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La France coloniale comme la Gestapo!
ASSASSINAT DE MAURICE AUDIN, TORTURE ET EXECUTIONS SOMMAIRES EN ALGERIE
Publié dans L'Expression le 11 - 01 - 2014

«On l'a tué au couteau pour qu'on pense qu'il avait été tué par les Arabes»
Dans son livre-document La vérité sur la mort de Maurice Audin, le journaliste Jean-Charles Deniau fait le parallèle entre le pouvoir politique français de l'époque et le régime nazi.
Peut-on raisonnablement avoir ou parler de relations apaisées lorsque la mémoire est constamment exacerbée? Lorsque de manière chronique on vient la titiller. Remuer le couteau dans des plaies qui ne se sont jamais refermées. Le supplice enduré par Maurice Audin, jeune militant anticolonialiste, martyr et héros de la guerre de Libération nationale vient les raviver de nouveau. Un témoignage d'outre-tombe pratiquement qui n'a pas fini de hanter ses ex-tortionnaires ayant passé, aujourd'hui, l'arme à gauche. Jean-Charles Deniau, journaliste, auteur et réalisateur français a réussi à confesser l'un d'entre eux: le général Aussaresses. «Eh bien, on a tué Audin, voilà! On l'a tué au couteau pour qu'on pense, si on le trouvait, qu'il avait été tué par les Arabes», lui a confié pratiquement sur son lit de mort l'officier français acteur actif de la Bataille d'Alger.
Une mort atroce. D'où venait l'ordre de cette exécution? «Qui c'est qui a décidé de ça? C'est moi», a-t-il affirmé. «La vérité, c'est qu'on l'a tué et j'ai dit: Il faut qu'on tue, qu'on tue Audin. Voilà», a-t-il poursuivi sous la pression du journaliste pour qu'il ne dise que la vérité. «Et après, vous avez monté le coup en évasion?», lui demande Jean-Charles Deniau dans une partie de l'entretien que lui a accordé l'ex-militaire diffusée le 9 janvier par la chaine de télévision France3. «Oui!» lui a-t-il répondu indiquant qu'il était «absent» lorsque le militant de la cause nationale avait été exécuté, tout en précisant qu'il a «été poignardé hors de sa cellule par le lieutenant Gérard Garcet». Une preuve supplémentaire qui vient démonter la thèse de la «bavure» soutenue par la France officielle.
Dans son livre- document La vérité sur la mort de Maurice Audin, qui vient de paraître aux éditions Equateurs, le journaliste Jean-Charles Deniau va plus loin. Il fait le parallèle entre le pouvoir politique français de l'époque et le régime nazi pour ouvrir une nouvelle fois une des plus sombres pages de l'histoire que la France coloniale ait écrite en Algérie. «Je voulais savoir une fois pour toutes, a-t-il écrit, ce qui est arrivé à Maurice Audin le 21 juin 1957.» «Parmi les rares protagonistes vivants, il (le général Aussaresses, Ndlr) est sûrement le seul à connaitre l'affaire dans son ensemble. Je voudrais clairement mettre à jour la chaîne de responsabilités des civils politiques et hauts fonctionnaires- et de la hiérarchie militaire qui ont poussé des soldats à se comporter en Algérie comme la Gestapo l'avait fait en France» assène-t-il.
Un crime d'Etat
Il remonte cette chaîne après un travail de fourmi qui l'a mené de Paris à Alger, de l'Alsace au sud de la France, pour recouper toutes les informations glanées durant ce périple. Il abouti aux mêmes aveux que lui a confiés une année auparavant, Aussaresses: tout le monde (pouvoir civil et militaire) était au coutant des méthodes qui allaient être employées durant la Bataille d'Alger.
Il était question d' «éradiquer» le Front de libération nationale (FLN) de la capitale et briser la résistance urbaine à l'occupation coloniale lui avait-il assuré. Comment se constituait cette pyramide? L'enquête sur l'assassinat de Maurice Audin va le révéler. Le jeune militant de la cause nationale a été exécuté sur ordre du général Massu qui aurait eu l'assentiment du pouvoir civil de l'époque. Le 7 janvier 1957, Robert Lacoste, le gouverneur général de l'Algérie, reçoit du préfet Barret, avec l'accord de Guy Mollet, président du Conseil des ministres sous la IVe République française, l'autorisation de transférer la totalité des pouvoirs de police à un général de l'armée pour réprimer la résistance du peuple algérien. Le général Massu est désigné.
Il constitue un état-major officiel avec le colonel Godard, comme chef-d'état-major adjoint de la 10e Division de parachutistes (102 DP). La création, à côté de cet état-major officiel, d'un état-major clandestin composé de Roger Trinquier, chargé du «renseignement» et Aussaresses, alors commandant de «l'action», montre alors le caractère «peu orthodoxe des méthodes qu'il va employer contre les combattants et militants de la cause nationale, à travers la pratique de la torture et des exécutions sommaires», révèle l'enquêteur pour qui il n'est plus de doute que la mort de Maurice Audin est un «crime d'Etat».
Il aurait été enterré soit dans une fosse entre Koléa et Zéralda, soit dans une ferme proche de Sidi Moussa. «Je pense que le corps de Maurice Audin se trouve dans une zone que je situerais entre Zéralda et Koléa, même s'il reste quand même un doute, parce que des autoroutes, des immeubles aussi ont été construits depuis. Peut-être que des fouilles devraient être entreprises par les autorités algériennes» a déclaré Jean-Charles Deniau dans une interview accordée au site Maghreb Emergent.
Que pense la veuve de Maurice Audin de ces confessions d'Aussaresses? «Personnellement, j'ai du mal à accorder quelque crédit, que ce soit à ce que dit ce personnage», a-t-elle répondu. L'officier tortionnaire a «passé sa vie à mentir quand il ne la passait pas à tuer des Algériens», a-t-elle tenu à souligner. «Comment croire, dans ces conditions, qu'il a pu dire la vérité? Selon moi, ces gens ne sont pas crédibles. C'est bien que le général ait dit sa vérité, mais c'est seulement sa vérité. Ce n'est pas forcément la vérité.
Cette vérité, la saura-t-on un jour? Je suis sceptique à ce sujet.», s'est interrogée la veuve du martyr de la Révolution algérienne qui a souhaité «que les plus hautes autorités de l'Etat français condamnent officiellement la torture et les exécutions sommaires utilisées pendant la guerre d'Algérie par l'armée et le gouvernement français» dans une déclaration faite le 9 janvier à l'APS. Un mot de la fin qui remet sur la table la question de la repentance de la France.


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