou l'art numérique.
Sont-ce des expos inédites, nouvelles donc ou déjà exposées par ailleurs?
Eh bien, oui! Il s'agit exclusivement des oeuvres inédites réalisées spécialement pour la Picturie Générale. Il existe deux projets qui ont été retravaillés pour l'évènement: l'installation Mezzane de Fatima Chafaa et la vidéo-installation Noise de Sofiane Zouggar, sinon, le reste n'a jamais été montré ailleurs.
Une dernière question: qu'en est-il de la participation des artistes du BOX 24 à Marseille-Province 2013? Ont-ils été contactés? Une polémique fait état de la négligence des artistes plasticiens d'ici au détriment de ceux de la diaspora, est -ce vrai?
Concernant MP13, je pense que les choix reviennent aux commissaires des expositions programmées. Je ne pense pas que les artistes locaux aient une visibilité assez forte pour participer à ce genre d'évènements, même si plusieurs ont déjà des expériences assez riches à l'étranger.
Je pense aussi que le choix des artistes de la diaspora est assez logique: issus des deux cultures, ces artistes traitent souvent des thématiques liées à l'immigration, à la double culture, etc. Des thèmes qui, on doit le reconnaître, sont favorisés par le monde de l'art occidental lorsqu'il s'agit d'artistes arabes, musulmans ou du Sud en général.


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