L'équipe nationale a eu la qualification en main avant de s'effondrer. Sfax-Stade Taïeb M'hiri- Temps brumeux et doux- Stade archicomble (plus de 15 000 spectateurs)- Pelouse en excellent état- Arbitrage de M.Shelmani (Libye) assisté de MM.El Hawary (Libye) et Mudzamiri (Zimbabwe).Match terminé sous les projecteurs. Avertissements : Aribi (6'), Mansouri (35'), Kraouche (64') Ouaddou (8'), Mokhtari (13'), El Yaagoubi (73') Les équipes: Algérie : Gaouaoui, Aribi, Mamouni (Zafour 97'), Yahia, Beloufa, Mansouri, Cherad, Kraouche, Boutabout (Akrour 76'), Achiou, Belmadi (Ziani 71'). Entraîneur : Rabah Sâadane Maroc: Fouhami, Regragui, Ouaddou, El Karkouri (Hadji 85'), Naybet, Zaïri, Kissi (El Yaagoubi 70'), Khardja (Alioui 91'), Safri, Mokhtari, Chamakh. Entraîneur : Badou Zaki. Le dernier match du premier tour, perdu contre le Zimbabwe, a permis au staff technique de l'équipe algérienne de se faire une raison sur la nécessité qu'il y avait de s'appuyer sur une ossature de joueurs émigrés. Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que Saâdane et ses adjoints allaient, pour ce quart de finale, retourner à leur équipe de base qui avait tenu en échec le Cameroun et battu l'Egypte. Les «professionnels» sont, donc, revenus en force face aux Marocains avec une surprise de taille, la titularisation de Samir Beloufa victime d'une fracture au poignet et d'une entorse à la cheville lors du match d'ouverture contre le Cameroun. On disait de lui qu'il avait repris, depuis peu, les entraînements, mais jamais on n'avait pensé, qu'il serait rétabli à temps pour disputer cette rencontre. En optant pour son incorporation d'entrée de jeu, le staff technique a préféré jouer la carte de la rigueur, car son remplaçant, Brahim Zafour, efficace contre le Cameroun et contre l'Egypte, avait donné et montré d'inquiétants signes de fébrilité lors du match contre le Zimbabwe. Autre surprise, si on peut l'appeler ainsi, la titularisation de Achiou, un privilège qu'il n'avait connu que contre le Zimbabwe, où il avait inscrit un but, mais sans faire montre d'une énergie débordante. C'est Karim Ziani qui a fait les frais d'un tel remaniement dans le dispositif offensif des Verts, un Ziani d'habitude utilisé pour occuper le couloir droit devant Aribi. Côté marocain, le coach, Badou Zaki, est resté fidèle et avait assuré la qualification aux quarts de finale, Youssef Hadji se contentant, une nouvelle fois du rôle de remplaçant. Sur le papier le onze avait belle allure, mais les Algériens firent mieux que se défendre en première mi-temps. Non pas qu'ils s'essayèrent à dominer leurs vis-à-vis, mais au moins ils firent jeu égal avec eux. Il ne fallait pas oublier que les Verts (vêtus de blanc hier après-midi) affrontaient l'équipe qui possédait la meilleure défense du tournoi. En outre, l'ensemble marocain passait, pour les observateurs, pour celui qui présentait le jeu le plus complet des 16 participants à cette CAN. Le 0-0 enregistré au tableau de marque en fin de première mi-temps se voulait être le reflet d'un scénario, où aucune des deux formations en présence n'était parvenue à asseoir son hégémonie dans le jeu. Les deux gardiens, n'ont, d'ailleurs, pas eu de ballons chauds à négocier prouvant en cela le parfait équilibre qui régnait sur le terrain où on avait l'impression d'assister à un round d'observation qui n'en finissait pas. On sentait, cependant, les Marocains moins engagés que lors de leurs précédentes sorties et la possibilité d'un autre exploit des Algériens était entrevue malgré les tâtonnements de Achiou et de Belmadi qui avaient du mal à se mettre au niveau de leurs coéquipiers. Dès son début, la seconde période nous dévoila un onze algérien moins sûr de lui et qui libéra des espaces à son adversaire qui se mit à attaquer avec insistance encore qu'à la 46' ce fut l'équipe algérienne qui faillit trouver le chemin du but avec un centre sur coup franc de Belmadi sur lequel Yahia plaça une tête qui passa sur le côté. La domination marocaine prit, alors, de l'ampleur au fil des minutes mais une domination stérile à l'image de ce tir d'El Karkouri qui passa largement au-dessus du cadre du but algérien (52'). On eut, ensuite une grosse frayeur à la 74' lorsque Gaouaoui sortit loin de sa cage avant que Yahia ne vienne sauver les meubles. Le match était tendu et la tension montait dans un stade en folie car le public algérien y croyait de plus en plus. Il avait raison de le faire car à la 84', sur un contre des plus rapides effectués sur l'aile droite, Achiou adressa un long centre sur lequel la défense marocaine ne sut pas se dégager. Cherad, isolé au point de penalty, n'eut aucune peine à reprendre, victorieusement, le ballon de la tête. L'exploit se dessinait car il ne restait que quelques minutes à jouer. Les Marocains mirent toute leur énergie dans la bataille et à la 85' un tir de Zaïri trouva le montant droit de la cage gardée par Gaouaoui. Quelques instants plus tard ce fut Akrour qui rata le KO avec une envolée à la suite de laquelle il plaça un tir terrible qui vit le gardien marocain mettre tout son talent pour sauver son camp. La qualification était pratiquement acquise lorsque, sur une mésentente au sein de la défense algérienne Chamakh se retrouva seul et égalisa. Les prolongations devenaient inévitables. Celles-ci furent insoutenables car on craignait voir les Algériens fléchir. Ils répondirent présents et à la 99' un essai très appuyé de Yahia trouva le petit filet soulevant les acclamations du public qui croyait au but. Mais la fatigue prit le dessus sur certains joueurs algériens à l'image de Aribi qui, à la 112', se fit brûler la politesse par Hadji qui perça sur le côté gauche avant de placer un tir croisé victorieux et, deux minutes plus tard, un tir de Zaïri fut relâché par Gaouaoui avant que Zafour ne sauve son camp in extrémis. Mais ce ne fut que partie remise puisque sur un ultime contre, alors que les Algériens étaient tous en attaque, Zaïri profita d'une sortie de Gaouaoui pour le dribbler et s'en aller marquer dans une cage vide. L'élimination de l'EN venait d'être consommée.
