Son message intervient dans le sillage de la participation de l'Algérie au 3e Forum des entrepreneurs maghrébins Dans un message adressé au président de la République à l'occasion du 25e anniversaire de la création de l'UMA, le souverain marocain s'est limité à réitérer sa volonté «d'appuyer toute initiative à même d'assurer sa pérennité». Doit-on passer l'éponge sur les campagnes de haine sans précédent qui ont ciblé l'Algérie? Le monarque alaouite n'a, en effet, pas abordé les attaques verbales, les accusations mensongères ou l'affaire de l'emblème national du consulat d'Algérie à Casablanca profané par un de ses sujets le jour où le peuple algérien célébrait le 59e anniversaire du déclenchement de sa révolution. Le roi du Maroc n'a apparemment pas jugé utile de crever l'abcès concernant des péripéties qui ont empoisonné les relations algéro-marocaines et qui ont frisé la rupture diplomatique. Comme l'on peut relever une ambiguïté de taille dans ce qui ne manquera pas d'être interprété comme un premier pas vers la décrispation des relations entre les deux pays. Mohammed VI pose en effet une condition pour l'édification de l'UMA: tout sauf un Sahara occidental indépendant. Ecoutons-le: «Je tiens à vous réitérer la ferme volonté du Royaume marocain de concrétiser les principes de notre union maghrébine,... rejetant les entités fictives et ne reconnaissant que les bases unitaires et les constantes nationales séculaires». Quelles sont ces entités fictives qui doivent être rejetées? Il ne faut pas lire dans le marc de café pour deviner qu'il s'agit du peuple sahraoui à qui il dénie le droit à l'autodétermination. L'héritier de feu Hassan II a tout le temps qualifié le conflit du Sahara occidental d'artificiel. Dans un tel contexte il serait illusoire de croire à l'édification du Grand Maghreb. Et pourtant: le souverain marocain estime que l'essentiel a été préservé et existe pour que ce rêve devienne réalité. «Ce glorieux anniversaire, dont la profonde signification unitaire suscite en nous fierté et satisfaction, nous interpelle à évaluer nos efforts pour la préservation de cet acquis historique important et sa concrétisation dans l'esprit des objectifs assignés lors du traité de Marrakech en tant qu'union maghrébine cohérente et solidaire à même de répondre aux aspirations de ses peuples à davantage de complémentarité et d'intégration», écrit Mohammed VI au président Abdelaziz Bouteflika tout en exprimant la volonté de son pays de «soutenir toutes les initiatives visant à assurer la pérennité de l'Union et concrétiser sa dynamique en tant que cadre unitaire». «Je prie Dieu, Tout-Puissant, de nous assister dans nos efforts visant à renforcer les jalons de notre édifice maghrébin afin qu'il soit une locomotive de progrès et de développement commun pour ses cinq pays et un véritable garant de l'unité, de la sécurité et de la quiétude de nos peuples frères», conclut la missive du souverain marocain. Il faut souligner que son message intervient dans le sillage de la participation de l'Algérie au 3e Forum des entrepreneurs maghrébins qui s'est ouvert hier à Marrakech. Une délégation de 27 personnes, conduite par Boualem M'rakech, président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) représentant plusieurs secteurs dont l'industrie lourde, l'industrie manufacturière, BTP hydraulique, l'agroalimentaire, tourisme et services, textiles et cuirs et peaux prendra part à cet événement qui doit durer deux jours (17 et 18 février), signale une dépêche de l'APS. Une manifestation qui confirme les déclarations du chef de la diplomatie algérienne. L'Algérie «entretient des relations normales et diversifiées avec le Maroc et privilégie toujours la solution pacifique en cas de différends... Ce sont des relations diplomatiques, commerciales et culturelles que l'Algérie entretient avec les frères au Maroc, outre les liens qui unissent les deux peuples et les citoyens des deux pays», avait indiqué mercredi dernier, Ramtane Lamamra dans une interview accordée à la chaîne de télévision Russia Today en marge de sa visite de travail en Russie. Rabat donne l'impression d'avoir entendu le message cinq sur cinq.
