Une vue de Djelfa cette wilaya est véritablement l'Algérie profonde. Dans certaines communes, en particulier celle de Aïn Oussara, on se croirait au Moyen âge. Elle devait être la Californie algérienne, mais elle s'est «perdue» en cours de route. Il s'agit de Djelfa, la nouvelle étape du périple du Premier ministre Abdelmalek Sellal, à travers le pays. En fait, cette wilaya qui doit recevoir Sellal en cette matinée de décembre, est le reflet de l'échec de l'Etat dans plusieurs domaines. Particulièrement, celui de la création d'une croissance homogène entre les différentes wilayas du pays. En effet, cette wilaya des Hauts-Plateaux souffre d'un manque flagrant de développement, qu'il soit économique ou social. Et pourtant, elle devait être reliée à sa voisine, Boughezoul, présumée nouvelle capitale économique du pays, pour constituer un grand pole économique. Mais ni Boughezoul n'a vu le jour, ni Djelfa s'est développée! Tout comme le projet de l'autoroute des Hauts-Plateaux qui devait être le «chemin» menant vers ce développement. La réalité de 2013 est tout autre. Djelfa souffre, par exemple, encore d'un manque de médecins spécialistes. Une doléance requise depuis des décennies, par la population locale, mais qui n'a pas encore été satisfaite. Que dire alors de la condition sociale des jeunes qui a mené, en 2011, l'un deux à l'immolation! C'est encore moins glorieux en ce qui concerne l'éducation. Cette wilaya occupe ces dernières années, les dernières places dans les différents examens scolaires nationaux (5ème, BAC, BEM, ndlr). Des échecs qui se répètent, mais auquels aucune véritable solution n'a été apportée. La wilaya de Djelfa est véritablement l'Algérie profonde. Dans certaines communes, en particulier celle de Aïn Oussara, on se croirait au Moyen âge. D'ailleurs, cette ville est souvent sujette à des épidémies du Moyen âge telles que la typhoïde qui revient chaque été, à cause de la mauvaise évacuation des eaux usées. La situation catastrophique dans laquelle se trouve cette wilaya est paradoxale. Car elle a tout pour devenir un véritable éden. Des terres des plus fertiles. Un élevage de moutons réputé pour être le «millésime», en la matière. Elle est même le leader national en élevage ovin et en production de viandes. Sa situation géographique qui la met au véritable centre de l'Algérie, est aussi un atout. Djelfa a aussi enfanté de grands hommes à l'instar de l'ancien ministre, moudjahid et grande personnalité nationale, feu Saïd Aït Messaoudène. C'est à ce grand homme, qui est originaire d ́Aït Toudert, (région des Ouacifs Kabylie) et qui a vécu à Djelfa, que l'on doit l'aviation algérienne. C'est aussi à lui que l'on doit la première révolution du pays en matière de télécommunications, lorsqu'il a occupé le poste de ministre des Postes et télécommunications. D'ailleurs, le hasard a voulu que cette visite intervienne la semaine où le pays a connu une nouvelle évolution de la télécommunication avec l'entrée de la 3G. Une sorte d'hommage du destin pour le grand homme qu'il fut. Tout cela pour dire que cette wilaya a tout pour réussir, mais...Néanmoins, cette visite de Abdelmalek Sellal pourrait être celle qui remettra cette wilaya sur les rails. Sellal doit notamment lancer les travaux de réalisation d'une nouvelle zone industrielle à Aïn Oussara. Pour cette année 2013, la wilaya connaît en effet les prémices d'un retour de l'activité industrielle après des années de léthargie, illustrées notamment par le feu vert de la commission de wilaya d'aide à la localisation, la promotion de l'investissement et la régulation du foncier (Calpiref) pour la réalisation de plusieurs unités industrielles. Ces investissements portent notamment sur la réalisation d'une cimenterie, d'une unité de fabrication de charpentes métalliques, d'une unité de fabrication de chariots élévateurs, d'une unité de production de chlore et enfin une unité de production de levure. En 2013, Djelfa a aussi connu la nomination d'un nouveau wali, en la personne de Djellaoui Abdelkader. Ce jeune wali, qui a fait ses preuves comme wali délégué de Chéraga, est là pour que le rêve de voir Djelfa comme un eldorado, se réalise enfin...
