Avant d'aller créer des institutions spécialisées et former des médecins et des infirmiers, allons voir dans quelle précarité vivent les personnes âgées dans les centres. La prise en charge des personnes âgées a été au coeur d'une journée d'études organisée vendredi dernier à Alger à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de cette tranche de la société de personnes. Dans son intervention à l'ouverture de cette rencontre organisée par l'association caritative pour la vieillesse en détresse «Ihsane», le représentant du Premier ministère a souligné que ce séminaire scientifique concernait une tranche «importante de la société algérienne qui a accompli son devoir envers l'Algérie durant la lutte de Libération nationale et dans l'Algérie postindépendante». Il a, en outre, insisté sur l'importance d'une prise en charge spécifique de cette catégorie par la mise en place d'un cadre juridique idoine associé à l'aspect préventif. De son côté, le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), Abdelmadjid Sidi Saïd, a souligné que la prise en charge des vieilles personnes «est un sujet qui concerne la société algérienne dans son ensemble: gouvernement, société civile, partis politiques et famille». M.Sidi Saïd a annoncé, à cette occasion, la mise en place d'un groupe de travail au niveau de l'Ugta, pour assurer un accompagnement au plan économique à cette catégorie. Le directeur de la formation au niveau du ministère de la Santé, de la Population et de la Reforme hospitalière, Moussa Arada, a, de son côté, insisté sur la formation des médecins et des infirmiers en matière de prise en charge des personnes âgées qui -selon lui- «ont besoin d'une attention particulière et pluridisciplinaire». Il a rappelé à ce titre, la création d'une nouvelle unité spécialisée dans la «médecine de vieillesse» au niveau du CHU Mustapha-Pacha. La même chose existe déjà au niveau du CHU de Bab El Oued, en mettant en place une équipe mobile pour les soins à domicile. L'intervenant a appelé à élargir l'aide médicale aux personnes âgées à domicile «pour réduire leur déplacement aux centres de santé». Des professeurs en médecine ainsi que des représentants de plusieurs secteurs ministériels et des institutions concernées étaient présents à cette rencontre. C'est bien beau de s'intéresser à la question des personnes âgées... le temps d'une célébration de la journée nationale de cette tranche de la société de personnes. Mais en vérité, beaucoup d'observateurs soutiennent que cette importance donnée à cette catégorie de personnes est «occasionnelle». D'ailleurs, contacté par nos soins, Nalia Hamiche, psychologue clinicienne a soutenu qu'«avant d'aller créer des institutions spécialisées et de former des médecins et des infirmiers, allons voir dans quelle précarité vivent les personnes âgées dans les centres. Les personnes âgées sont «casées» dans des centres dit publics, où des personnes déficientes, psychotiques cohabitent». Il faut ajouter que non pas toutes les personnes âgées ont accès aux centres faute de manque de ces infrastructures. Des milliers de personnes souffrent dans le silence. Elles ne supportent plus leur milieu puisqu'elles n'ont pas où aller. La rue ou les cages des immeubles publics restent leur abri préféré. Juste pour donner une image de la prise en charge dont se vantent nos responsables. Quant à la prise en charge psychologique, il suffit de rendre visite à l'hôpital Mustapha-Pacha ou celui de Bab El Oued pour se rendre compte de la misère que vivent ces personnes. Une catastrophe! Au niveau de l'hygiène, les soins médicaux ou les soins palliatifs. Les conditions de vie sont effroyables. Aujourd'hui, le nombre de personnes âgées qui représente 7% de la population atteindra au cours des prochaines années 10% de la société. Cette frange qui compte aujourd'hui pas moins de 2 millions de personnes sur une population algérienne de 35 millions, seront six millions à l'horizon 2030. Enfin, l'Algérie célèbre, chaque année, la Journée internationale des personnes âgées et la Journée mondiale de la maltraitance des personnes âgées. Dans le cadre de ce conseil et au vu des mesures prises antérieurement, le gouvernement fait comme à chaque fois, part d'une intention d'accorder prioritairement une attention particulière à ces personnes.