Ce mouvement intense du gouvernement n'est pas accompagné par une dynamique sur le terrain. Le résultat est loin d'être palpable. Le mois de Ramadhan ne sera pas de repos pour les ministres. L'absence du cycle traditionnel des audiences n'a pas soulagé les membres du gouvernement. Ces derniers sont livrés à un rythme de travail accéléré. Visite sur le terrain, réunion du gouvernement, réunion sectorielle sont autant d'activités inscrites à l'agenda du gouvernement durant ce mois sacré. Les déplacements du Premier ministre sur le terrain font que les différents départements ont du pain sur la planche. «Nous faisons un travail de fourmi avant chaque visite», affirme une source ministérielle qui précise que des contacts sont établis au quotidien avec les directions locales pour s'enquérir de l'état d'avancement des chantiers. Privés de congé, les membres du gouvernement se retrouvent dépassés. «Nous avons eu une année chargée et à ce rythme c'est difficile de tenir le coup», se plaint un membre du staff. Avec un gouvernement partiellement relooké, le Premier ministre tente de donner un nouveau souffle à son action. Depuis sa désignation à la tête de l'Exécutif, Sellal multiplie ses contacts avec les représentants de la société civile. Sa visite aujourd'hui à Tizi Ouzou est l'énième à travers le pays. Du Grand Sud au Nord, de l'Est à l'Ouest, M. Sellal poursuit ses visites avec son bâton de pèlerin, à la rescousse des populations. Pour résoudre les problèmes des citoyens et calmer la grogne sociale, le Premier ministre met l'accent sur les points sensibles à savoir, le logement et l'emploi. Des projets sont lancés et des budgets importants sont débloqués à chaque sortie. Le gouvernement Sellal n'a pas lésiné sur ses moyens pour répondre aux préoccupations des gens du Sud. Des mesures importantes ont été prises au profit des jeunes du Sud. Des crédits bancaires sans intérêts, des commissions de recrutement sont autant de recettes prises par le gouvernement Sellal pour apaiser la tension. Or, ce mouvement intense du gouvernement n'est pas accompagné par une dynamique sur le terrain. Le résultat est loin d'être palpable. Le gouvernement donne l'impression de tourner en rond. Preuve en est: avec toutes les mesures et les budgets débloqués depuis le début de l'année, le front social ne décolère pas. La rentrée sociale promet encore des surprises pour le gouvernement. Plusieurs syndicats menacent de renouer avec le mouvement de grève en cas de non-satisfaction des revendications. C'est le cas d'ailleurs de l'éducation et de la santé. En prévision de la tripartite qui se tiendra en septembre prochain, le gouvernement doit trouver des mécanismes pour créer l'emploi et améliorer les revenus des travailleurs. La famille des travailleurs attend avec impatience cette réunion. L'annulation de l'article 87bis du Code du travail est l'un des principaux dossiers de la tripartite. Si le gouvernement refuse de céder sur ce point, les personnels des secteurs régis par le statut de la fonction publique risquent de se révolter.
