Il régnait une tension terrible hier à Sidi Ali Lebhar sur la route de l'aéroport Soummam-Abane-Ramdane. Les propriétaires terriens qui se disent premiers concernés et les promoteurs ainsi que l'association des habitants sont montés au créneau pour dénoncer l'action des héritiers Aboud à qui ils dénient tout droit de propriété. La situation s'enlise et risque de dégénérer en tenant compte des positions des uns et des autres. Tout a commencé dimanche dernier, tôt dans la matinée, quand les héritiers Aboud les propriétaires terriens, ont décidé de fermer l'accès au chantier en construction des 502 logements des promoteurs immobiliers. Ces derniers, qui s'estiment dans leur droit le plus absolu, ont décidé de rompre le silence pour riposter par une déclaration où ils dénient le droit aux «imposteurs de dernière minute» en déclarant qu'ils sont «propriétaires en bonne et due forme avec acte de propriété publié et enregistré. Les soi-disant héritiers n'ont aucun droit dans ce qu'ils avancent. C'est de l'aliénation pure et simple. Leur père avait une antichrèse en 1959 qui a été levée par la veuve Heddache-Goumri en 1969...et même si elle n'a pas été levée, toute hypothèque et autre antichrèse dépassant 10 ans sont déclarés caduques de fait». C'est entre autres ce que soutient Hassen Yahiaoui un des promoteurs concernés. De son côté, Nacer Boutrid, promoteur concerné affirme: «Au départ, nous avons traité cette histoire avec calme et sérénité en invitant les fils Aboud à saisir qui de droit pour prouver leurs dires. La justice a été saisie et elle a tranché en notre faveur et aussi en faveur des propriétaires terriens authentiques. Ils ont été déboutés à cinq reprises. Nous sommes dans la légalité la plus absolue avec des permis de construire et nos projets sont garantis par l'Etat par le biais du fonds de garantie» nous déclare-t-il avant que son collègue Samir Djama qui est aussi président de l'Association des promoteurs immobiliers de Béjaïa (Apib) ajoute: «L'ouverture de la piste et les fouilles de mon chantier ont été ouvertes par un de ses fils qui a sous-traité avec nous. D'un jour à l'autre, il vient revendiquer la propriété du terrain. Je me demande comment ils n'ont pas été informés par leur défunt père qui est décédé en 1998? Ils sont dans le tort et je les appelle à la raison en laissant les autorités concernées faire leur travail et rendre la sentence à qui de droit». Cette affaire qui défraye la chronique dans l'ex-capitale des Hammadites, est loin de connaître son épilogue. D'un côté, les fils de El Hachemi Aboud revendiquent la propriété au nom d'une hypothèque que leur a léguée leur père sur lesdits terrains en litige et d'un autre côté, les propriétaires terriens qui se déclarent authentiques et les promoteurs immobiliers qui se déclarent légalistes. A l'heure où nous mettons sous presse la situation s'enlise et risque de connaître une autre tournure, étant donné que chaque camp campe sur sa position. Le bras de fer est bel et bien engagé entre les deux parties. Quant à cette situation conflictuelle qui risque des dérapages, le calme et la sérénité sont plus que suggérés afin de laisser place aux autorités concernées pour régler cette question liée au foncier.
